Ce que cache le business des YouTubeurs stars

[politicien]

Bonjour,

Elle est habillée d’une chemise de bûcheron noir et blanc, mais son maquillage est parfait, « juste pour être présentable », s’excuse-telle à l’écran. En fond, une chambre d’adolescente, avec des cadres et des cahiers aux couleurs pastel, posés sur des étagères. Elle nous présente, dans sa vidéo postée le 27 mai, ses « coups de cœur » du mois, et ils s’enchaînent : fond de teint, mascara, produits à sourcils, blush, barres de céréales, sans oublier le correcteur qui « camoufle les tatouages ». Cela ressemble à une séquence de téléachat des temps modernes, avec des restes de spontanéité d’adolescente. EnjoyPhoenix - c’est son pseudonyme - a 21 ans, et compte sur son portail YouTube 2,4 millions d’abonnés. TF 1 l’a recrutée dans son programme phare Danse avec les stars en novembre dernier. Son livre, Enjoy Marie (Anne Carrière Editions), a été vendu à plus de 200 000 exemplaires !

Elle est une des nouvelles superstars de la génération des préadolescents qui regardent davantage de vidéos sur YouTube que la télévision en direct. Ils sont une centaine, comme EnjoyPhoenix, à raconter leur quotidien sur leur chaîne YouTube depuis leur chambre. Ce sont les nouveaux « influenceurs », dans le jargon marketing. Ils génèrent leur propre audience sur plusieurs médias sociaux, où la vidéo l’a emporté sur le texte. Norman, Squeezie, Emma CakeCup, Sananas… Ils affichent des centaines de milliers, voire des millions d’abonnés. Et plusieurs millions de vues pour leurs vidéos. Ils n’ont rien à envier aux petites chaînes de la TNT.

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Embryon de régulation
En octobre dernier, Norman diffusait un vrai court-métrage, Assassin des Templiers, inspiré du jeu Assassin’s Creed d’Ubisoft. Un carton : 26 millions de vues. Hommage de fans ou vidéo promotionnelle ? L’éditeur a grandement aidé : « Nous avons apporté une aide sur la logistique, pour les costumes, ou la location du château de Fontainebleau pour le tournage », précise Ubisoft.

Autre tabou, le placement de produit. Un peu comme au cinéma, des marques déboursent parfois des milliers d’euros pour placer leurs produits chez les plus connus. « Le tarif dépend du YouTubeur, c’est lui ou son intermédiaire qui fixe sa rémunération », explique un responsable d’une petite agence. Les fourchettes des tarifs ? « De 1 000 euros pour un débutant à des contrats de plusieurs centaines de milliers d’euros », affirme une des papesses de ce petit monde. « Un éditeur de jeux vidéo débourse 50 000 à 100 000 euros pour une vidéo dédiée à son dernier jeu sur la chaîne CyprienGaming », affirme un observateur du secteur. Démesuré ? Pas si cher payé pour un gros annonceur, qui débourse jusqu’à 60 000 euros brut par spot en achat d’espace publicitaire autour du 20-Heures de TF 1, et « à partir de 350 000 euros en production pour un spot de trente secondes », estime Bruno Moreira, directeur de la création chez Publicis Consultants.

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http://www.challenges.fr/high-tech/2016 ... stars.html

Qu'en pensez vous ?

[Nombrilist]

J'en pense que c'est très bien que le talent de nos jeunes soit récompensé. Youtube met tout le monde à peu près sur un point d'égalité (bon faut quand même du fric pour avoir le matos de départ), mais après, ce qui fait la différence, c'est le talent.

[fan2machiavel]

Un soit disant sujet tabou dont tout le monde parle sur internet.
Dès que quelqu'un se met à gagner sa vie on trouve cela honteux mais quand on fait des vidéos de qualités il n'est pas anormal d'en être rémunéré. De fait on a vu l'apparition d'un certain nombre de chaines youtube très bien foutu avec du contenu intéressant que ce soit du divertissement ou même qui permettent d'apprendre des choses.
Ensuite il ne faut pas non plus le nier il y a parfois des dérives: exploitation d'enfant, contenu putassier...

