Comment l’identité s’est imposée dans le débat présidentiel

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politicien
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Comment l’identité s’est imposée dans le débat présidentiel

Message non lu par politicien » 26 sept. 2016, 16:05:51

Bonjour,


Alors que ce sont davantage les questions économiques qu’identitaires qui préoccupent les Français, Nicolas Sarkozy est parvenu à placer ce thème au cœur de la campagne de la primaire présidentielle de la droite.

► Pourquoi la question identitaire revient-elle dans le débat ?
Nicolas Sarkozy en avait fait l’un des deux thèmes, avec la défiscalisation des heures supplémentaires (« travailler plus pour gagner plus »), de son élection en 2007 à la présidence de la République. La traduction concrète en fut la création d’un « ministère de l’immigration et de l’identité nationale » puis le lancement, en 2009, d’un « grand débat sur l’identité nationale ».

Aujourd’hui, son objectif est double : s’adresser aux classes populaires et siphonner l’électorat d’extrême droite, ce qui le conduisit à la victoire en 2007 – mais pas en 2012. Pour les uns, cette ligne droitière lui avait permis de distancer Marine Le Pen et de réduire l’écart avec François Hollande. Pour les autres, au contraire, elle explique sa défaite : c’est cela qui aurait rebuté l’électorat centriste.
« Identité heureuse » défendue par Alain Juppé

Quoi qu’il en soit, dans le contexte d’une primaire, il s’agit aujourd’hui pour Nicolas Sarkozy de mobiliser le noyau dur de son camp. En parlant d’« identité heureuse », son rival Alain Juppé n’entend cependant pas lui laisser le monopole du concept, tout en apportant sa propre définition, tournée vers un avenir à construire et non vers un passé à conserver.

(...)

Ce débat rejoint-il une profonde attente des Français ?
Les études d’opinion démontrent avec constance que ce ne sont pas les questions de société mais les sujets économiques qui détermineront le vote des Français au printemps 2017. Le thème dominant de la sécurité lors de la présidentielle de 2002 avait fait à cet égard figure d’exception.

Toutefois, la succession d’attentats commis en France depuis 2015 crée un contexte totalement nouveau. « Les Français constatent qu’on n’arrive pas à arrêter un mouvement qui en veut à notre société en tant que telle, observe le sociologue Alain Mergier. Ce n’est plus d’un sentiment d’insécurité au sens de 2002, mais d’une insécurité existentielle qu’il s’agit. »

Cet été, plusieurs études ont montré que ce sujet arrivait en tête des préoccupations, bien avant les enjeux économiques. Pour Jean-Daniel Lévy, directeur du département politique-opinion chez Harris Interactive, cela pourrait bien dominer les débats jusqu’en 2017 : « Mondialisation, terrorisme… ce ne sont pas les changements du monde qui font peur aux Français, c’est l’incapacité des politiques à les aider à se projeter dans l’avenir. »

(...)

http://www.la-croix.com/France/Politiqu ... 1200791020


Qu'en pensez vous ?
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johanono
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Re: Comment l’identité s’est imposée dans le débat présidentiel

Message non lu par johanono » 26 sept. 2016, 21:19:25

Il me paraît pour le moins exagéré et prématuré d'affirmer que "l'identité s'est imposée dans le débat présidentiel". Dans un autre topic, j'avais évoqué la possibilité que l'identité devienne un sujet majeur de la primaire à droite, et je me réjouissais de cette éventualité, car il me semble que la thématique identitaire se trouve au cœur des préoccupations de beaucoup de Français.

Mais pour l'instant, il faut bien constater qu'à droite, seuls Sarkozy et Copé exploitent cette thématique. Fillon reste sur une posture économique libérale, Juppé continue de camper la posture de vieux sage et ne dit pas grand-chose d'autre (il parle certes d'identité heureuse, mais pour n'en rien dire), NKM n'a rien à dire à part qu'elle est une femme, Le Maire se contente de dire qu'il est le candidat du renouveau et ne dit grand-chose d'autre. Et à gauche, ils se refusent à parler d'identité, puisque c'est pour eux un vilain concept d'extrême-droite.

Bref, on ne peut pas vraiment dire que "l'identité s'est imposée dans le débat présidentiel".

