Avec GTA IV, le joueur découvrait Niko Bellic et éprouvait le goût doux-amer du "rêve américain". Cinq ans plus tard, il suit dans GTA V, sorti mardi 17 septembre sur XBox et Playstation 3, le parcours beaucoup plus picaresque de trois bandits dans l'Ouest américain. La série Grand Theft Auto a défini les canons du genre du monde ouvert, permettant au joueur de se perdre dans une multitude d'environnements et de situations.
Encore une fois GTA V parvient à pousser les lois du genre. Des environnements urbains de la ville de Los Santos aux grands espaces, GTA V s'offre tout le champ des possibles. Ce qui fait de ce titre une sorte de quintessence des œuvres majeures de Rockstar. Les joueurs fidèles reconnaîtront les allusions à San Andreas, sorti sur consoles d'une précédente génération, mais aussi à Red Dead Redemption, pour ses grandes étendues sauvages et ses jeux de lumières.
GTA est l'un des rares jeux où la question qui se pose n'est pas "que peut faire le joueur ?", mais plutôt "que ne peut-il pas faire ?" Car les concepteurs de Rockstar North livrent un niveau de détails jamais atteint, en rendant ludique la moindre des activités du quotidien. Promener son chien, aller faire du shopping, épier ses contacts sur les réseaux sociaux ou spéculer en Bourse... Voire regarder, pendant de longues minutes, la projection d'un film expérimental, façon Nouvelle Vague... Les trois personnages peuvent, quand ils ne suivent pas les soixante-neuf missions principales du jeu, se perdre sur terre, en l'air ou en mer, pendant des dizaines d'heures, dans la vie grouillante de ce monde ouvert.
Si le graphisme tire le meilleur des consoles actuelles, c'est surtout dans l'animation des personnages que Rockstar excelle. Chaque passant se rendant à son lieu de travail, chaque travailleur sur les docks, semble mener sa vie propre dans la métropole ; durant les fusillades, les attitudes des policiers venus en renfort paraissent uniques.
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L'AVENIR EST EN LIGNE
Avec la possibilité de passer d'un personnage à l'autre durant la partie, le récit devient encore moins linéaire, d'autant plus que Rockstar s'amuse à croiser et entremêler les destins de ses héros. Le joueur, qui a la possibilité de changer de protagonistes, transforme l'expérience de GTA V en patchwork narratif digne de Pulp fiction.
Irréprochable dans sa narration, GTA V reste toutefois perfectible, notamment dans la mise en scène de ses combats. Le système est beaucoup moins évolué que dans d'autres titres comme Sleeping Dogs, qui permet de réaliser des enchaînements complexes, avec une grande rapidité d'exécution.
Malgré ces menus défauts, GTA V est à la hauteur de ses ambitions. Et prépare déjà l'avenir. L'expérience de jeu est augmentée par une application mobile, pour l'heure assez accessoire. Mais les concepteurs de Rockstar prévoient aussi un mode en ligne, qui pourrait dans les prochaines semaines réinventer une nouvelle fois la licence Grand Theft Auto.
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