Bouygues Telecom déclare la guerre à Free dans l’Internet fixe

[Nombrilist]

"Et puis quand l'Etat est actionnaire et qu'il perd de l'argent c'est gênant"

J'ai dit "si il gagne MOINS d'argent". L'Etat n'a pas vocation à être bénéficiaire. Il fait payer le prix coûtant. Chez un privé, tu paies le prix coûtant + les hauts salaires + les dividendes. Et parfois aussi les investissements mégalomanes, ainsi que les financements publiques en tous genres (qui sont loin d'être négligeables).

"Si Free n'était pas intervenu sur le marché de l'internet, on aurait encore notre bon vieux abonnement Orange à 60€."

FT était privé au moment de l'arrivée de Free. Ceci expliquant peut-être cela...

[El Fredo]

L'Etat n'a certes pas vocation à être bénéficiaire (il y a des secteurs comme la santé où ça n'a aucun sens), mais quand il ne l'est pas il faut que ce soit compensé ailleurs ou alors ça se transforme en dette ou en déficit. Et puis il faut m'expliquer en quoi les télécoms font partie des services publics qui doivent être fournis (exclusivement ou non) par l'Etat, d'autant plus que ce ne sont pas des monopoles naturels. C'est un peu comme construire des bagnoles avec la régie Renault, en quoi est-ce le rôle de l'Etat ?

[Nombrilist]

Si tu fais payer à prix coûtant, tu est à l'équilibre. Donc, pas déficitaire. Donc, puisque tu paies à prix coûtant, si c'est le public qui gère, tu paies le prix minimal, puisque dans le privé, il faut rémunérer en sus d'autres compartiments. Si le privé fait moins cher, c'est qu'il y a un problème (délocalisation, financement massif par le public, concessions louées pour une bouchée de pain...).

[Nico37]

Si tu fais payer à prix coûtant, tu est à l'équilibre. Donc, pas déficitaire. Donc, puisque tu paies à prix coûtant, si c'est le public qui gère, tu paies le prix minimal, puisque dans le privé, il faut rémunérer en sus d'autres compartiments. Si le privé fait moins cher, c'est qu'il y a un problème (délocalisation, financement massif par le public, concessions louées pour une bouchée de pain...).

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Factuellement Orange peut diviser ses prix par deux mais l'ARCEP les contrôle drastiquement...

[El Fredo]

Si tu fais payer à prix coûtant, tu est à l'équilibre. Donc, pas déficitaire. Donc, puisque tu paies à prix coûtant, si c'est le public qui gère, tu paies le prix minimal, puisque dans le privé, il faut rémunérer en sus d'autres compartiments. Si le privé fait moins cher, c'est qu'il y a un problème (délocalisation, financement massif par le public, concessions louées pour une bouchée de pain...).

Sauf qu'en pratique le prix coûtant réel est inatteignable (et l'équilibre avec) vu qu'il dépend de paramètres externes qui varient, l'Etat a donc tendance à réglementer les prix dont l'évolution devient un enjeu politique, ce qui aboutit à un sous-financement voire un déficit avec des rattrapages brutaux (voir le prix de l'électricité par exemple). Le seul exemple d'équilibre durable entre prix et coût est dans le système mutualiste à but non lucratif, car la loi impose que tous les bénéfices soient réinvestis ou réattribués aux sociétaires sous forme de baisse de cotisations, mais dans ce cas les prix varient d'une année sur l'autre en fonction des résultats, et il y a parfois des hausses brutales (cas des primes d'assurance après les émeutes de 2005 par exemple).

A part ça on est carrément hors sujet, car j'ai du mal à voir la pertinence de cette discussion dans le domaine de l'Internet fixe...

[Nombrilist]

Le débat est parti du constat que ce genre de concurrence agressive est bonne pour l'acheteur. Moi je dis oui. Mais c'est très mauvais pour le citoyen. Et au final, on paie autrement ce que l'on économise par la concurrence.

[El Fredo]

L'histoire de l'ADSL en France te donne tort. Le secteur a généré des centaines de milliers d'emplois directs et indirects et contribué fortement à la croissance. Tiens ce soir je suis tombé sur ce sujet qui fait un rappel fort utile : si Free a si bien révolutionné le secteur c'est notamment parce qu'il a développé son propre réseau (et ses propres équipements DSLAM...) contrairement à ses concurrents disparus qui se reposaient intégralement sur celui de France Télécom. Et certainement pas en jouant les coucous et en se reposant sur les infrastructures financées par l'argent public comme tu le sous-entendais ailleurs (si on excepte le "dernier kilomètre" en cuivre qui de toute façon a été financé par les abonnés et non par l'opérateur via les frais d'ouverture de ligne).

http://www.universfreebox.com/article/2 ... ait-change

[BBvideo]http://www.dailymotion.com/video/x1ladl ... ?start=123[/BBvideo]

La similitude des discours de la concurrence est frappante. 10 ans après AOL a disparu, le modèle économique de Free s'est révélé parfaitement rentable, le secteur n'a jamais autant compté d'emplois, l'investissement a été constant et continue même en période de crise. Bref, ceux qui prévoyaient la catastrophe pour Free comme pour le secteur se sont plantés.

