Médiocrité médiatique

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Yakiv
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Médiocrité médiatique

Message non lu par Yakiv » 29 avr. 2020, 14:27:07

Un article intéressant de 20 Minutes, qui a le courage de mettre la question sur la table.
20 Minutes a écrit : Coronavirus : Barbier, Praud, Pernaut… L’art de dire tout et n’importe quoi à la télé est-il accentué par la crise ?
MEDIAS Les éditorialistes et présentateurs ne cessent de donner leur opinion personnelle dans cette crise du coronavirus

Laure Beaudonnet
Publié le 28/04/20 à 07h52


(...)

Christophe Barbier, Pascal Praud ou Jean-Pierre Pernaut (pour ne citer qu’eux) se sont ainsi fait remarquer dans l’exercice, déjà bien installé avant la crise du coronavirus, sur les chaînes d’information en continu, de l’ultracrepidarianisme, à savoir le comportement qui consiste à donner son avis sur des sujets sur lesquels on n’a pas spécialement de compétence.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, voici un aperçu non exhaustif des remarques entendues sur le petit écran ces deux derniers mois. « Jusqu’où pour protéger la population on prend le risque d’une crise économique […] mais à un moment donné pour sauver quelques vies de personnes très âgées, on va mettre au chômage quelques milliers de gens ? », avait insisté Christophe Barbier sur le plateau de BFMTV le 25 février*. Jeudi dernier, l’ancien directeur de la rédaction de L’Express s’en est pris aux personnes en surpoids, suscitant un tollé en ligne**.
Twitter a écrit :BalanceTonMedia
@BalanceTonMedia
🚨 Christophe Barbier (BFMTV) 🚨
« Y’a quelque chose qui m’a frappé, quand le Pr Salomon fait son point, y’a des interprètes en langue des signes à côté, et y’a 2 dames qui sont d’évidence en surpoids, elles viennent travailler tous les soirs... Elles ont le droit de travailler »
« Globalement les profs, à un moment, faut y aller ! »
Pas mieux du côté de Pascal Praud, présentateur de l’émission très polémique L’Heure des Pros, sur CNews, qui exhorte les profs à se remettre au travail. « Quand j’entends les professeurs qui ne vont pas aider Macron le 11 mai, dire qu’ils ne veulent pas rentrer, parce que la sécurité, parce que le sanitaire, etc. : il y aura toujours de bonnes raisons pour ne pas rentrer. » Et d’ajouter : « Je ne vais pas me faire des amis en disant ça, mais globalement les profs, à un moment, faut y aller ! » Qu’est-il donc arrivé aux éditorialistes et présentateurs de journaux télévisés ces dernières semaines ?
Twitter a écrit :BalanceTonMedia
@BalanceTonMedia
🚨Pascal Praud (CNews)#hdpros 🚨
« Quand j’entends les profs, qui ne vont pas aider E. Macron le 11 mai, dire qu’ils ne veulent pas rentrer parce que la sécurité, le sanitaire ect y’aura toujours des bonnes raisons de ne pas rentrer »
« Traditionnellement, les éditorialistes venaient du journalisme politique, très articulé, avec un certain nombre de connaissances solides », observe le sociologue des médias Jean-Marie Charon. Historiquement, la France aime bien cette figure médiatique qui fait le lien entre différentes formes de savoirs et qui, pourquoi pas, serait capable d’en tirer une perspective politique, voire philosophique. La crise du coronavirus n’a pas réellement changé la donne, elle a surtout accentué l’effet pervers de l’information en continu qui a démultiplié les espaces de discussions et de débats pour remplir le vide.