[Jeff Van Planet]

Ici l'abus dénoncé est la pub caché.

[fan2machiavel]

Le placement de produit existe déjà dans la majorité des films et séries de manière souvent plus sournoise sans que cela choque grand monde

[Nombrilist]

En effet. Les sodas, les ordinateurs portables, les moteurs de recherche, les marques de chaussures (pour lesquelles les dialogues sont souvent adaptés de façon à pouvoir faire le placement produit), e-bay...

[Jeff Van Planet]

Le placement de produit existe déjà dans la majorité des films et séries de manière souvent plus sournoise sans que cela choque grand monde

sauf que là on est au delà du placement de produit.

Là les filles (dont il est question dans l'article) sont sensées donner des conseilles maquillage. Et voilà qu'elles ont des contrats avec les marques pour donner des conseilles d'usage de cette marque.

Pour un filme, il s'agirait de créer un scénario qui se passerait (par exemple) intégralement dans un Mc do a la gloire de mcdo.

En métaphore, c'est le journal de 20H sponsorisé par l'UMP.

[Baltorupec]

Le placement de produit existe déjà dans la majorité des films et séries de manière souvent plus sournoise sans que cela choque grand monde

En fait, il faut distinguer deux choses : le placement de produit et le contenu sponsorisé, qui sont deux choses un peu différentes. Le placement de produit demande uniquement à l'auteur de la vidéo de montrer qu'il utilise un produit (par exemple utiliser un mac en montrant le logo, utiliser une montre et montrer la marque de la montre).

Le contenu sponsorisé demande au vidéaste de créer un contenu à la gloire du produit. Cela existe même dans certains journaux étrangers, il me semble, où des articles sont sponsorisés.

Au final, même parmi les vidéastes ou podcasteurs qui réclament une approche plus éthique, peu s'opposent au placement de produit ou au contenu sponsorisé en soit. Ils prônent juste que le podcasteur le signale en début de vidéo. En effet, beaucoup de personnes se sont senti flouées quand un produit qui leur a été "conseillé" était en faite une pub.

[Nombrilist]

Le placement de produit existe déjà dans la majorité des films et séries de manière souvent plus sournoise sans que cela choque grand monde

sauf que là on est au delà du placement de produit.

Là les filles (dont il est question dans l'article) sont sensées donner des conseilles maquillage. Et voilà qu'elles ont des contrats avec les marques pour donner des conseilles d'usage de cette marque.

Pour un filme, il s'agirait de créer un scénario qui se passerait (par exemple) intégralement dans un Mc do a la gloire de mcdo.

En métaphore, c'est le journal de 20H sponsorisé par l'UMP.

Je ne connais pas les vidéos de cette fille, mais c'est l'exception. Les autres ne font pas ce genre de chose.

[Jeff Van Planet]

j'ai lu l'article d'un bout à l'autre et tu te trompes: il s'agit bien d'une norme.

[Nombrilist]

Moi je n'ai pas lu l'article, je regarde les vidéos. Donc je pense quand même savoir de quoi je parle.

[Jeff Van Planet]

tu regardes les vidéos maquillage?

[Nombrilist]

Je viens de te dire que la fille qui parle de maquillage était une exception.

[Jeff Van Planet]

il ne s'agit pas d'une fille en particulier, mais de la majorité de ces filles.
C'est un truque connu le copinage sur ce genre de vidéos.

Mais comprenons nous bien: Le problème réside surtout dans le faite que ce ne soit pas clairement dit. Quand je vois une pub, je sais qu'elle est faite pour m'inciter à acheter. Quand je regarde un article d'un magazine (ou une vidéo) je sais que l'on m'informe (ou que l'on devrait) mais le problème ici est que ces vidéos sont présentées comme étant des "conseilles" de tel ou tel youtubeuse alors qu'en réalité il s'agit bel et bien d'une pub qui ne dit pas son nom.

Encore une précision: ce n'est pas uniquement le cas des youtubeurs, les blogueurs le font aussi.

[Georges]

Des pubs maquillées en article de presse c'est courant dans les journaux.