Nouvelle leçon de chimie électorale : à 6.5%, le Mélenchon se dissipe. Envolé. Evanoui. Evaporé. Dispersé façon puzzle. A l’heure où ces lignes sont écrites, personne n’a encore vu, entendu ou lu l’ancien candidat à l’élection présidentielle pour le compte du Front de gauche. Ni radio. Ni télé. Ni blog. Le "No pasaran" en berne, c’est le "No Mélenchon", morne et atone, qui règne.
Le score du Front de gauche est le grand absent des débats engendrés par le résultat du premier tour des élections Départementales. Entre les polémiques sur les sondages d’avant scrutin, les décomptes alambiqués du dimanche soir, le succès (relatif) de Valls, la déception (relative) du FN et la joie (relative) de l’UMP, on a perdu de vue le Front de gauche. Et Mélenchon avec, qui s’est bien gardé de sortir de sa réserve, sauf pour deux tweets vengeurs à quelques minutes de la proclamation des premières estimations.
Il faut donc bien se dévouer pour écrire ce que personne n’ose encore écrire.
Les limites de la stratégie du pilonnage
A 6.5%, le Front de gauche se retrouve une fois de plus placé devant une évidence incontournable : la stratégie du pilonnage massif du trio Hollande-Valls-Macron, au nom du "il faut plus de gauche" a, une fois de plus, montré ses limites. Comme aux Municipales. Comme aux Européennes. Dénoncer les droitiers socialistes, ça ne marche pas.
L’an passé, Julien Dray avait consacré un brillant essai à la stratégie de leader du Front de Gauche,"La Faute politique de Jean-Luc Mélenchon". L’ancien député de l’Essonne y expliquait combien son ex-camarade de la gauche socialiste, et de bien d’autres combats, se trompait de cible en refusant le devoir d’unité de la gauche, le refus de tout front commun contre les Droites. Les résultats du premier tour des Départementales sont venues donner corps à la théorie de Julien Dray. Le Front de gauche s’isole, il ne rassemble pas.
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Dans ces conditions, on comprend le silence de Mélenchon. Qu’il finira sans doute par rompre, d’une façon ou d’une autre, de manière tonitruante, vantant les vertus du bilan malgré tout "globalement positif" de son action. Le verbe mélenchonien dira sans doute à ceux qui l’écoute encore que tout bouge pour que rien ne bouge dans la principauté de la gauche de la gauche.
Le silence de Mélenchon, révélateur de ce qu'il est devenu un vieux guépard rouge dégriffé ?
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