J'ai de la difficulté à comprendre ce que tu racontes. Je trouve que la manière dont tu tournes tes phrases les rend difficile à comprendre. Si tu veux me combattre pour me démontrer que je ne sais rien et que toi tu sais tout, je trouve que c'est dommage, parce que cela ne me donne pas envie de t'écouter. C'est d'autant plus dommage que j'ai l'impression que tu n'es pas mythomane. Mais j'ai l'impression que tu veux utiliser ton savoir pour prendre le dessus sur l'autre.
Pourquoi s'attacher à la forme et uniquement à elle? pour fuir ou biaiser le débat?
Tant pis, je mets les réponses quand même, ça pourra peut-être toujours servir:
- Près de la moitié des produits alimentaires cubains sont importés des Etats-Unis, car l'embargo ne les concerne pas, pas plus qu'il ne concerne les produits pharmaceutiques. Pourtant, dès que l'on sort des grandes villes (et encore, à Trinidad c'est déjà dur), il n'y a plus de médicaments. Leur répartition est celle désirée par le régime qui bien évidemment doit aussi soigner sa nomenclatura. Alors certes les médecins cubains sont très bons, mais sans matériel...Il faut aller voir disons à Vinales l'état de l'hôpital. Et ça, ce n'est pas dû à l'embargo.
L'embargo est la pierre angulaire du régime castriste. Cela ne veut en rien dire qu'il est légitime. Cela veut dire que Casto et sa clique s'en servaient bien sans en être les victimes d'ailleurs.
- Les Cibains, outre le fait qu'ils ont interdiction de se rendre dans nombre d'endroits, d'évoquer en public leurs opinions sur Castro ou pire, de le faire avec des étrangers, ne peuvent consommer légalement la langouste qu'ils pêchent eux-mêmes. C'est un délit, elle est réservée à l'exportation. Je ne sais pas coment on peut qualifier un régime qui interdit à son peuple de manger le fruit de sa propre pêche, peut-être me répondra-t-on. Dans le même temps, à 17H il y a la queue devant les magasins de rationnemment, avec des tickets obsolètes: quelques centaines de grammes de lait en poudre pour un nouveau-né pour deux mois, par exemple...
- la liberté d'expression est donc inexistante (il y a des agents en civil qui vont jusqu'à surveiller les conversations des bars), celle de la presse non plus. Evidemment, on peut qualifier les emprisonnements de 75 journalistes en 2003 de tout à fait normaux. Ce n'est pas exactement ma position personnelle et si
Granma reste un journal intéressant, dans son édition internationale, il ne fait pas office d'autre chose que la
Pravda.
Alors oui, il y a les fameuses réussites mises en avant: le système de santé (mais avec le gros bémol que j'a développé) et l'éducation, ce qui fait d'ailleurs que le régime se prend à son propre piège, bien qu'il ne faille pas se voiler la face: les premières années de l'école sont uniquement de la propagande révolutionnaire.
Par ailleurs, montrer Castro ou même le Che en héros communistes est une grave erreur. Castro, Fidel, est aussi communiste que Valls est de gauche. Il n'a épousé qu'à la toute fin de la Revolucion l'idéologie non par conviction mais parce que le parti communiste était une force en présence. Quand on évoque les c
ompaneros, peut-être serait-il aussi bon de rappeler les purges et les assassinats politiques, commandités entre autres par Guevara, qui ont eu lieu dans les premières années suivant la mise en place du régime castriste. Et si on ne peut pas prouver que Camillo Cienfuegos en fut victime, il n'est pas possible non plus de prouver le contraire.
Chacun fait ce qu'il veut de ces éléments, mais si l'on classe certains pays dans la catégorie "dictature" sur les termes de manque de libertés ou personnalisation du pouvoir, manque de pluralisme politique ou élimination des opposants, oppression des populations à la faveur d'une classe dirigeante, je pense qu'on peut re-réfléchir à la place de Cuba.
D'ailleurs, comme Mugabe par exemple, Castro fut considéré comme un héros salvateur...
"Oh, but you can't expect to wield supreme executive power just because some watery tart threw a sword at you." Dennis, Monty Python's Holy Grail