Donc si Bouygues veut vraiment relancer la guerre des prix sur l'ADSL, je dis : qu'ils essaient, on verra bien ce que ça donne. En ce qui me concerne ils ont intérêt à mettre le paquet, parce que je ne suis pas prêt à lâcher mon abonnement Free pour quelques piécettes : qualité de service satisfaisante, innovation constante avec la meilleure box du marché (en face la BBox est carrément obsolète), nouveaux services sans supplément de prix (le VDSL2 qui arrive), etc.

Par contre ça intéressera des gens comme ma mère qui se fiche du service TV et se contente très bien de la TNT, or pour l'instant seul B&You (filiale de Bouygues) propose un abonnement sans TV à prix correct à 15,99€. Du coup je ne sais pas comment interpréter cette info : est-ce l'annonce de la montée en puissance de B&You dans l'offre Internet de Bouygues Télécom, et dans ce cas c'est un pétard mouillé car l'offre existe déjà, ou alors préparent-ils quelque chose d'encore plus fort ?

[Lucas]

Evidemment que la libéralisation du secteur à crée des centaines de millier d'emploi, nombrilist tu crois vraiment qu'un monopole comme l'était France télécom est bon pour le consommateur ? Moi je ne suis pas prêt à payer le double de mon abonnement internet pour combler le déficit de FT.

Aujourd'hui Bouygues à décidé de relancer la guerre sur internet, on va voir ce que cela donne mais pour ma part je resterai chez free au moins en 2014 et en 2015.

[Nombrilist]

Moi je m'en fous du consommateur. C'est à cause de son comportement égocentrique et anti-patriotique qu'on est dans la m.... dans laquelle nous sommes actuellement. C'est quand même terrible d'en être réduit à l'encourager vainement à consommer français dès que c'est possible.

[Nico37]

Plus exactement la scission entre le travailleur et le consommateur qui ne fait pourtant bien qu'une personne physique...

[El Fredo]

Moi je m'en fous du consommateur. C'est à cause de son comportement égocentrique et anti-patriotique qu'on est dans la m.... dans laquelle nous sommes actuellement. C'est quand même terrible d'en être réduit à l'encourager vainement à consommer français dès que c'est possible.

Quel est le rapport ? Je te signale qu'on parle ici de services franco-français et non délocalisables pour l'essentiel (les call centers, c'est 10% du secteur à tout casser). Si tu arrives à capter une antenne Wifi chinoise de chez toi tu m'appelles.

En attendant Free est vu du reste du monde comme une réussite et un modèle français à suivre. Ce sont tout de même eux qui ont inventé le concept de box Internet, qu'ils ont développé tout seuls en France car personne n'y croyait ni ne voulait la fabriquer. A cette époque le concept de hub multimédia connecté à services intégrés échappait totalement à la concurrence et en particulier à France Télécom qui s'orientait vers une piste totalement différente. Les nord-américains bavent dessus car rien d'équivalent n'existe chez eux, les services Internet sont principalement fournis par les cablo-opérateurs à des prix prohibitifs. Il n'y a qu'en France qu'on aime cracher dessus, jusqu'aux ministres.

[Nombrilist]

Lucas me parle du pouvoir d'achat du consommateur comme une finalité en soi (comme le rédac-chef d'Alternatives Economiques et bien d'autres gens qui à mon sens n'analysent pas correctement la situation). Je ne fais que lui répondre. D'une manière générale. Le pouvoir d'achat du consommateur n'est pas un argument. Il faudrait dire "les capacités financières des gens à acheter français", à la rigueur.
Pour le reste, tu as probablement raison. L'antenne, en revanche, est probablement de fabrication chinoise ^^.

[artragis]

Ils ont Free, ils n'ont rien compris. « Ils, » ce ne sont pas les clients, mais Orange, SFR et Bouygues Telecom, les concurrents directs du groupe Iliad. Alors que Free opère plus ou moins la même stratégie depuis plus de dix ans dans le fixe, et que Free Mobile en fait de même après deux ans, ses concurrents arrivent encore à être surpris et déboussolés. Mais en réalité, le plus dérangeant est surtout qu'ils n'ont pas changé d'un millimètre leur stratégie et leur façon de procéder.



Depuis sa création, Free, que ce soit dans le fixe ou le mobile, a toujours gardé la ligne de conduite de proposer peu de forfaits et de ne pas changer les tarifs, même si les variations de TVA et l'arrivée de la Freebox Révolution ont bouleversé cette logique il y a quelques années. Mais si l'on met de côté cet écart, la stratégie de l'opérateur est simple : plutôt que de changer les tarifs et de multiplier les forfaits pour s'adapter aux différents profils des consommateurs, il préfère proposer un pack, si possible avec de l'illimité, tout en améliorant l'offre au fur et à mesure... quitte à jongler avec des options plus ou moins importantes (exemple de la Freebox Révolution « à partir » de 29,99 euros).



