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par politicien » 06 mai 2013, 18:48:00
Bonjour,
YouTube s'apprêterait à annoncer le lancement d'un bouquet de chaînes payantes cette semaine, selon les informations du Financial Times. Google, qui a de plus en plus d'ambition dans les contenus, espère séduire les annonceurs avec de nouveaux contenus professionnels et des spectateurs plus "engagés", afin de prélever une partie plus importante des budgets publicitaires qui irriguent l'audiovisuel. Et cela en tirant partie de son audience gigantesque, - un milliard d'utilisateurs et six milliards d'heures de vidéos consommées par mois - et convoitée. Aux Etats-Unis, YouTube capte plus de 18-34 ans que n'importe quelle chaîne du câble.
Google a déjà énormément investi dans ses chaînes gratuites
Google croit énormément en l'avenir des contenus professionnels sur YouTube, "dont l'audience peut être évaluée avec des outils proches de ceux utilisés pour la télévision classique" et qui permettent en théorie de vendre la publicité plus cher, comme l'expliquait le président de NPA Conseil dans Le Monde il y a quelques mois. Le pari de Google : la vidéo sur internet cannibalise peu à peu la télévision. John Farrel, qui dirige YouTube pour l'Amérique du Sud, prédit que 75% des contenus audiovisuels seront consommés via internet en 2020. A Google, alors, les précieux dollars qui arrosaient jusqu'alors la télévision, qui concentre aujourd'hui 60 à 70% des budgets publicitaires.
On n'en est encore loin, mais déjà les chaînes traditionnelles et les producteurs expriment leur intérêt pour le modèle, comme Euronews ou Endemol, affirmant qu'il s'agit d'un axe fort de développement pour eux. Certaines chaînes YouTube font même déjà l'objet d'acquisitions par les grands studios, comme l'américain DreamWorks qui a mis la main sur la chaîne pour ados Awesomeness TV pour 33 millions de dollars, un montant qui pourrait aller jusqu'à 117 millions selon les résultats de la chaîne. "C'est le média du futur", n'hésite pas à déclarer le directeur général de DreamWorks.
(...)
Viable en Europe ?
D'après AllThingsD, le modèle initial des chaînes gratuites est basé sur une avance cédée aux producteurs en échange de l'exclusivité sur leurs contenus pendant un an. Quand l'avance est entièrement couverte par les revenus publicitaires, Google commence à partager les revenus avec les producteurs. Mais le montant des avances serait inférieur en Europe, où le marché publicitaire serait moins juteux. Les chaînes captent également moins d'audience. En France par exemple, si Studio Bagel est un succès, vient de dépasser 500.000 abonnés (contre 270.000 en mars) et atteint près de 38 millions de vidéos vues, Doctissimo Play ne totalise que 31.000 abonnés et moins de 1500 vidéos vues. La chaîne d'Endemol réunit 35.000 abonnés et seulement 2,8 millions de vidéos vues en plus de six mois. Aux Etats-Unis, les 25 plus grosses chaînes atteignent plus d'un million de vues... chaque semaine.
Dernière difficulté pour YouTube, qui est plutôt celle des opérateurs télécoms mais qui lui cause néanmoins quelques problèmes, sa stratégie de développement d'audience demande des investissements en infrastructures, pour améliorer la bande passante et permettre aux internautes d'accéder dans de bonnes conditions de débit à ses programmes. Google y consent lorsqu'il s'agit de déployer ses propres infrastructures, mais les FAI, qui doivent eux aussi investir, tout ça pour se voir déposséder progressivement de leur rôle dans l'écosystème audiovisuel, ne manqueront pas de lui mettre des bâtons dans les roues.
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