Baston sur les heures sup' défiscalisées entre Fillon et les sarkozystes
Les soutiens de Nicolas Sarkozy insistent sur la dureté du projet de Fillon et préconisent le retour de la défiscalisation des heures sup. Ce matin, le candidat leur a vertement répondu sur BFM TV.
Avec des amis comme les sarkozystes, Fillon n’a pas besoin d’ennemis. Officiellement, les soutiens de l’ex-président, dont on ne peut pas dire qu’ils ont récolté les places de premier choix dans l’organigramme de campagne de François Fillon, défendent le candidat LR. Mais depuis quelques jours, les sarkozystes disent volontiers à tous les micro, leur préoccupation vis à vis du programme de François Fillon qui serait trop dur vis-à-vis des classes populaires et moyennes.
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En résumé, les sarkozystes font pression sur Fillon pour qu'il inclue dans son programme la défiscalisation des heures supplémentaires, lequel s'y refuse pour l'instant.L'étonnant retour en grâce des heures sup défiscalisées de Sarkozy
Vivement critiquée quand l'ancien Président l'a mise en place, dézinguée par un rapport parlementaire, puis supprimé par la gauche, la mesure fait un étonnant come-back pour la campagne.
Il y a cinq ans, la classe politique (UMP mise à part) était unanime ou presque. Les heures supplémentaires défiscalisées (et surtout exonérées), mesure phare du «Travailler plus pour gagner plus» de Nicolas Sarkozy de 2007, étaient nuisibles, iniques, inadaptées à la conjoncture déprimée, et devaient être abrogées. Ce qu'elles furent. Mais à la faveur de la campagne présidentielle, la mesure honnie connaît un surprenant retour en grâce. Trois des candidats à la présidentielle ont ainsi opéré sur le sujet un virage à 180°. C'est le cas de Manuel Valls et Marine le Pen, qui après avoir critiqué la mesure en 2011 (bien que le FN s'en cache maladroitement aujourd'hui), proposent tous les deux de la remettre en place en cas d'élection. C'est aussi le cas d'Arnaud Montebourg, qui, s'il ne prévoit pas son retour, a confessé au printemps une erreur avec la suppression du dispositif. Retour en quatre temps sur une mesure critiquée, abrogée, puis rescussitée.
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Mais voici que d'autres candidats appartenant à d'autres familles politiques (notamment Manuel Valls) reprennent à leur compte cette promesse.
De nombreux économistes s'accordent pourtant à penser que cette mesure est inefficace. Il faut espérer que Fillon (s'il est élu) ne cède pas aux pressions.