21:18 : Fillon : "Les Français doivent se dire au 30 septembre : "les choses ont changé"»
Interrogé sur les mesures qu'il prendrait lors des cent premiers jours s'il est élu à la présidence de la République, le député de Paris assure qu'entre le 1er juillet et le 30 septembre, il réformera le droit du travail, et la durée du travail dans les entreprises (fin des 35 heures), et une réforme des retraites.
"Si on y arrive, les Français se diront au 30 septembre : 'ça y est, un truc a changé'", assure-t-il.
21:23 Fillon veut un référendum pour réduire le nombre de parlementaires
Concernant la fin des privilèges accordés aux élus, le député de Paris juge que beaucoup "ont déjà été supprimés". Toutefois, il entend surtout soumettre un référendum pour réduire "le nombre de députés et de sénateurs".
"Je pense qu'il faut passer par un référendum parce que je vois mal les parlementaires voter une telle réforme"
21:28 : Fillon : «Le modèle social français prend l'eau de partout»
Interrogé sur la rénovation du modèle social français, le député de Paris s'en est pris à cet idéal de 1945. "De quel modèle social vous parlez ? Vous parlez d'un modèle social qui génère six millions de chômeurs, deux millions de jeunes sans formation, un modèle qui se traduit par le déclassement des classes moyennes, qui n'arrive pas endiguer l'explosion de la pauvreté (...), ce modèle social français n'existe plus dans la manière dont il est décrit".
"Ce modèle social français n'existe plus. On n'est plus en 1945. On est dans un monde ouvert, et on a besoin de changer ce modèle pour qu'il soit plus juste, qui puisse venir en aide aux plus défavorisés", a-t-il ajouté, jugeant que ce modèle "prend l'eau de partout". "La meilleure politique social, c'est l'emploi", a-t-il ajouté.
21:30 : Juppé souhaite «consolider» le modèle social français
"La principale menace sur le modèle sociale français, c'est la politique menée depuis 5 ans et l'incapacité à maîtriser le chômage. Le modèle social français existe et j'ai l'intention de le consolider. Il faut le conforter et pas le casser, le consolider en y introduisant un principe de responsabilité", explique Alain Juppé. L'ex-premier ministre propose ainsi de :
- "Décaler l'âge de départ à la retraite progressivement à 65 ans"
- "Aider tous ceux qui sont dans une situation difficile : veufs, veuves, retraités agricoles"
- "Attacher une importance particulière aux chômeurs de longue durée avec un pacte de retour à l'emploi"
"Je ne toucherai pas au taux de remboursement dont bénéficient les Français", pointe Alain Juppé, pas d'accord avec son rival François Fillon. Le maire de Bordeaux propose plutôt d'"agir sur la gestion des caisses d'assurance maladie, lutter contre la fraude et recadrer l'aide médicale d'État".
21:37 Juppé souhaite «abroger le tiers payant généralisé»
Interrogé sur la durée parfois longue d'un rendez-vous chez l'ophtalmo, Alain Juppé répond : "Nous devons d'abord aborder la question en terme de répartition des médecins sur notre territoire. Je veux rééquilibrer la géographie médicale. Il faut trouver des systèmes incitatifs pour que les médecins puissent s'installer dans les zones sous-denses. Cela concerne l'espace rural mais aussi des quartiers de villes."
21:41 : Juppé détaille son «CDI sécurisé»
Alain Juppé propose de faire un "CDI sécurisé". "Il faut inscrire sur le CDI à l'embauche les motifs pour lesquels l'entreprise peut se séparer de son salarié. Ces motifs seraient indiqués dans la loi, donneraient lui à une validation par l'inspection du travail. Ce système permettrait de débloquer le marché de l'emploi", estime-t-il.
"Je veux que notre système de formation soit repris. Je veux que chaque organisme de formation publie chaque année ses résultats de formation. Il faut dynamiser cette formation professionnelle pour qu'elle soit plus efficace", ajoute le maire de Bordeaux.
