Cela fait dix ans que je me connecte partout. Que je blogue, envoie des mails, surfe, tweete, poke sur Facebook, plussoie sur les forums et les réseaux, poste sur Instagram, échanges sur WhatsApp, Skype et Viber... MSN aussi, mais ça c'est comme Capri, c'est fini.
Connectée du matin au soir, du lundi au dimanche, sans interruption.
Comme Herbert Léonard, je surfe pour le plaisir mais surtout pour le boulot (oui, je paye mon âge). À ce niveau-là, je ne suis pas connectée. Je suis surconnectée, overdosée de données qui affluent de partout, tout le temps.
Un livre et un documentaire m'ont secouée
D'abord, c'est un livre qui m'a secouée : "Vous m'avez manqué" de Guy Birenbaum. L'auteur raconte son histoire, celle d'un homme qui fonce droit dans le mur les yeux fermés, et qui se retrouve le nez dans la dépression et dans le déni. Il n'a pas vu qu'il était en train de passer à côté de sa vie. Trop de connexion, trop de sollicitations au quotidien, et puis la dépression et enfin la renaissance.
Ensuite, c'est un documentaire diffusé sur Canal qui m'a inspirée. "Digital detox", soit l'histoire d'un homme qui se déconnecte durant 90 jours et retrouve enfin la "vraie vie". Après ce visionnage, je me suis retrouvée avec l'envie furieuse d'en faire autant. Plus qu'une envie d'ailleurs, un besoin. Un impératif, une question de survie.
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Je suis partie en Afrique, loin de tout. Pas d'internet, pas de télé, pas de presse, pas d'actu, pas de statut. 30 jours de silence, de paix, sans tous ces mots en -isme, -en phobie. 30 jours sans trolls, sans sang, sans morts, sans haine. 30 jours sans futilités, sans superfétatoire.
La nature sauvage de l'Afrique, les animaux, le bruit du vent dans les feuilles de palmiers, l'odeur de la lagune. Se parler, s'écouter, oublier le monde.
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Bien sûr j'ai dû rentrer et j'ai dû, comme tous ceux qui vivent dans le 21e siècle, me reconnecter. Avec cette impression terrible d'une punition, que jamais un mot n'avait été si peu approprié. Une "reconnexion" qui impliquerait de rester seule devant un écran n'a rien de tel.
Avant, je m'imposais des horaires, comme ceux de mon travail ou de mes recherches. Juste avant mon départ, je m'imposais des jours off. Je m'imposais d'éteindre ce PC tous les jours, en fin d'après-midi. Ce que je m'imposais avant cette détox est devenue une nécessité une véritable nécessité. Un besoin.
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L'intégralité de cet article à lire sur Le Nouvel Obs.com
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