Pour la société, les avantages de cette politique sont multiples. Cela simplifie tout d'abord la publicité à réaliser sur le service. Le client la comprend d'autant plus facilement. Et pour la hotline, il n'y a pas 36 forfaits différents à gérer. Cela permet aussi d'avoir une clientèle utilisant les mêmes services, ce qui permet d'en développer d'autres et de réduire certains coûts. Bref, les offres fixe et mobile de Free ne devraient guère varier dans les années à venir. En fonction de l'évolution des réseaux et bien évidemment de ses marges, l'opérateur devrait ainsi se contenter d'améliorer ses débits, ses quotas et ses services. Nous ne parlons pas ici de la qualité des offres (c'est une autre problématique), mais de leur présentation et de leur mise en place.



Bizarrement, cette stratégie prévisible du fait de son ancienneté n'est toujours pas comprise par ses concurrents dans le mobile. Ils arrivent ainsi toujours à être surpris, incapables de prévoir quoi que ce soit, au point de se contredire constamment et de changer eux-mêmes de stratégie du jour au lendemain. En gardant une politique « suiviste » bien trop prononcée, cela conforte Free dans son image de trublion (même quand il ne le mérite pas spécialement), et surtout, cela fortifie l'idée que sans le nouvel opérateur, les trois autres grands opérateurs continueraient à jouer aux cartes.



On ne peut certes pas reprocher à Orange, SFR et Bouygues d'avoir réagi aux différentes offres de Free Mobile, et notamment sa toute dernière du côté de la 4G. Bien entendu, ces trois opérateurs ont en mémoire tous les FAI décédés après être restés à 40 ou 45 euros par mois (contre 30 euros pour Free) tout en fournissant moins de service. Ils ont aussi en mémoire les mois très difficiles passés au début de l'année 2012 suite à l'arrivée de Free Mobile. Ils ne peuvent que suivre, c'est compréhensible, car une réaction inverse peut avoir des conséquences catastrophiques, d'autant plus qu'une part majeure des abonnés en France sont maintenant sans engagement. Leur potentielle volatilité est donc d'autant plus grande.
Des atouts gigantesques mais mal (ou peu) exploités

Nous pouvons toutefois nous interroger sur le manque d'ambition mais aussi d'assurance en eux-mêmes d'Orange, SFR et Bouygues Telecom. En effet, contrairement à Free Mobile, leurs atouts sont nombreux. Ils disposent de centaines de boutiques à travers le territoire, ils ont leurs propres antennes, un réseau étendu, leurs capacités financières sont supérieures et leurs expériences dans le secteur mobile sont d'environ vingt ans. En un sens, ces sociétés sont incomparables à Free. Et quand Stéphane Richard note que l'offre 4G de Free est « du vent » du fait du peu d'antennes dont dispose l'opérateur, la remarque n'est pas totalement fausse. Pourquoi alors réagir comme si ce forfait était un danger pour son écosystème ? Répliquer si rapidement, c'est en quelque sorte considérer que l'offre LTE de son concurrent est tout sauf du vent ; c'est même la légitimer aux yeux des clients, pourtant pas si dupes.



Cette absence de stratégie claire de la part des opérateurs, notamment en matière de prix, inquiète même certains analystes et proches du gouvernement. « On a l'impression qu'ils font tous un peu n'importe quoi dans le secteur, baisser les prix permet certes de gagner des clients mais c'est de courte vue » a ainsi fait remarquer un analyste, contacté par Le Monde. « Cette bataille ne semble pas relever d'une vision stratégique. On dirait que certains opérateurs cherchent à pousser vers une consolidation du secteur » a même noté une personne proche du gouvernement.

[...]

http://www.pcinpact.com/news/85045-ils- ... ompris.htm

[Nico37]

Article d'une bêtise crasse : ignorer que l'ARCEP choisit les tarifs pratiqués...

[El Fredo]

Article très clairvoyant au contraire, et puis l'ARCEP ne choisit pas les tarifs pratiqués mais seulement les prix de gros liés à l'utilisation du réseau historique : accès à la boucle locale pour les lignes dégroupées, et prix de gros ADSL pour les lignes non dégroupées. Pour le reste les opérateurs sont libres de leurs tarifs et de leur modèle économique, et c'est sur ce dernier point que l'article dénonce les "big 3" aux grilles tarifaires ultra compliquées.

http://www.echosdunet.net/dossiers/doss ... lecom.html

D'ailleurs tous les opérateurs hormis Orange sont logés à la même enseigne côté tarifs, donc je vois mal ce que l'ARCEP vient faire dans cette histoire de concurrence tarifaire entre Free et les autres FAI.