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johanono
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Re: Comment l’identité s’est imposée dans le débat présidentiel

Message non lu par johanono » 27 sept. 2016, 19:52:43

Bruno Le Maire : « L’identité, c’est ce qui enferme, la culture, c’est ce qui ouvre »

Bruno Le Maire, député Les Républicains de l’Eure et candidat à la primaire de la droite et du centre, était l’invité du Monde, lundi 26 septembre, lors de la présentation de l’enquête du Cevipof en partenariat avec le journal, réalisée par Ipsos Sopra Stéria, sur les intentions de vote à la primaire et à la présidentielle.

suite
Donc Bruno Le Maire également, rejette le débat sur l'identité. Cela confirme que cette thématique ne rencontre pas beaucoup de succès pour l'instant.

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Baltorupec
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Re: Comment l’identité s’est imposée dans le débat présidentiel

Message non lu par Baltorupec » 27 sept. 2016, 21:55:25

Le débat sur l'identité n'est pour moi que la poursuite d'une chimère, un débat inutile qui ne mènera jamais à des réflexions très élaborées ou utiles. L'identité d'un pays fluctue constamment, la France du XXIème siècle n'est pas la France du XVIIIème, la France du XVIIIème n'est pas la France du XIVème même si l'on peut peut être deviner un léger fil conducteur. Les pays mute constamment se nourrissant de leur racines, de leur innovation intérieur et d'influence extérieurs. Définir l'identité de quelque chose qui n'est pas stable n'est pas vraiment utile ou réellement possibl ce serait comme définir la taille d'un enfant et s'arquebouter sur cette valeur pendant 10 ans, l'important, c'est de se projeter dans l'avenir, de ce demander avec cette France que l'on a aujourd'hui qu'est ce que l'on pourra faire demain. Se demander ce que l'on est aujourd'hui revient en fait à se demander ce que l'on est dans un passé proche, les gens qui sont obsédés par ce qui était avant (je ne fais pas référence à la science historique) restent bloqués, incapable de grand chose, les gens qui réussissent ont le regard tourné vers l'avenir, se demandent ce que l'on peut faire.
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Re: Comment l’identité s’est imposée dans le débat présidentiel

Message non lu par Caberlin » 27 sept. 2016, 22:13:01

C'est surtout un moyen, utilisé par la classe politicienne, de détourner le débat de sujets qui ne manqueront pas de montrer l'incompétence et l'improductivité des candidats sur les sujets qui sont les plus importants pour les français, l'économie, l'emploi, la santé, l'éducation nationale, la sécurité, le logement ! En parlant de l'identité, ils choisissent un sujet clivant pour éloigner les français des sujets sur lesquels ils ne souhaitent, ou ne peuvent, s'engager !
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Re: Comment l’identité s’est imposée dans le débat présidentiel

Message non lu par Nombrilist » 27 sept. 2016, 22:28:17

+1.

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johanono
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Re: Comment l’identité s’est imposée dans le débat présidentiel

Message non lu par johanono » 28 sept. 2016, 08:10:16

Je persiste à penser que l'identité est un sujet important pour beaucoup de Français. Dire qu'il n'y a que les problèmes économiques qui comptent me semble très réducteur. Mais je dois constater que ce sujet a du mal à s'imposer dans la campagne, contrairement à ce que dit l'article posté par Politicien.

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albert
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Re: Comment l’identité s’est imposée dans le débat présidentiel

Message non lu par albert » 28 sept. 2016, 09:30:21

Johanono, le débat sur l'identité que vous réclamez a déjà eu lieu, mais n'a rien donné... Sarkozy ne fait que reprendre ses thèmes de 2007, mais pourquoi cela serait plus productif en 2017 qu'à l'époque ? Il y a même eu un ministère de l'identité nationale. Il a servi à quoi exactement ? Le but de tout ceci, c'est juste de récupérer des voix parties au FN et de se démarquer de Juppé.
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Re: Comment l’identité s’est imposée dans le débat présidentiel

Message non lu par Clavier56 » 28 sept. 2016, 10:03:12

Quand Sarkozy aura sombré après le premier tour, on en parlera moins de l'identité
Son erreur aura été de croire que les électeurs du FN sont des girouettes prèts à voter pour le premier qui en parle sur une estrade ...
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Re: Comment l’identité s’est imposée dans le débat présidentiel

Message non lu par johanono » 28 sept. 2016, 10:07:08

Oui, il y a eu un débat sur l'identité nationale. Ce débat n'a rien donné, je suis bien d'accord. Il y a aussi eu un ministre de l'identité nationale. Il n'a servi à rien, je suis bien d'accord. Il s'agissait là de manœuvres politiques de la part de Sarkozy, qui n'avait pas pour objectif de trancher ce débat, mais simplement de siphonner les voix du FN.

