Faire des sondages deux années et demi avant l'échéance n'a évidemment aucun sens mais une telle enquête peut fortement inciter les socialistes à instaurer la proportionnelle intégrale, comme le souligne cet article de Slate :Selon un sondage CSA pour Le Figaro, si l'Assemblée devait être renouvelée aujourd'hui, l'opposition UMP-UDI y décrocherait près de 500 sièges, un record jamais atteint.
Si des élections législatives avaient lieu aujourd'hui, l'opposition (UMP-UDI) décrocherait entre 485 et 505 sièges à l'Assemblée nationale, un record jamais atteint. La gauche serait laminée, le PS, les Verts et le Front de gauche ne sauvant que 56 à 66 sièges. Quant au Front National, avec le scrutin majoritaire actuel, il obtiendrait entre 14 et 24 élus. C'est ce qui ressort d'une étude réalisée circonscription par circonscription pour le Figaro par l'institut CSA sur la base d'un sondage d'intentions de vote, accordant 24 % des voix à l'UMP, 23 % au FN, 18 % au PS, 12 % au centre, 8 % au Front de gauche et 7 % aux Verts.
Dans l'hypothèse d'un scrutin à la proportionnelle intégrale, sur la base de listes constituées dans chacune des 13 futures régions métropolitaines, l'UMP et l'UDI n'obtiendraient qu'une majorité relative de 208 à 248 sièges, devant la gauche (180 à 220 sièges) et le Front national (138 à 158 sièges).
Le Figaro
Très peu nombreux sont les socialistes qui se sont, à ce jour, risqués à prôner publiquement la proportionnelle intégrale. C’est le cas du sénateur Luc Carvounas qui s’est prononcé en ce sens dans un livre brossant une vaste réforme institutionnelle. Il n’est pas indifférent de noter que cet élu est très proche de Manuel Valls...
Opter pour la proportionnelle intégrale aurait l’immense mérite, pour le PS, de le prémunir contre le risque d’une Bérézina parlementaire. Le vote socialiste est historiquement affecté d’une forte élasticité. Dans ses périodes de basses eaux, il plonge nettement en-dessous de 20% des suffrages exprimés et se retrouve avec une petite cinquantaine de députés à l’Assemblée.
Ce fut le cas en 1968 (respectivement 16,5% et 57) comme en 1993 (17,4% et 57). Hollande a quelques raisons de se souvenir de cette dernière date puisqu’il fut alors battu en Corrèze, et confronté au risque de disparaître de la scène publique.
Une récente enquête de l’institut CSA promet au PS un sort aussi sévère en cas de législatives au scrutin majoritaire. Le parti gouvernemental est crédité de 18% des intentions de vote au second tour. Il ne sauverait qu’une cinquantaine de sièges avec la règle du jeu actuelle contre quelques 150 dans l’hypothèse d’une instauration de la proportionnelle. C’est tout de même tentant.
Slate.fr