C'est vrai que ça donne pas envie de se déranger pour aller voter.... et pour ma part Juppé y compris. Il y en a bien une de personne pour qui je me dérangerai, mais pour l'instant, elle n'est pas la course et je doute qu'elle y soit....Jean-François Kahn fait le bilan de l'année politique avec FigaroVox. Pour lui, le trio Nicolas Sarkozy, François Hollande, Marine Le Pen représente une impasse politique pour la France.
Jean-François Kahn est un journaliste et écrivain français, historien de formation. en 1984, il crée l'événement du jeudi puis, en 1997, l'hebdomadaire d'information marianne dont il est le directeur jusqu'en 2007. son dernier livre, Marine le pen vous dit merci, est paru chez plon.
François Hollande, Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen: plusieurs sondages montrent que près d'un Français sur deux ne veut plus voter pour eux. Comment analysez-vous cette crise de l'offre politique?
Plus de 70% des Français ne veulent ni de Nicolas Sarkozy, ni de François Hollande, ni même de Marine Le Pen. Et pourtant, la plupart des Français se résignent à cette situation. Cela provoque une crise profonde dans le pays. Nicolas Sarkozy a tout de même un supporter en la personne de François Hollande. De même, l'ancien président de la République souhaite prendre sa revanche sur l'actuel locataire de l'Elysée. Et tous deux désirent absolument affronter Marine Le Pen. D'une certaine manière, ces trois candidatures font «système». Marine Le Pen est la candidate providentielle pour François Hollande comme pour Nicolas Sarkozy. En 2007, les trois principaux candidats profitaient d'une vraie dynamique et d'un vrai élan. Aujourd'hui, les trois candidats incarnent trois rejets.
Comment expliquez-vous la détestation de François Hollande et Nicolas Sarkozy, y compris dans leur propres camp?
François Hollande paie ce qui est ressenti comme une trahison comparable à celle de Guy Mollet en 1956. Le président du Conseil avait été élu pour faire la paix en Algérie et il a accentué la guerre. Au Bourget, le candidat Hollande avait lancé un défi presque romantique à la finance. Une fois au pouvoir, il a fait exactement l'inverse. Par ailleurs, personne n'aurait pu imaginer que le levier de la politique gouvernementale socialiste serait la relance par l'offre, la baisse du coût du travail ou encore la compromission avec l'Arabie Saoudite en matière de politique étrangère: autant d'orientations ou de mesures honnies par la gauche! François Hollande aurait pu reconnaître et assumer ce changement stratégique au nom de l'intérêt supérieur du pays. Mais il continue à prétendre qu'il reste absolument fidèle à ses promesses. Personne ne le croit et la trahison n'en est que plus amère. Il y a également un problème de personnalité. Il apparaît double et les gens reprochent son manque de volontarisme.
On fait également à Nicolas Sarkozy le procès de ne pas avoir tenu ses promesses. Or objectivement, ce n'est pas vrai. Nicolas Sarkozy a globalement fait ce pourquoi il avait été élu. Le problème c'est que cela n'a pas eu les conséquences que les gens en attendaient. Par exemple, les gens étaient favorables à l'ouverture, mais vers des forces politiques larges et qui brassent des intérêts sociaux. L'ouverture sarkozyste vers Bernard Kouchner ou Jack Lang a, au contraire, été ressentie comme une concession au boboïsme branché. La déception a été grande également à l'égard de sa politique d'immigration. Les Français se sont aperçus que l' «immigration choisie» signifiait en réalité «choisir l'immigration»: sous la pression patronale, le nombre d'immigrés de travail est ainsi passé de 105 000 à 210 000. N'oublions pas que Brice Hortefeux a fait passer une circulaire aux ambassades avec une liste de soixante métiers pour recruter des travailleurs immigrés. La troisième désillusion est venue de la politique de sécurité. Le choix de supprimer la police de proximité instaurée par Jean-Pierre Chevènement, qui n'est pas laxiste en cette matière, a été une erreur. Il fallait au contraire l'accentuer, la prolonger. (..)
(...)
Si François Hollande ou Nicolas Sarkozy l'emportait par défaut, quelles seraient les conséquences?
Ce serait terrible pour le pays. Dans notre système institutionnel, même un président qui provoque une dynamique en sa faveur peut chuter très vite. Dans le cas d'un président qui dès son élection ne provoque aucun enthousiasme, le résultat ne peut être que catastrophique. Il n'y a pas un patriote qui peut le souhaiter.
Et Marine Le Pen?
L'hypothèse parait improbable, mais plus impossible. On ne peut pas l'exclure dans le cas d'un second tour face à François Hollande. Mais je crois qu'il s'agirait également d'une élection par défaut et que les conséquences seraient tout aussi catastrophiques. Là encore, aucun patriote ne peut le souhaiter.
http://www.lefigaro.fr/vox/politique/20 ... ssible.php
Jean-François Kahn : «Hollande, Sarkozy, Le Pen, un choix impossible»
Jean-François Kahn : «Hollande, Sarkozy, Le Pen, un choix impossible»
Modifié en dernier par Cobalt le 04 juil. 2015, 22:00:35, modifié 1 fois.