Donc la problématique de l'identité nationale reste entière. Je répète ce que j'ai déjà dit : je songe à toutes ces revendications religieuses, dans le monde de l'entreprise, à l'école, dans les piscines, dans les hôpitaux, à la plage, etc. Autant de revendications qui perturbent les entreprises et les services publics qui y sont confrontés. Autant de revendications auxquelles les fonctionnaires et chefs d'entreprises qui y sont confrontés peuvent difficilement s'opposer, faute d'un cadre juridique clair, et de peur d'être accusés d'islamophobie et d'atteinte à la liberté religieuse. Ces pratiques islamistes prospèrent donc dans notre société, elles génèrent des tensions sociales, et constituent, pour les populations concernées (notamment les femmes) une forme de régression sociale.

Ce que j'attends donc (mais peut-être suis-je naïf), c'est qu'il y ait un vrai débat sur l'identité et sur la laïcité (et pas la manœuvre politicienne de Sarkozy qui n'a rien résolu), et que ce vrai débat débouche sur la mise en place d'un corpus juridique précis, une sorte de charte de la laïcité à valeur constitutionnelle, qui offrirait ensuite un fondement juridique permettant de rejeter toutes ces revendications que j'ai dénoncées.

A ce jour, il y a beaucoup de gesticulations médiatiques et politiques sur la laïcité, l'identité, le burkini, mais peu de personnalités politiques s'emparent vraiment du sujet pour formuler cette proposition d'une charte de la laïcité (à part peut-être Sarkozy et Copé, et ça m'embête beaucoup de dire ça, car je ne les apprécie pas spécialement).

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Re: Comment l’identité s’est imposée dans le débat présidentiel

Message non lu par Baltorupec » 28 sept. 2016, 10:29:13

johanono » Mer 28 Sep 2016 - 08:10 a écrit :Je persiste à penser que l'identité est un sujet important pour beaucoup de Français. Dire qu'il n'y a que les problèmes économiques qui comptent me semble très réducteur. Mais je dois constater que ce sujet a du mal à s'imposer dans la campagne, contrairement à ce que dit l'article posté par Politicien.
Je ne dis pas qu'il y a que les problèmes économiques qui comptent, bien sûr que notre pays traverse une grave crise sociale et morale, et effectivement, il y a des problèmes de tensions intercommunautaires, des problèmes avec les intégristes musulmans qui semblent tout de même représenter autour de 30 % voir plus des musulmans (avec divers degrés d'intégrismes). Les questions morales sont effectivement des enjeux importants mais pour moi la question n'est pas ce que nous sommes mais ce que nous faisons.

Cela me révolte de voir des politiques vouloir politiser encore plus l'histoire qu'elle ne l'est déjà. L'histoire de tout pays est composées de part glorieuses (l'héritage scientifique, philosophique et artistique de notre pays par exemple, mais aussi des contributions morales, l'interdiction de l'esclavage en 1315, 1789 et 1848) mais aussi de périodes plus sombre (l'esclavagisme, les violences religieuses, les violences à l'égard des amérindiens et d'autres peuplades indigènes dans le reste du monde). Il n'y a pas besoin de mentir sur l'histoire de son pays pour l'aimer, car on aime un pays comme une personne, avec ses qualités et ses défauts, aimer sur un mensonge ou une illusion d'une personne idéalisée ne mène qu'à la déception et au désamour, que ce soit avec les femmes (pour les gynophiles, si vous êtes androphiles, remplacez "femmes" par hommes"). Sur certains points, j'aurais néanmoins des avis assez mesurés. L'impérialisme était monnaie courante et logique jusqu'en 1918, l'auto-détermination des peuples est un concept relativement neuf, c'est pourquoi je comprend pourquoi nos ancêtres ont envahi l'Algérie ou d'autres pays, l'empire ottoman représentait encore une menace et l'Alger restait une plaque tournante de l'esclavagisme, quoiqu'en perte importante de vitesse, ce qui est moralement condamnable c'est la violence contre les autochtones. (Enfin bon, du point de vue idéal, il faut oublier la morale pour étudier l'Histoire).
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Re: Comment l’identité s’est imposée dans le débat présidentiel

Message non lu par johanono » 28 sept. 2016, 10:57:38

En effet, l'histoire de tout pays est composée de périodes glorieuses et de périodes un peu moins glorieuses. Mais il en va de l'histoire comme du journalisme : il y a des choix éditoriaux à faire, et consacrer une grosse période de l'année scolaire à l'étude de tel événement plutôt qu'à tel autre ne peut que donner aux élèves une vision déformée de leur pays.