21:46 : Juppé : «La durée du travail» doit être «négociée dans l'entreprise»
Questionné sur la possibilité de travailler jusqu'à 48 heures par semaine, Alain Juppé s'exprime. "Il faut travailler plus, c'est un fait. Les Français travaillent moins que les pays autour de nous. Quand on travaille moins, on créé moins de richesses. Je propose que la durée du travail soit négociée dans l'entreprise, que l'on négocie la durée du travail qui convient. Si aucun des deux partis ne veut négocier, on ne fait rien. Je propose que si au bout de deux ans on ne fait rien, le chef d'entreprise peut passer à 39 heures. Pour moi, personne ne doit y perdre", précise-t-il.
Sur la durée du travail dans la fonction publique, Juppé propose "d'aller progressivement vers 39 heures, dans des négociations qui tiendront compte de chaque secteur."
21:50 Des salariés du public qui travaillent 39 heures payés 37 ? Juppé n'y croit pas
"On ne fera pas une réforme dans la fonction publique permettant aux salariés de travailler 39 heures payées 37", estime Alain Juppé, en désaccord avec son rival François Fillon.
21:50 Fillon : «Tout le monde doit faire un effort, travailler plus et gagner un peu moins»
Interrogé par son rival, le député de Paris a tenu à réitérer sa volonté de supprimer les 35 heures. "Les 35 heures ont fait des dégâts. Je pense que c'est une des quelques décisions qui sont responsables du décrochage économique de notre pays. Il faut vraiment en terminer, on a eu tort de ne pas le faire plus tôt".
Se référant à une entreprise de la Sarthe où les salariés ont accepté de travailler 39 heures payées 37 heures, il dit penser "que les fonctionnaires doivent faire un effort pour redresser le pays". "Cela ne peut se faire que dans le cadre d'un accord. Je veux un partage des gains entre la puissance publique et les salariés", a-t-il précisé.
"C'est un point fondamental. Alain Juppé ne veut pas vraiment changer les choses. Il propose des modifications qui ne changeront pas fondamentalement le pays. Tout le monde doit faire un effort, travailler plus et gagner un peu moins. Je n'accepte pas qu'on dise 'c'est impossible'", a-t-il encore ajouté.
21:54 Juppé : «Supprimer 500.000 fonctionnaires, ce n'est pas possible»
"Je pense que supprimer 500.000 fonctionnaires, ce n'est pas possible", estime le maire de Bordeaux, Alain Juppé. "Ça veut dire ne recruter aucun infirmier, aucun policier, gendarme ou enseignant et ça n'est pas possible. Une organisation ne peut pas vivre sans recruter", juge-t-il.
Interrogé sur sa proposition de supprimer 250.000 emplois de fonctionnaires, l'ex-premier ministre explique qu'il veut "rétablir deux jours de carence dans la fonction publique. Si on gagne un point d'absentéisme dans la fonction publique, cela correspond à 55.000 emplois. Il faut moderniser et numériser l'administration. Il faut un vrai management des ressources humaines. Des fonctions peuvent être externalisées ou fusionnées. C'est le résultat d'une gestion différente de la fonction publique qui me permettra d'attendre l'objectif que je me suis fixé".
à 22:00 Fillon entend compenser la suppression de 500.000 fonctionnaires en augmentant le temps de travail
Concernant la volonté du député de Paris de supprimer 500.000 postes de fonctionnaires d'ici 2022, le maire de Paris confirme cette mesure qu'il entend compenser par "l'augmentation du temps de travail : de 35 à 39 heures". "Cet aménagement représente 600.000 emplois", ajoute-t-il.
22:01 Fillon : «On ne peut pas dire qu'on va baisser tous les impôts»
Désormais interrogé sur la fiscalité, le député de Paris a affirmé que la France était "dans une situation de quasi-faillite". "On ne peut pas dire qu'on va baisser tous les impôts. Je ne veux plus que l'économie française passe entre les mains du Qatar ou des fonds de pension américains", précise-t-il.
"Pourquoi voulez-vous que des Français investissent en France ? Moi je mets le paquet sur la fiscalité du capital et les charges. Et après, on fera une grande réforme fiscale, avec un impôt payé par un plus grand nombre de Français mais à un niveau plus faible", ajoute-t-il.
22:07 Pour Fillon, «la police a surtout besoin de moyens matériels»
Après la fiscalité, le débat se déplace sur la sécurité. "Je ne dis pas qu'il ne faut pas augmenter les effectifs de police, je pense qu'il faut d'abord regarder où sont les policiers. Beaucoup se contentent de faire des tâches administratives et ne mettent pas un pied dehors", argue-t-il.
"La police a surtout besoin de moyens matériels. Quand on regarde les effectifs par rapport à nos voisins, il y a plus de policiers ou gendarmes par habitant que par rapport à nos voisins, beaucoup plus qu'en Allemagne.La réponse n'est pas toujours dans le recrutement de nouveaux policiers" précise-t-il encore.
22:08 Juppé : «Il faut réarmer l'État»
Thème sécurité pour Alain Juppé. "Il faut réarmer l'État, tout au long d'une chaîne. Il faut renforcer le renseignement : nous avons eu tord de supprimer les RG", débute le maire de Bordeaux.
"Je propose de redéployer un certain nombre d'effectifs de police et de gendarmerie. Il faut recruter des personnels administratifs pour décharger les policiers de ces tâches. Je propose de créer 5000 emplois nets pour renforcer les effectifs de police et de gendarmerie", poursuit-il. "Aujourd'hui en France, nous avons 4 fois moins de procureurs et 2 fois moins de juges que la moyenne européenne. Il faut renforcer cela."
22:12 Juppé : la délinquance des mineurs «pourrit la vie dans nos quartiers»
"La délinquance des mineurs est un défi car elle pourrit la vie dans nos quartiers. Il faut séparer la justice civile et la justice pénale. De plus, au delà de trois sanctions éducatives, il faut aller vers une sanction pénale. Il faut mettre ces mineurs dans des établissements spécialisés pour mineurs ou des centres d'éducation fermés et qui sont une réponse à cette délinquance", explique Alain Juppé, maire de Bordeaux.
22:15 Fillon dénonce le chômage dans les quartiers difficiles
Désormais interrogé sur les quartiers difficiles, le député de Paris constate que "quand vous avez des jeunes au chômage à 50 ou 60% dans ces quartiers, vous pouvez repeindre les cages d'escalier ou mettre des animateurs, vous ne changerez rien".
22:18 Fillon : «Un droit fondamental est inscrit dans la constitution, ce qui n'est pas le cas de l'IVG»
Interrogé sur la polémique lancée par Alain Juppé sur la position de François Fillon par rapport à l'avortement, le député de Paris a réagi : "François Fillon est devenu depuis quelques jours une sorte de conservateur moyennâgeux, est contre l'avortement".
"Est-ce que vous avez entendu François Fillon voter contre un texte favorisant l'IVG ? Je ne toucherai à rien dans ce domaine", a-t-il précisé. "C'est la loi Veil, j'ai une grande admiration pour ce qu'elle a fait. Et je trouve que ce procès n'est pas correct", a-t-il ajouté.
"Sur le plan juridique, un droit fondamental est inscrit dans la constitution, ce qui n'est pas le cas de l'IVG. C'est pour ça que nous n'aurions pas dû avoir ce débat, qui est stupide", a-t-il enfin expliqué.
22:19 Alain Juppé : «Je n'ai fait aucun procès» à François Fillon sur l'IVG
"Je n'ai fait aucun procès à François FIllon" à propose de l'IVG, estime Alain Juppé. "Pour moi, l'interruption volontaire de grossesse est un droit fondamental", explique-t-il.
"Depuis quelques mois, je suis victime d'une campagne ignominieuse. J'ai été surnommé Ali Juppé, grand mufti de Bordeaux. Cette campagne me fait beaucoup de mal. Je n'ai jamais entendu un seul de tes lieutenants condamner cette campagne", reproche-t-il à François Fillon.
Le maire de Bordeaux interroge ensuite son rival sur l'organisme islamophobe d'extrême droite Riposte Laïque, qui a appelé à voter pour le député de Paris.