L’effet pervers de l’info en continu
La crise met un coup de projecteur sur la façon de fonctionner de ces chaînes qui font appel à des éditorialistes, tels que Christophe Barbier, pour commenter tous les jours l’actualité, sans discrimination. « Par définition, ils ne sont spécialistes de rien. Aller au-delà de leur champ de compétence, c’est en quelque sorte dans le contrat moral qui les lie à leur chaîne », souligne le sociologue du numérique Baptiste Kotras. Mais ce n’est pas propre à la séquence d’actualité de ces derniers mois. « On pouvait déjà constater cette tendance à sortir de son domaine de compétence avant le coronavirus », reprend Jean-Marie Charon.

C’est particulièrement frappant depuis le début de la crise sanitaire car elle suppose de mobiliser des connaissances fortes, très éloignées de l’expertise des éditorialistes. « Elle les amène soit à répéter ce qui circule partout sans véritable valeur ajoutée, soit à exprimer des points de vue personnels, sans prendre conscience à quel point ce mode d’expression décrédibilise la fonction de journaliste », poursuit-il.

Le caractère particulièrement incertain de cette pandémie ne les aide pas. Pour l’heure, le corps médical découvre encore de nouveaux symptômes, n’est pas sûr de l’origine du virus ni des degrés de nocivité, et n’a pas encore trouvé de traitement… « L’Etat et les professionnels de santé sont plongés dans l’incertitude et les commentateurs médiatiques sont également pris dans une situation où ils doivent s’exprimer alors que personne ne sait rien de façon certaine », relève Baptiste Kotras. Leur rôle médiatique devient alors particulièrement risqué.

La fragilisation du téléspectateur
Et, de son côté, le téléspectateur, de plus en plus éduqué, est capable d’identifier les erreurs, ce qui peut créer de la défiance. « Les éditorialistes sont en train de défaire le travail de fact-checking mis en place par de nombreuses rédactions », déplore Jean-Marie Charon qui met en garde contre un système qui fragilise le public.

« Dans une société où les gens ont de moins en moins de ressources sociales collectives (religion, association, partis politiques), où les gens sont de plus en plus seuls face à la vie quotidienne, leur seule ressource, ce sont les médias. Si les médias se trompent et les trompent, ils les fragilisent », explique-t-il. De là à remettre en question la pertinence de l’éditorialiste sur un plateau, ce n’est pas dit. Avec des modèles économiques resserrés, les rédactions ont tendance à privilégier les bons clients, prêts, disponibles pour répondre sur tous les sujets. Au risque de dire tout et n’importe quoi.
https://www.20minutes.fr/arts-stars/med ... ntue-crise

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les orteils
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Re: Médiocrité médiatique

Message non lu par les orteils » 29 avr. 2020, 14:49:12

ça m'étonne de Barbier mais les autres... Après, ni les religions ni les partis politiques n'évitent de dire des âneries, c'est plutôt le contraire...
C'est toujours hier que commence le futur, mais la France continue de penser que tout commence demain. (Boualem SANSAL)

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johanono
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Re: Médiocrité médiatique

Message non lu par johanono » 29 avr. 2020, 15:11:21

L'article évoque plusieurs problématiques différentes :
- le traitement de cette épidémie par les médias en général,
- le rôle des chaînes d'information en continu,
- le comportement de certains éditorialistes.

Habituellement, je suis assez critique envers les média, mais là, je trouve que le traitement médiatique de cette épidémie a été plutôt correct. Ils y ont consacré beaucoup de temps (pour les chaînes de télé et les stations de radio), beaucoup de pages (pour la presse écrite). Tous ont fait de réels efforts de pédagogie, pour expliquer une situation assez complexe. Et tous ont réalisé de nombreux reportages, collecté de nombreux témoignages (chez les médecins, chez les ouvriers qui ont continué à bosser, chez les personnes confinées, etc.) pour nous expliquer comment les uns et les autres vivent cette affaire.

Le vrai problème, aujourd'hui, pour notre démocratie, ce ne sont pas les média classiques, mais bien les "réseaux sociaux" qui relaient les thèses les plus farfelues et qui permettent à tous les tenants des théories du complot de s'exciter mutuellement.