Comme tu le soulignes toi-même, d'après le récent sondage qui a été publié, il semblerait qu'environ 30% de la population française d'origine/culture musulmane aient des sympathies pour les idées intégristes. 30%, c'est beaucoup, et ça fait donc beaucoup de personnes susceptibles de formuler les revendications communautaires que je dénonce.

Je complète mon précédent post concernant ces histoires de revendications communautaires. En effet, face à toutes ces revendications religieuses qui perturbent nos entreprises, nos services publics, qui créent des tensions sociales et qui portent (à mon sens) le germe d'une régression sociale (notamment pour les femmes), il y a deux réponses possibles :

Solution n° 1. On estime qu'il faut rejeter ces revendications, aux motifs qu'elles génèrent une régression sociale et qu'elles participent d'une logique communautariste qui n'est pas la nôtre (les Blancs d'un côté, les Arabes de l'autre, les Noirs encore à part, etc., avec pour chaque communauté ses loisirs, ses valeurs, ses lois). Dans ce cas, il faut que nous nous donnions clairement les moyens juridiques de rejeter ces revendications, il faut que nous assumions ce que nous sommes, et que nous arrêtions de culpabiliser en de nous dire qu'un tel refus reviendrait à "stigmatiser" certaines communautés et à porter atteinte à la liberté religieuse.

Solution n° 2. On prend acte du fait qu'on est désormais dans une société multiculturelle et communautariste et qu'on ne reviendra jamais en arrière. Dans ce cas, on accepte ces revendications, un peu comme au Québec avec leur théorie des "accommodements raisonnables". Mais dans ce cas, il faut le dire clairement.

Il y a un choix de société à faire. Or en France, on est pour l'instant resté au milieu du gué : on se gargarise toujours de laïcité, de valeurs républicaines, d'assimilation (ce qui va dans le sens de la solution n° 1), sauf qu'on ne se donne pas les moyens juridiques d'appliquer cette solution n° 1, donc on glisse tout doucement vers la solution n° 2, mais sans le dire clairement, et ce que cette tendance n'ait été présentée aux Français et approuvée par eux, ce qui est encore pire.

J'aimerais donc que l'identité s'impose dans le débat présidentiel pour que l'on puisse faire ce choix de société. Mais je rêve probablement.

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albert
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Re: Comment l’identité s’est imposée dans le débat présidentiel

Message non lu par albert » 28 sept. 2016, 14:46:46

johanono » Mer 28 Sep 2016, 10:57:38 a écrit : Comme tu le soulignes toi-même, d'après le récent sondage qui a été publié, il semblerait qu'environ 30% de la population française d'origine/culture musulmane aient des sympathies pour les idées intégristes. 30%, c'est beaucoup, et ça fait donc beaucoup de personnes susceptibles de formuler les revendications communautaires que je dénonce.
Ça représente un million de personnes sur une population de 66 millions d'habitants. Donc, non, ce n'est pas beaucoup.
johanono » Mer 28 Sep 2016, 10:57:38 a écrit : Je complète mon précédent post concernant ces histoires de revendications communautaires. En effet, face à toutes ces revendications religieuses qui perturbent nos entreprises, nos services publics, qui créent des tensions sociales et qui portent (à mon sens) le germe d'une régression sociale (notamment pour les femmes), il y a deux réponses possibles :

Solution n° 1. On estime qu'il faut rejeter ces revendications, aux motifs qu'elles génèrent une régression sociale et qu'elles participent d'une logique communautariste qui n'est pas la nôtre (les Blancs d'un côté, les Arabes de l'autre, les Noirs encore à part, etc., avec pour chaque communauté ses loisirs, ses valeurs, ses lois). Dans ce cas, il faut que nous nous donnions clairement les moyens juridiques de rejeter ces revendications, il faut que nous assumions ce que nous sommes, et que nous arrêtions de culpabiliser en de nous dire qu'un tel refus reviendrait à "stigmatiser" certaines communautés et à porter atteinte à la liberté religieuse.

Solution n° 2. On prend acte du fait qu'on est désormais dans une société multiculturelle et communautariste et qu'on ne reviendra jamais en arrière. Dans ce cas, on accepte ces revendications, un peu comme au Québec avec leur théorie des "accommodements raisonnables". Mais dans ce cas, il faut le dire clairement.

Il y a un choix de société à faire. Or en France, on est pour l'instant resté au milieu du gué : on se gargarise toujours de laïcité, de valeurs républicaines, d'assimilation (ce qui va dans le sens de la solution n° 1), sauf qu'on ne se donne pas les moyens juridiques d'appliquer cette solution n° 1, donc on glisse tout doucement vers la solution n° 2, mais sans le dire clairement, et ce que cette tendance n'ait été présentée aux Français et approuvée par eux, ce qui est encore pire.