- Vincent_L
- Messages : 460
- Enregistré le : 17 juin 2015, 08:06:23
- Parti Politique : Parti Socialiste (PS)
- Localisation : Toulouse
Re: Jean-François Kahn : «Hollande, Sarkozy, Le Pen, un choix impossible»
Le vote blanc existe aussi.Cobalt » 04 Juil 2015, 21:00:33 a écrit :C'est vrai que ça donne pas envie de se déranger pour aller voter.... et pour ma part Juppé y compris. Il y en a bien une de personne pour qui je me dérangerai, mais pour l'instant, elle n'est pas la course et je doute qu'elle y soit....Jean-François Kahn fait le bilan de l'année politique avec FigaroVox. Pour lui, le trio Nicolas Sarkozy, François Hollande, Marine Le Pen représente une impasse politique pour la France.
Jean-François Kahn est un journaliste et écrivain français, historien de formation. en 1984, il crée l'événement du jeudi puis, en 1997, l'hebdomadaire d'information marianne dont il est le directeur jusqu'en 2007. son dernier livre, Marine le pen vous dit merci, est paru chez plon.
PROPOS RECUEILLIS PAR
ALEXANDRE DEVECCHIO @AlexDevecchio
François Hollande, Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen: plusieurs sondages montrent que près d'un Français sur deux ne veut plus voter pour eux. Comment analysez-vous cette crise de l'offre politique?
Plus de 70% des Français ne veulent ni de Nicolas Sarkozy, ni de François Hollande, ni même de Marine Le Pen. Et pourtant, la plupart des Français se résignent à cette situation. Cela provoque une crise profonde dans le pays. Nicolas Sarkozy a tout de même un supporter en la personne de François Hollande. De même, l'ancien président de la République souhaite prendre sa revanche sur l'actuel locataire de l'Elysée. Et tous deux désirent absolument affronter Marine Le Pen. D'une certaine manière, ces trois candidatures font «système». Marine Le Pen est la candidate providentielle pour François Hollande comme pour Nicolas Sarkozy. En 2007, les trois principaux candidats profitaient d'une vraie dynamique et d'un vrai élan. Aujourd'hui, les trois candidats incarnent trois rejets.
Comment expliquez-vous la détestation de François Hollande et Nicolas Sarkozy, y compris dans leur propres camp?
François Hollande paie ce qui est ressenti comme une trahison comparable à celle de Guy Mollet en 1956. Le président du Conseil avait été élu pour faire la paix en Algérie et il a accentué la guerre. Au Bourget, le candidat Hollande avait lancé un défi presque romantique à la finance. Une fois au pouvoir, il a fait exactement l'inverse. Par ailleurs, personne n'aurait pu imaginer que le levier de la politique gouvernementale socialiste serait la relance par l'offre, la baisse du coût du travail ou encore la compromission avec l'Arabie Saoudite en matière de politique étrangère: autant d'orientations ou de mesures honnies par la gauche! François Hollande aurait pu reconnaître et assumer ce changement stratégique au nom de l'intérêt supérieur du pays. Mais il continue à prétendre qu'il reste absolument fidèle à ses promesses. Personne ne le croit et la trahison n'en est que plus amère. Il y a également un problème de personnalité. Il apparaît double et les gens reprochent son manque de volontarisme.
On fait également à Nicolas Sarkozy le procès de ne pas avoir tenu ses promesses. Or objectivement, ce n'est pas vrai. Nicolas Sarkozy a globalement fait ce pourquoi il avait été élu. Le problème c'est que cela n'a pas eu les conséquences que les gens en attendaient. Par exemple, les gens étaient favorables à l'ouverture, mais vers des forces politiques larges et qui brassent des intérêts sociaux. L'ouverture sarkozyste vers Bernard Kouchner ou Jack Lang a, au contraire, été ressentie comme une concession au boboïsme branché. La déception a été grande également à l'égard de sa politique d'immigration. Les Français se sont aperçus que l' «immigration choisie» signifiait en réalité «choisir l'immigration»: sous la pression patronale, le nombre d'immigrés de travail est ainsi passé de 105 000 à 210 000. N'oublions pas que Brice Hortefeux a fait passer une circulaire aux ambassades avec une liste de soixante métiers pour recruter des travailleurs immigrés. La troisième désillusion est venue de la politique de sécurité. Le choix de supprimer la police de proximité instaurée par Jean-Pierre Chevènement, qui n'est pas laxiste en cette matière, a été une erreur. Il fallait au contraire l'accentuer, la prolonger. (..)
(...)
Si François Hollande ou Nicolas Sarkozy l'emportait par défaut, quelles seraient les conséquences?
Ce serait terrible pour le pays. Dans notre système institutionnel, même un président qui provoque une dynamique en sa faveur peut chuter très vite. Dans le cas d'un président qui dès son élection ne provoque aucun enthousiasme, le résultat ne peut être que catastrophique. Il n'y a pas un patriote qui peut le souhaiter.
