Pari perdu pour Nicolas Sarkozy. Le scénario tant redouté par le président des Républicains (LR) s’est bien produit : son parti a été devancé par le FN au premier tour des élections régionales, dimanche 6 décembre. En métropole, Les Républicains et leurs alliés centristes (UDI-MoDem) ont obtenu 26,85 % des voix, derrière la formation d’extrême droite, qui en totalise 28,42 %. Le PS, de son côté, est distancé, avec 23,47 %.
Promis à une large victoire ces derniers mois, la droite voit ses espoirs s’envoler. Elle fait les frais de la performance du FN, qui bénéficie d’un climat porteur depuis les attentats du 13 novembre, lui permettant de siphonner une partie de l’électorat traditionnel du LR. Malgré ses mises en garde contre « les dangereux désordres » qu’induiraient des victoires du FN, l’ancien chef de l’Etat a échoué à mobiliser au-delà de son camp : le parti frontiste arrive en tête dans six régions sur treize, notamment dans le Nord-Pas-De-Calais-Picardie et en Provence-Alpes-Côte d’Azur, où Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen dépassent le seuil de 40 % des suffrages exprimés.
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Début septembre, Jean-Christophe Lagarde, le patron de l’UDI, jugeait « possible » l’hypothèse d’une victoire de la droite dans toutes les régions de France. Le « grand chelem » n’aura pas lieu. C’est une droite groggy qui se réveille, ce lundi, en apparaissant en tête dans seulement quatre régions (Ile-de-France, Normandie, Auvergne-Rhône-Alpes et Pays-de-la-Loire).
S’il faut toutefois attendre dimanche prochain pour connaître le vrai résultat des Républicains, les régionales s’affichent d’ores et déjà comme un échec pour Nicolas Sarkozy qui avait fait de ce scrutin une étape cruciale sur sa route de la reconquête du pouvoir lors des présidentielles de 2017 et assurait qu'il serait celui qui ferait barrage au FN.
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Raffarin, NKM et Mariton prennent leurs distances
Sauf que cette fois, cette stratégie du ni-ni ne passent pas dans la région Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussilon, où la liste LR est arrivée troisième. Les centristes de l'UDI, mais aussi du parti les Républicains, comme Raffarin, appelent au retrait de la liste pour faire barrage au FN. Idem pour NKM. Les ténors devraient régler leurs compte lors du BN du parti ce lundi martin.
Ainsi, le bras droit de Juppé critique déjà la stratégie de Nicolas Sarkozy sur les réseaux sociaux:
Les résultats définitifs de ces élections régionales ne sont pas encore connus que Nicolas Sarkozy se retrouve donc à nouveau dans le viseur. C’est Hervé Mariton qui a ouvert le bal jugeant que « Nicolas Sarkozy n’est pas crédible ».
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Qu'en pensez vous ? Est-ce un échec pour N. Sarkozy ?François Fillon, Bruno Le Maire ou encore Alain Juppé soutiennent la stratégie «ni fusion-ni retrait» prônée par Nicolas Sarkozy. Mais quelques parlementaires prennent l'ancien chef de l'Etat pour cible.
Face à des résultats contrastés pour Les Républicains, Nicolas Sarkozy est globalement suivi dans sa stratégie visant à refuser le front républicain pour le second tour des élections régionales. A l'issue d'un bureau politique avancé à 11 heures, le parti a adopté la ligne «du ni fusion, ni retrait» proposée par le patron du parti. François Fillon, Bruno Le Maire ou encore Alain Juppé s'y sont déclarés favorables. «La fusion ou le retrait n'est pas à la mesure de la gravité de la situation politique. C'est lutter contre la mer qui monte avec des sacs de sables. On serre les dents et on fait campagne sans états d'âme, on reporte après le second tour les examens de conscience», a par exemple déclaré François Fillon.
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«C'est l'échec de Nicolas Sarkozy»
Mais, plus inquiétant pour Nicolas Sarkozy, c'est son leadership qui a été contesté. D'abord par Eric Woerth sur i-Télé. «La droite n'est pas prête, Les Républicains ne sont pas prêts, nous ne sommes pas en ordre de bataille nationale (...) notre projet n'est pas construit, il est en cours, la primaire n'a pas eu lieu, nous n'avons pas de leader officiel, légitime qui porte les couleurs officielles de l'ensemble du parti», a déclaré l'ancien ministre et actuel député de l'Oise. Avant d'atténuer son propos en estimant que Nicolas Sarkozy «est un bon président» de parti. Depuis la fin de ses ennuis judiciaires, le parlementaire est chouchouté par Nicolas Sarkozy dans l'espoir de l'éloigner de François Fillon, dont il est proche.
Plus radical, Hervé Mariton, qui s'était présenté à la présidence de l'UMP et candidate à la primaire de la droite, a reproché à l'ex-chef de l'Etat de ne pas être apte à convaincre les électeurs de voter LR. «C'est l'échec de Nicolas Sarkozy car Nicolas Sarkozy, d'évidence, n'est pas crédible comme représentant d'alternance après avoir lui-même, les Français le lui avaient signifié, échoué avant 2012», a réagi le député de la Drôme sur Sud Radio et Public Sénat.
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