Les chaînes d'information en continu, dans ce contexte, ont elles aussi fait oeuvre de pédagogie, réalisé de nombreux reportages, recueilli de nombreux témoignages. Bien sûr, elles meublent aussi en faisant venir sur leurs plateaux des experts qui ne savent pas grand-chose... Mais ça, c'est le défaut principal de ces chaînes d'information en continu, et le contexte actuel ne change rien à cette affaire.

Mais comme elles ont beaucoup de temps d'antenne à consacrer à cette épidémie, elles peuvent aussi se permettre de donner la parole à des intervenants ayant des avis très différents. Ces chaînes, malgré leurs défauts, respectent globalement la pluralité d'opinions. Et les éditorialistes cités par l'article ne sont que quelques intervenants parmi tant d'autres.

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Baltorupec
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Re: Médiocrité médiatique

Message non lu par Baltorupec » 29 avr. 2020, 15:40:39

Je m'épargne de regarder la télévision depuis un bout de temps, donc je ne peux pas dire comment les médias ont évolué ces 5 voir 10 dernières années. [edit : note les médias télévisés]

Je pense que les médias ne font plus partie des ressources sociales collectives ou alors de moins en moins.

En ce qui concerne le soit disant "fact checking", j'ai remarqué que la presse écrite (le monde et libération pour les nommer) ne se sont pas privés de répandre la fausse nouvelle que les pays dirigés par des femmes s'en tiraient mieux, ce qui était faux, ils ont juste sélectionner les pays qui s'en tiraient bien dirigés par des femme sans regarder l'image globale.

Ce qui montre bien l'hypocrisie des médias qui vont vérifier les informations qui ne vont pas dans leur sens, tout en diffusant eux même des nouvelles erronées.

A mon sens les médias traditionnels seront de plus en plus marginalisés avec le temps sans disparaitre pour autant.
“Tout ce que tu peux régler pacifiquement, n’essaie pas de le régler par une guerre ou un procès.” Jules Mazarin

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johanono
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Re: Médiocrité médiatique

Message non lu par johanono » 29 avr. 2020, 17:24:39

Les médias traditionnels ont des défauts, mais ils valent mieux que les réseaux sociaux. Leur marginalisation est donc plutôt inquiétante.

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Nombrilist
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Re: Médiocrité médiatique

Message non lu par Nombrilist » 29 avr. 2020, 17:31:44

Ils valent mieux, oui. Mais valent-ils grand chose, finalement? Grande question. J'aime encore la presse écrite qui prend le temps de s'écrire. Le reste, et notamment la téloche, c'est à peine meilleur que les rézo socio.

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Re: Médiocrité médiatique

Message non lu par El Fredo » 29 avr. 2020, 17:34:30

Je ne regarde quasiment plus la TV, et ce genre d'émission encore moins. On les compare souvent aux bistrots, mais il y a quand même une grosse différence : dans un bistrot c'est le client qui paye pour dire des conneries, là c'est les éditocrates qu'on paie, et très cher en plus.
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Re: Médiocrité médiatique

Message non lu par Nombrilist » 29 avr. 2020, 17:35:06

El Fredo a écrit :
29 avr. 2020, 17:34:30
Je ne regarde quasiment plus la TV, et ce genre d'émission encore moins. On les compare souvent aux bistrots, mais il y a quand même une grosse différence : dans un bistrot c'est le client qui paye pour dire des conneries, là c'est les éditocrates qu'on paie, et très cher en plus.
Excellent ! Bien vu.

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Baltorupec
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Re: Médiocrité médiatique

Message non lu par Baltorupec » 29 avr. 2020, 17:57:30

johanono a écrit :
29 avr. 2020, 17:24:39
Les médias traditionnels ont des défauts, mais ils valent mieux que les réseaux sociaux. Leur marginalisation est donc plutôt inquiétante.
Le fait que l'on revienne à un monde de la rumeur, oui c'est inquiétant.
Que certains médias soit marginalisés, à mon sens, il y a une forme de juste retour des choses.