J'aimerais donc que l'identité s'impose dans le débat présidentiel pour que l'on puisse faire ce choix de société. Mais je rêve probablement.
Pas besoin de débat : c'est la solution 1,celle de la laïcité, qui s'applique. Et les moyens juridiques existent depuis 1905.
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Re: Comment l’identité s’est imposée dans le débat présidentiel

Message non lu par johanono » 28 sept. 2016, 15:15:24

albert » Mer 28 Sep 2016 - 14:46 a écrit :
johanono » Mer 28 Sep 2016, 10:57:38 a écrit : Comme tu le soulignes toi-même, d'après le récent sondage qui a été publié, il semblerait qu'environ 30% de la population française d'origine/culture musulmane aient des sympathies pour les idées intégristes. 30%, c'est beaucoup, et ça fait donc beaucoup de personnes susceptibles de formuler les revendications communautaires que je dénonce.
Ça représente un million de personnes sur une population de 66 millions d'habitants. Donc, non, ce n'est pas beaucoup.
1 million, ça peut suffire à foutre le bordel dans une société...
johanono » Mer 28 Sep 2016, 10:57:38 a écrit : Je complète mon précédent post concernant ces histoires de revendications communautaires. En effet, face à toutes ces revendications religieuses qui perturbent nos entreprises, nos services publics, qui créent des tensions sociales et qui portent (à mon sens) le germe d'une régression sociale (notamment pour les femmes), il y a deux réponses possibles :

Solution n° 1. On estime qu'il faut rejeter ces revendications, aux motifs qu'elles génèrent une régression sociale et qu'elles participent d'une logique communautariste qui n'est pas la nôtre (les Blancs d'un côté, les Arabes de l'autre, les Noirs encore à part, etc., avec pour chaque communauté ses loisirs, ses valeurs, ses lois). Dans ce cas, il faut que nous nous donnions clairement les moyens juridiques de rejeter ces revendications, il faut que nous assumions ce que nous sommes, et que nous arrêtions de culpabiliser en de nous dire qu'un tel refus reviendrait à "stigmatiser" certaines communautés et à porter atteinte à la liberté religieuse.

Solution n° 2. On prend acte du fait qu'on est désormais dans une société multiculturelle et communautariste et qu'on ne reviendra jamais en arrière. Dans ce cas, on accepte ces revendications, un peu comme au Québec avec leur théorie des "accommodements raisonnables". Mais dans ce cas, il faut le dire clairement.

Il y a un choix de société à faire. Or en France, on est pour l'instant resté au milieu du gué : on se gargarise toujours de laïcité, de valeurs républicaines, d'assimilation (ce qui va dans le sens de la solution n° 1), sauf qu'on ne se donne pas les moyens juridiques d'appliquer cette solution n° 1, donc on glisse tout doucement vers la solution n° 2, mais sans le dire clairement, et ce que cette tendance n'ait été présentée aux Français et approuvée par eux, ce qui est encore pire.

J'aimerais donc que l'identité s'impose dans le débat présidentiel pour que l'on puisse faire ce choix de société. Mais je rêve probablement.
Pas besoin de débat : c'est la solution 1,celle de la laïcité, qui s'applique. Et les moyens juridiques existent depuis 1905.
Non, justement... Je l'ai déjà montré, je t"invite à relire ce qui a été dit.

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Re: Comment l’identité s’est imposée dans le débat présidentiel

Message non lu par johanono » 15 avr. 2017, 23:03:30

Au Puy-en-Velay, François Fillon célèbre «l'identité de la France»

Après une semaine marathon de campagne, François Fillon a choisi de venir en Haute-Loire, sur un des chemins de pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle, pour y célébrer la culture de la France et défendre «le patriotisme».

suite
Finalement, on a assez peu parlé d'identité durant cette campagne. Mais on dirait que François Fillon cherche à relancer cette thématique. Ce faisant, il s'inspire de Nicolas Sarkozy qui, durant les derniers jours de la campagne de 2012, avait fait fait campagne sur la thématique identitaire, sous l'influence de Patrick Buisson, et cela avait failli marcher.

Il faut dire que le programme économique de François Fillon ne fait pas consensus, y compris chez les électeurs de droite. Reste donc la thématique identitaire, qui a davantage de chances de mobiliser les électeurs. C'était pareil en 2012 : Nicolas Sarkozy pouvait difficilement faire campagne sur son bilan économique, restait donc la thématique identitaire.

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