Et Marine Le Pen?
L'hypothèse parait improbable, mais plus impossible. On ne peut pas l'exclure dans le cas d'un second tour face à François Hollande. Mais je crois qu'il s'agirait également d'une élection par défaut et que les conséquences seraient tout aussi catastrophiques. Là encore, aucun patriote ne peut le souhaiter.
http://www.lefigaro.fr/vox/politique/20 ... ssible.php
La politique est la science qui consiste à faire dire ses idées à son adversaire.
- Arcanepunk
- Messages : 628
- Enregistré le : 27 déc. 2014, 23:08:16
Re: Jean-François Kahn : «Hollande, Sarkozy, Le Pen, un choix impossible»
Le vote blanc n'entre pas en compte dans la détermination des suffrages exprimés.Le vote blanc existe aussi.
Ni dieu ni maître.
- Vincent_L
- Messages : 460
- Enregistré le : 17 juin 2015, 08:06:23
- Parti Politique : Parti Socialiste (PS)
- Localisation : Toulouse
Re: Jean-François Kahn : «Hollande, Sarkozy, Le Pen, un choix impossible»
Ce n'est pas non plus compté comme "abstention".Arcanepunk » 04 Juil 2015, 21:51:59 a écrit :Le vote blanc n'entre pas en compte dans la détermination des suffrages exprimés.Le vote blanc existe aussi.
La politique est la science qui consiste à faire dire ses idées à son adversaire.
- Nombrilist
- Messages : 63371
- Enregistré le : 08 févr. 2010, 00:00:00
Re: Jean-François Kahn : «Hollande, Sarkozy, Le Pen, un choix impossible»
Conclusion, quand on vote blanc, on disparaît. Cobalt, c'est qui ton poulain ?
Re: Jean-François Kahn : «Hollande, Sarkozy, Le Pen, un choix impossible»
Ouh là là, si je le dis, je vais me faire lyncher ^^ C'est quelqu'un de droite.Nombrilist » 04 Juil 2015, 20:58 a écrit :Conclusion, quand on vote blanc, on disparaît. Cobalt, c'est qui ton poulain ?
- Nombrilist
- Messages : 63371
- Enregistré le : 08 févr. 2010, 00:00:00
Re: Jean-François Kahn : «Hollande, Sarkozy, Le Pen, un choix impossible»
Si tu dis que tu vas te faire lyncher, c'est forcément Wauquiez
Re: Jean-François Kahn : «Hollande, Sarkozy, Le Pen, un choix impossible»
Non ^^ il a l'air niais ce Wauquiez. S quelqu'un trouve, je le dirai ^^
Re: Jean-François Kahn : «Hollande, Sarkozy, Le Pen, un choix impossible»
Valls, le Sarkozy du PS. Le changement dans la continuité.Cobalt » Sam 04 Juil 2015, 22:12:14 a écrit :Non ^^ il a l'air niais ce Wauquiez. S quelqu'un trouve, je le dirai ^^
Très bonne analyse de JFK.
« le capitalisme est cette croyance stupéfiante que les pires des hommes feront les pires choses pour le plus grand bien de tout le monde » (Keynes)
Re: Jean-François Kahn : «Hollande, Sarkozy, Le Pen, un choix impossible»
Non, non, mais je me doutais bien que quelqu'un penserait à une personne du PS ^^ c'est pas froid c'est glacialalbert » 04 Juil 2015, 21:15 a écrit :Valls, le Sarkozy du PS. Le changement dans la continuité.Cobalt » Sam 04 Juil 2015, 22:12:14 a écrit :Non ^^ il a l'air niais ce Wauquiez. S quelqu'un trouve, je le dirai ^^
- Arcanepunk
- Messages : 628
- Enregistré le : 27 déc. 2014, 23:08:16
Re: Jean-François Kahn : «Hollande, Sarkozy, Le Pen, un choix impossible»
ça fait beaucoup de monde, t'as pas un autre indice ?Cobalt » 04 Juil 2015, 21:02:47 a écrit :Ouh là là, si je le dis, je vais me faire lyncher ^^ C'est quelqu'un de droite.Nombrilist » 04 Juil 2015, 20:58 a écrit :Conclusion, quand on vote blanc, on disparaît. Cobalt, c'est qui ton poulain ?
Ni dieu ni maître.
- Arcanepunk
- Messages : 628
- Enregistré le : 27 déc. 2014, 23:08:16
Re: Jean-François Kahn : «Hollande, Sarkozy, Le Pen, un choix impossible»
Fillon ? Copé ? Le Maire ? Morano ?
Ni dieu ni maître.
Re: Jean-François Kahn : «Hollande, Sarkozy, Le Pen, un choix impossible»
Non, non non, et non ^^
Re: Jean-François Kahn : «Hollande, Sarkozy, Le Pen, un choix impossible»
Le poulain de Cobalt, c'est Depardieu.
Re: Jean-François Kahn : «Hollande, Sarkozy, Le Pen, un choix impossible»
Non, c'est un politique et un bon, enfin, pour moi.
Qui est en ligne
Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré