Présidentielle : 1er débat sur TF1 entre les principaux candidats à l'élection Présidentielle

[politicien]

De toute façon, on sait bien ce que ça vaut ces débats. Absolument rien.

Pourquoi ça vaut absolument rien ?

[Nombrilist]

Parce que deux heures sans interruption, c'est le temps qu'il faudrait à un unique candidat pour nous expliquer 5 à 10% de son programme avec support de présentation à l'appui. Ajoutons une heure pour les questions. Alors que dire d'un "débat" de deux heures entrecoupé sans arrêt et où 5 personnes essaient d'expliquer des choses très différentes les unes des autres ?

[politicien]

La confrontation des idées n'apportent rien selon toi ?

[johanono]

Les militants purs et durs n'ont pas besoin de ce genre de débats pour décider pour qui voter. Ils ont déjà décidé, et très généralement, ces gens-là trouvent toujours que leur champion a été le meilleur...

Mais il y a aussi beaucoup d'électeurs indécis, beaucoup plus qu'on ne le croit souvent, et le désenchantement contemporain renforce cette indécision. De tels débats peuvent justement permettre aux électeurs indécis de se faire une idée. Le débat d'hier a réalisé une grosse audience, plus de 10 millions de téléspectateurs, cela montre quand même qu'il y avait une grosse attente.

Il est donc important, dans ces conditions, de ne pas promettre tout et n'importe quoi, de ne pas faire susciter des espoirs qui ne pourront être que déçus. Bien sûr, avec une minutes ou deux de temps de parole à chaque intervention, il est difficile de développer des idées. Mais il faut aussi savoir synthétiser, et éviter quand même de faire des promesses inconsidérées.

[Nombrilist]

La confrontation des idées n'apportent rien selon toi ?

Je n'appelle pas ces débats de la confrontation d'idées. Ce sont des échanges de petites phrases. C'est à qui trouvera le plus rapidement comment casser l'autre. C'est du Brice de Nice.

[Nolimits]

La confrontation des idées n'apportent rien selon toi ?

Je n'appelle pas ces débats de la confrontation d'idées. Ce sont des échanges de petites phrases. C'est à qui trouvera le plus rapidement comment casser l'autre. C'est du Brice de Nice.

Vrai : il n'y a qu'à voir ce matin les chroniqueurs (pourtant "sérieux") des grosses radios qui n'évoquaient que le "croustillant". J'ai dû entendre 20 fois le "ventriloque" de Macron. C'est du cirque. Point.

[Nombrilist]

Voilà, j'en étais sur. Tout ce que les gens en auront retenu, c'est le coup du ventriloque. Affligeant.

[El Charco]

Bien sur que les débats ont toujours été un concours d'éloquence.
Néanmoins je trouve que ça aide de voir qui sait gérer la pression, qui a un projet présidentiel suffisament robuste pour résister aux attaques.
C'est pour ça que j'aime bien ces débats.

[Ramdams]

Objectivement, Marine Le Pen et Mélenchon ont été les meilleurs de ce débat. Les autres ont été moyens (Macron) voire franchement mauvais (Fillon, Hamon).

que veux-tu dire par "bon" et "mauvais"?

Les bons sont ceux qui ont le mieux défendu leurs idées, mieux contré les attaques des autres et mieux cibler les faiblesses des autres.

Par exemple, les ficelles de Hamon étaient trop grosses. Toutes ses attaques contre Macron ont été rapidement contrées par ce dernier. Et il n'avait que le mot "revenu universel" dans la bouche.
Fillon, lui, incarne plutôt un candidat à la présidence de la Cour des Comptes. Et encore, par pudeur on l'a très peu attaqué sur les affaires mais malgré ça, il est resté en retrait. À part dire qu'on a une dette qui s'aggrave et que c'était la faute des 35h, il n'a rien dit d'intéressant.

Mélenchon et Le Pen ont leurs idées, elles sont ce qu'elles sont mais gardent de la conviction quand ils en parlent.

Macron m'a déçu durant ce débat. À titre de comparaison, j'ai trouvé son intervention d'aujourd'hui à "Explicite" (retransmise sur Internet), beaucoup plus intéressante. Quoi qu'en dise les sondages, il n'est pas si bon que ça dans les débats.

[johanono]

Voilà, j'en étais sur. Tout ce que les gens en auront retenu, c'est le coup du ventriloque. Affligeant.

Même si le débat avait duré 6 ou 7 heures, tu n'aurais pas pu empêcher les gens de n'en retenir que deux ou trois phrases.

[politicien]

Réduit à une passe d'armes sur la sortie de l'euro, le débat européen a été absent des discussions entre candidats. Non sans raison.

