Je leur reproche un tas de choses :Nombrilist a écrit :Merlin, et tes nouveaux syndicats, ils émergent comment sans financement ? Et que reproches-tu aux syndicats existants, exactement ?
- ne pas défendre (ou peu, ou mal, ou pas du tout) leurs adhérents. C'est pourtant leur première mission.
- accorder des mandats / investitures dans les entreprises, afin d’assurer leur représentativité sans vérifier que les investis sont fiables et capables de négocier et de remplir leur devoir d'élu ou de DS.
- se préoccuper davantage de leur pseudo audience que de leurs adhérents
- chercher à affaiblir les autres plutôt que de séduire.
- trouver des compromissions (voire scandale IUMM) plutôt que des compromis dans les négociations de branche.
- négocier des accords dans des boites ou ils ne sont pas présents, mais juste mandatés pour la circonstance, et permettre ainsi à des entreprises de déroger au code du travail. (pas de salaire fixe, par exemple .... conséquence : 0 clients = 0 euros)
- se revendiquer de la base et ne pas l'inviter à participer aux votes lors des réunions exécutives.
- faire pression sur les élus locaux (pas de mouvements sociaux chez les territoriaux) en échanges de subventions.
- se constituer des cagnottes jamais redistribuées.
- brailler avant d'avoir mal
- réclamer de nouveaux textes alors qu'ils ne sont pas foutus de défendre l'existant ....
(je pourrais trouver d'autres griefs, mais cela pourrait paraitre excessif, donc je m'arrête la ...)
Sur l'émergence de nouveaux syndicats :
C'est complexe, car il n'y a pas 5 centrales mais des milliers de syndicats fédérés, puis des fédérations confédérées. On a d'ailleurs déjà vu des fédérations changer (ou menacer de changer ) de paroisse.
Ce système est le seul qui puisse être mis en œuvre, car pour obtenir une couverture nationale, il est évident que la fédération, voire la confédération, sont seules susceptibles de permettre à une telle entité de se payer un organe central, interlocuteur des pouvoirs publics.
Perso, je suis pas pour les grandes confédérations, ni pour le corporatisme, car on peut fédérer autour d'une valeur commune ou d'une localisation dans un secteur de l'économie. (c'est le cas en allemagne ou IG Metal est roi chez wolkswagen mais inexistant à la lufthansa.)
Je suis davantage pour un développement local, sans corporatisme, autour des valeurs qui sont celle du contre pouvoir des syndicats grâce à sa faculté légale d'ester en justice.
Ensuite , il est évident qu'il faut se fédérer pour désigner des délégués régionaux ou nationaux, capables de conduire le dialogue social dans le cadre légal.
Je pense sincèrement que ce fédéralisme doit se faire sur la base de l'examen du monde du travail et être découplé de la politique et du corporatisme. L'objectif premier d'un syndicat est de réunir des personnes et de créer par ce regroupement une personne morale dotée légalement de contre pouvoirs qu'elle doit mettre en œuvre dans l'intérêt de ses adhérents.
Hélas, les français ne veulent pas s'emmerder avec cela. Ils préfèrent soutenir (moralement) des entités qui se trouvent ainsi dépourvu de base réelle mais dotées de pouvoirs de représentativité immenses.
C'est une erreur monumentale. Les permanents des syndicats (-les 5 grands nationaux, plus 2/3 autres) sont des personnels détachés et les dirigeants de fédérations / confédérations sont des élus au même statut. Ils en ont finalement rien à faire de leurs adhérents. Même si ils n'en ont pratiquement plus, ils seront toujours représentatifs .... dont acte. Les places sont bonnes et on navigue dans les hautes sphères dans un fauteuil doré. Tout va bien.
Je suis pour une autre solution :
Des syndicats avec des syndiqués, des élus dans les boites et un fédéralisme pour peser dans les négociations nationales obligatoires. (négociations de l'évolution des CCN, de l'assurance chomage, des retraites, de la sécu, etc ...)
Cela suppose un changement des mentalités.
Quand une association de défense se monte, elle a un objet : exemple : L'aéroport de notre dame des landes, en bretagne. La on trouve du monde, car ce sont des gens concernés au premier chef.
un syndicat, cela devrait être la même chose et les français devraient avoir ce réflexe. C'est le cas dans les pays du nord ou en allemagne, et l'on voit que les lois de merkel sont combattues par les syndicats avec succès (-le cout du travail est plus important dans l'industrie automobile allemande qu'en france, car les salaires sont plus élevés, malgré l'absence de smic outre rhin)
hélas ils ne l'ont pas.
C'est très dur de changer les mentalités et c'est pourquoi je suis pour l'arrêt des financements automatiques, car c'est le seul moyen de dire aux français :
PRENEZ VOUS EN CHARGE.
Les patrons le font très bien ... pourquoi les salariés ne le feraient ils pas ? Sont ils plus bêtes ?