@El Fredo Bien vu.
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johanono
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Re: Médiocrité médiatique

Message non lu par johanono » 29 avr. 2020, 18:04:43

Nombrilist a écrit :
29 avr. 2020, 17:31:44
Ils valent mieux, oui. Mais valent-ils grand chose, finalement? Grande question. J'aime encore la presse écrite qui prend le temps de s'écrire. Le reste, et notamment la téloche, c'est à peine meilleur que les rézo socio.
Quand même... Quand il n'y aura plus que les réseaux sociaux, on regrettera les médias traditionnels.

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signora
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Re: Médiocrité médiatique

Message non lu par signora » 29 avr. 2020, 18:28:49

Moi, j'allume la télé je regarde QUI est là ... si ce sont que des journaleux j’éteins ...
Yves Calvi à souvent un bon plateau et son émission n'est pas que sur le coronavirus, il ouvre souvent le débat !
Olivier Duhamel est aussi excellent. Il sait ce qu'il dit, a des connaissance, du bon sens, de l'humilité ... j'apprécie.
"Dans la profondeur de l'hiver, j'ai finalement appris qu'il y avait en moi un soleil invincible."
Albert Camus

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Baltorupec
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Re: Médiocrité médiatique

Message non lu par Baltorupec » 29 avr. 2020, 18:35:15

johanono a écrit :
29 avr. 2020, 18:04:43
Quand même... Quand il n'y aura plus que les réseaux sociaux, on regrettera les médias traditionnels.
Je doute fortement qu'ils disparaissent.
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Re: Médiocrité médiatique

Message non lu par Nombrilist » 29 avr. 2020, 19:02:20

Baltorupec a écrit :
29 avr. 2020, 18:35:15
johanono a écrit :
29 avr. 2020, 18:04:43
Quand même... Quand il n'y aura plus que les réseaux sociaux, on regrettera les médias traditionnels.
Je doute fortement qu'ils disparaissent.
Ils disparaîtront le jour où la poignée de milliardaires qui les détiennent ne leur trouveront plus aucune utilité.

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Re: Médiocrité médiatique

Message non lu par Baltorupec » 29 avr. 2020, 19:51:12

Nombrilist a écrit :
29 avr. 2020, 19:02:20
Ils disparaîtront le jour où la poignée de milliardaires qui les détiennent ne leur trouveront plus aucune utilité.
Et quand l'état ne pourra plus les soutenir Entre les médias de l'état, le service "publique" et les subventions, plusieurs centaines de millions d'euros pour les gros journaux comme le figaro ou le monde, ils sont largement soutenus.
“Tout ce que tu peux régler pacifiquement, n’essaie pas de le régler par une guerre ou un procès.” Jules Mazarin

Hector

Re: Médiocrité médiatique

Message non lu par Hector » 29 avr. 2020, 23:02:39

Il y a d'excellents journalistes, et d'excellentes émissions , peu nombreux parmi un tsunami de gauchistes fourbes et menteurs pimentés de quelques tarés comme Bourdin. Globalement, le niveau baisse au fur et à mesure de l'augmentation du nombre de chaines, de journalistes, animateurs et éditorialistes.

Il en va de même avec le monde politique, celui des élus , des députés à l'AN et au PE. On peut dire Juppé, Fabius, Ferry, Bayrou même, Barre, Giscard, Jospin même si je ne l'aimais pas, Henri Weber qui vient de passer outre, Chevènement, Rocard , Attali, Pompidou, Mégret, Le Gallou sont/étaient des gens brillants et même très brillants. Par contre quand je contemple Ségolène Royal, Delphine, Batho, Mathieu Orphelin, Marine Le Pen, Dupont-Aignan, Jadot, Ruffin, Hamon, Bardella et bien d'autres, je suis obligé de dire que je suis catastrophé (même si certains que je viens de citer sont énarques, ils ont su descendre dans le caniveau).

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