Sauf qu'en Espagne il y a près de 90% de propriétaires et les biens immobiliers sont très chers. Et il n'y a pas que les loyers à prendre en compte. En Europe les dépenses de logement représentent 22,5 % en moyenne des revenus. En France c'est 18%, en Espagne c'est 19%, mais ces chiffres cachent une grande disparité, en effet les populations plus susceptible de consommer (les jeunes actifs et les familles) sont celles dont le revenu disponible est le plus impacté par les dépenses de logement.Nombrilist » 28 Nov 2013, 09:47 a écrit :"Qu'est-ce qui pèse le plus en général dans le budget des ménages ? L'immobilier, qui est un marché local."
Si c'est comme en France, en moyenne c'est faux:selon l'INSEE, le loyer ne représente que 6% des dépenses. Même si il y a un gros écart-type et que ça peut monter à 40 voire 50% pour certaines personnes (ce sera bientôt mon cas).
http://www.housingeurope.eu/www.housing ... 202012.pdf
Non. Il n'y a pas de PA absolu, c'est un raccourci de langage que j'ai employé pour dire que le PA ne varie pas dans le pays en question. Par définition le PA est toujours local, et la PPA toujours calculée entre deux pays. Donc on peut parfaitement avoir des PA stables dans chaque pays et une PPA qui varie de 20% entre les deux. Dans une union monétaire ça veut dire qu'un euro n'a pas la même valeur selon l'endroit où il est dépensé (20% de plus en Espagne par rapport à l'Allemagne). Ça revient à une dévaluation dans une zone avec des monnaies flottantes.pierre30 » 28 Nov 2013, 11:57 a écrit :Tu voudrais donc que le PA relatif des espagnols baisse par rapport au PA relatif des allemands. En même temps, tu ajoutes que le PA absolu des espagnols ne doit pas bouger, il faut donc que celui des allemands augmente de 20%.El Fredo » Jeu 28 Nov 2013 - 10:37 a écrit :
@pierre30 : baisser le niveau de vie absolu est justement le but de la manœuvre, vu que c'est la source du problème. La différence entre les politiques réside dans leur impact sur le niveau de vie relatif (= le pouvoir d'achat). Tu confonds causes et conséquences quand tu compares les deux solutions.
Si par exemple le salaire moyen du pays A est de 1000 € par mois et que le panier moyen est de 100 €, et que dans le pays B c'est respectivement 1200 et 120 €, alors les pouvoirs d'achat sont identiques et la PPA du pays B est de 1.2 par rapport au pays A.
Si après une inflation moyenne de 5%, mais de 0% dans le pays A et 10% dans le pays B, on a respectivement 1000/1000 et 1320/132, alors les pouvoirs d'achats locaux sont stables mais la PPA a augmenté de 10%. Personne ne ressent de perte de revenus ou de pouvoir d'achat, mais l'écart de compétitivité a augmenté en faveur de A.
Pour en revenir au cas Espagne vs. Allemagne, en reprenant le chiffre de Krugman d'un différentiel de 20%, ça représente grosso merdo 2 points d'inflation en plus sur 10 ans en Allemagne par rapport à l'Espagne. Si par exemple on a une inflation moyenne de 2% sur la zone, ça fait 3% d'inflation en Allemagne contre 1% en Espagne. Tout à fait raisonnable. Tandis qu'avec une inflation moyenne à 1% environ comme actuellement, si l'inflation reste inférieure à 2% en Allemagne du fait de la faible demande domestique, ça pousse l'Espagne à la déflation, donc au chômage et à la perte de revenus et de pouvoir d'achat.
Oui, j'ai pris l'exemple Espagne-Allemagne pour illustrer, mais bien entendu l'objectif d'inflation s'applique à toute la zone avec des résultats variables selon les pays. Par rapport à la moyenne de la zone, l'inflation doit être plus importante là où l'euro est le plus sous-évalué. Ce qui veut dire modération salariale dans les pays moins compétitifs, stimulation de la demande dans les pays plus compétitifs. Dans l'idéal les inflations devraient correspondre aux taux de change virtuels des euros locaux.Mais comme la zone euro n'est pas constituée de 2 pays seulement, il faut que le PA Hollandais augmente de 18%, celui des autrichiens de 19%, celui des français augmenterait de 10%, etc ...
Non car si c'est obtenu avec une inflation supérieure ça veut dire que l'euro se déprécie par rapport au reste du monde. Donc l'Allemagne deviendrait un peu moins compétitive et l'Espagne un peu plus par rapport au reste du monde. Formidable, c'est exactement ce qu'on cherche à obtenir ! Mais de toute façon l'UE est une économie principalement fermée : le commerce hors UE représente 12% environ du PIB, l'essentiel des échanges se fait entre pays de l'UE, donc le taux de change de l'euro aura peu d'influence sur le commerce au sein de la zone.Je ne vois pas comment on pourrait globalement augmenter le PA européen moyen de 10% (la moitié de 20% en moyenne) alors que le PIB de la zone stagne. La zone devienrait immédiatement non compétitive vis à vis du reste du monde et surtout s'endetterait à peu près d'autant.