À la veille du deuxième débat, Nicolas Sarkozy a amplifié ses attaques à l'encontre du président du MoDem dans l'espoir de semer le doute sur la volonté réformatrice de son rival.
Absent du plateau jeudi soir, François Bayrou est pourtant bien parti pour tenir la vedette du deuxième débat de la primaire, organisé par BFMTV, i-Télé, RMC et Dailymotion. Dans un message posté mercredi soir sur Facebook, Nicolas Sarkozy énumère ce qui le distingue d'Alain Juppé en présentant le soutien du fondateur du MoDem à son rival comme «le sujet qui synthétise tous les autres». «Alain Juppé souhaite en faire son compagnon d'alternance, en négociant avec lui une centaine de circonscriptions, accuse l'ancien chef de l'État. Je pense qu'on ne peut pas sortir du socialisme en confiant les clés de la future majorité à celui qui nous y a fait entrer en votant pour François Hollande en 2012. Comment laisser penser qu'on portera un projet de réformes réelles avec quelqu'un qui a voté contre la réforme des retraites en 2010, qui est favorable au droit de vote pour les étrangers ou encore à une nouvelle tranche d'impôt à 50 %?»
Pour Sarkozy, l'alliance de Juppé avec Bayrou est la preuve ultime que son adversaire prépare «une présidence de statu quo», selon la formule qu'il emploie cette semaine dans Valeurs actuelles. «Je me pose la question, déclare-t-il à l'hebdomadaire. Qu'a promis Alain Juppé? Quelle part du projet politique du MoDem sera mise en œuvre?» Et d'énumérer, comme il le fait à chacun de ses meetings depuis début octobre, les mesures que préconiserait Bayrou, parmi lesquelles «la régularisation des sans-papiers» et «la proportionnelle aux élections».
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Jeudi midi, pas moins de huit piliers de la campagne de Nicolas Sarkozy ont tenu une conférence de presse à son QG pour relayer l'offensive. François Baroin a désigné François Bayrou comme un «acteur masqué de la primaire», agitant un «risque de fronde pour la prochaine législature» en cas de victoire d'Alain Juppé. «Ce risque de fronde n'est-il pas déjà institutionnalisé avec les votes contre Jacques Chirac et contre Nicolas Sarkozy dans les législatures précédentes? C'est ça la vraie question», a affirmé le premier ministre putatif de Sarkozy en agitant la menace d'une majorité «otage» d'un centre «girouette» hostile aux réformes.
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