C'est une absence qui aurait dû frapper, voire indigner. Or, à part une remarque timide et pour la forme d'Emmanuel Macron, aucun des cinq « principaux » candidats du « grand débat » de ce 21 mars ne s'est réellement inquiété de l'absence des enjeux européens dans la discussion. Cette absence révèle évidemment une réalité : aucun de ces candidats n'a réellement envie de porter un projet européen. On préfère donc se concentrer sur les bons vieux sujets avec lesquels on sait faire mouche auprès des éditorialistes politiques et de sa clientèle électorale : les impôts, l'immigration, le marché du travail, la retraite, la défense, etc.

Silence impardonnable sur l'Europe
Mais ce silence est impardonnable. D'abord parce que rien n'empêchait ces candidats « principaux » d'imposer le sujet comme un des thèmes de ce débat. Ensuite, parce que, dans un pays qui est membre d'une union monétaire, économique ou commerciale, il est assez vain de parler à l'envie de compétitivité et de fiscalité sans prendre en compte le cadre européen. Autrement dit, la plupart des propositions défendues par les candidats ce lundi soir étaient suspendues à des choix européens implicites qui n'ont pas été abordés.

(...)

http://www.latribune.fr/economie/union- ... 67829.html

[johanono]

L'Europe n'a pas été absente du débat. MLP, notamment, en a parlé, quand elle a dit qu'elle voulait rendre sa souveraineté à la France et qu'elle ne veut pas être un vague gouverneur chargé d'appliquer les consignes de la Commission européenne. Mélenchon aurait pu rappeler ses histoires de plan A et de plan B, il ne l'a pas fait, c'est dommage. Macron a été cohérent, il a répété que la France doit respecter ses engagements européens. Quant aux deux autres, que pouvaient-ils bien dire ? Ils font mine d'être critiques sur l'Europe, de vouloir renégocier certains traités européens, sauf qu'ils sont attachés à ladite construction européenne et ne sont pas prêts à aller au clash avec les autres pays européens, alors il vaut mieux qu'ils évitent de parler du sujet, sinon, ils seront mis face à leurs ambiguïtés.

[karoline]

Macron m'a déçu durant ce débat. À titre de comparaison, j'ai trouvé son intervention d'aujourd'hui à "Explicite" (retransmise sur Internet), beaucoup plus intéressante. Quoi qu'en dise les sondages, il n'est pas si bon que ça dans les débats.

Cela montre sans doute qu'il n'avait pas une grande confiance dans ses collègues candidats endurcis depuis belle lurette.

[karoline]

Les militants purs et durs n'ont pas besoin de ce genre de débats pour décider pour qui voter. Ils ont déjà décidé, et très généralement, ces gens-là trouvent toujours que leur champion a été le meilleur... .

Je pense que personne n'aura changé d'avis depuis cette émission, on ressort toujours les mêmes sujets.

[politicien]

Éducation, sécurité, laïcité, institutions, environnement, protection sociale ou encore questions internationales : les cinq candidats invités par TF1 au premier grand débat présidentiel, lundi 20 mars, ont eu trois heures trente pour exposer leur programme sur toutes ces thématiques ainsi que pour s’interpeller.

Malgré tout, à la sortie de cette confrontation, Jean-Luc Mélenchon a fait part de sa "frustration" sur LCI. Le candidat de La France insoumise a regretté n’avoir eu qu’"une minute et demi" sur chacune de ces questions et prôné "moins de thèmes et plus de débats". Ce faisant, l’eurodéputé avoue ne pas savoir "comment on fait ça à onze". "C’est pas tenable", estime-t-il :


C’est un exercice qui est très difficile car on a très peu de temps de parole prévu, c’est une minute et demi pour 15 thèmes. Figurez-vous qu’on commence à apprendre à parler en 140 signes, maintenant, il va falloir apprendre à penser en 140 signes. Il vaut mieux moins de thèmes et plus de débats et y revenir une deuxième fois. [...]

Je reconnais que c’est un peu difficile, il faut que les gens démêlent. Il y a quand même un concours de bonnes intentions, là-dedans. Quand vous n’arrivez pas trop à présenter la cohérence parce qu’on vous amène les sujets par morceaux, souvent, c’est un peu frustrant. On se dit : 'Mais oui, mais j’aurais voulu dire que…' Bon, voilà.

Je sais pas comment on fait ça à onze. C’est pas tenable. Non, je préfère le dire d’avance, c’est pas tenable parce que, déjà à cinq, c’est très frustrant. Le respect qu’on doit à chacun des candidats interdit qu’on organise des choses qui finalement nous ridiculiseraient tous.

(...)

http://lelab.europe1.fr/jean-luc-melenc ... ze-3008156