En regard de ces procès criminels, il y avait les instances civiles. Celles-ci étaient dirigées contre toutes sortes de bêtes nuisibles et malfaisantes, telles que chenilles, rats, taupes, mulots, etc.
Les populations qui avaient à se plaindre de dégâts commis par des bêtes, et qui n'avaient pu conjurer le fléau par leurs oraisons, choisissaient un procureur pour les représenter en justice, puis adressaient leurs doléances sous forme de requête au juge ecclésiastique. Cette requête contenait la désignation exacte des endroits ravagés, ainsi que la valeur et la nature des dommages causés. En outre, pour éviter toute erreur possible sur la personnalité des coupables et afin d'empêcher ces derniers de plaider, par la suite la nullité de l'assignation, la requête devait donner un signalement détaillé des animaux dévastateurs. Le juge alors autorisait la citation en justice des auteurs du délit. Un sergent ou un huissier se rendait sur les lieux où se trouvaient les animaux et les assignait à comparaître personnellement devant le magistrat, à ses jours et heures indiqués, pour s'entendre condamner à vider les lieux, et ce au plus tôt sous les épines de droit. Cette assignation devait être renouvelée trois fois, après quoi les bêtes étaient déclarées défaillantes. Alors le juge leur nommait un curateur, auquel s'adjoignait généralement un avocat qui prêtait le serment de présenter leur défense avec zèle et probité.
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J'en avais entendu parler sans vraiment trop y croire, et pourtant c'est un fait historique : mesdames et messieurs, l'espèce humaine a été assez tordue pour considérer l'intelligence animale comme étant l'égale de celle de l'homme, et pour inculquer à un animal un discernement et une intention frauduleuse typiquement humaine.
D'accord, je veux bien admettre que les connaissances scientifiques de l'époque en terme d'intelligence animale n'étaient pas celles d'aujourd'hui. D'accord l'intelligence animale nous révèle de belles surprises aujourd'hui et certains animaux sont très loins d'être idiots, pas forcément les plus gros (exemple : les fourmies et leur organisation sociale, les abeilles, etc...).
M'enfin, non là nous avons fait fort...
A noter que pour les procès pénaux, l'animal était habillé et pouvait se voir appliquer la loi du Talion (genre Fifi le chien a mordu, on va le mordre). Amusant avec du recul, mais quand même un peu affligeant quand on redevient sérieux.
Aparemment, les animaux avaient droit à des procès contradictoires (la chance !) mais je doute qu'ils aient pu avoir un mot à dire quant à la stratégie de leurs avocats, ou intenter des recours en appel de leur propre chef...
Y avait-il un jury animalier, d'ailleurs ? Les microbes et bactéries étaient-ils reconnus eux aussi comme sujet de droit, ou échappaient-ils honteusement à toute justice sous prétexte qu'ils passent inaperçus, du fait de leur petite taille ? Ils sont pourtant responsables de maladies et autres inflammations gênantes pour l'humain !
Que de questions ! Pour le savoir, il va falloir potasser le droit médiéval et d'Ancien Régime
