Je suis globalement d'accord avec toi, même je voudrais y apporter quelques nuances.johanono a écrit : ↑05 oct. 2017, 22:07:03L'islamo-gauchisme est la sympathie qu'éprouve une partie de la gauche française (hommes politiques, intellectuels, journalistes, syndicalistes, etc.) envers l'islam, sympathie débouchant souvent sur une complaisance envers l'islamisme.
La principale cause de l'islamo-gauchisme se trouve probablement dans le vieux fond anti-colonial et marxiste de la gauche française. L'homme blanc, européen, occidental, chrétien (et juif) est perçu comme raciste, impérialiste et dominateur, cependant que les anciens peuples colonisés sont considérés comme les damnés de la terre, victimes à la fois de cet homme blanc et du capitalisme.
Il faut aussi savoir que, dans un contexte d'économie de marché mondialisée, la gauche a globalement renoncé à toute velléité de réformer l'économie de marché. Quand on a renoncé à transformer l'économie, il reste à se donner une contenance morale pour continuer d'exister.
C'est ainsi que se développent progressivement les postures dites "anti-racistes", les accusations d'islamophobie adressées à quiconque émettrait des doutes sur certaines pratiques liées à l'islam, etc. Ces postures pourraient sembler bien dérisoires s'il n'y avait pas, dans notre société, une progression de certaines pratiques sociales faites au nom de l'islam et qui constituent une grande régression sociale (port du voile et de la burqa, horaires séparés dans les piscines, menus séparés dans les cantines, contestation de certains enseignements scolaires, régression de la condition des femmes dans les banlieues, etc., et même désormais des attentats, également commis au nom de l'islam). Autant de pratiques qu'il est très difficile de dénoncer, sous peine d'affronter les foudres de la nouvelle bien-pensance instaurée par les islamo-gauchistes.
L'islamo-gauchisme conduit aussi à des contre-sens intellectuels, par exemple la défense du voile islamique au nom de la liberté individuelle par des responsables politiques d'extrême-gauche (je pense ici à l'affaire de la candidate voilée du NPA aux élections régionales d'il y a quelques années, et qui avait été publiquement défendue par Besancenot).
Quelques exemples plus récents illustrent assez bien cet islamo-gauchisme qui est à l’œuvre dans notre pays :
- Zoé Desbureaux, une enseignante communiste qui défend l'assassin de Marseille,
- la députée Danielle Obono émet des doutes sur le concept de radicalisation,
- réunion interdite aux Blancs : les étranges ambiguïtés de certains élus PS,
- des cafés interdits aux femmes en France : Benoît Hamon relativise... et la pourtant très féministe Clémentine Autain également.
Tout d'abord ne pas confondre l'anti-racisme et "l'islamo-gauchisme". Je pense qu'on peut tout à fait être militant anti-raciste tout en ne cherchant pas systématiquement des excuses aux islamistes radicaux.
Ensuite, il y a effectivement un raisonnement tenu par des gens de gauche qui considèrent que la violence est toujours le fruit d'un système qui oppresse les individus et qui tend à réduire le poids que l'on veut bien accorder à la responsabilité individuelle.
Maintenant si je prends l'exemple des horaires de piscine. Je pense sincèrement que lorsque Martine Aubry a donné son accord à ce principe dans sa ville, c'était pour des raisons purement pragmatiques. Elle a jugé que laisser les femmes musulmanes entre elles à la piscine sans la surveillance des hommes leur permettrait un tout petit peu de s'émanciper, de parler entre elles, d'amorcer un début de solidarité féminine face à la soumission aux hommes en quelques sortes. Alors certes, je suis aussi perplexe, car il s'agit clairement de combattre le mal par le mal, mais je pense que l'intention finale pouvait se justifier et avait un sens opposé à ce qui a été interprété par les médias (se soumettre aux desiderata des hommes musulmans).
Enfin, pour un certain nombre d'hommes politiques de gauche, comme Hamon par exemple, je crois qu'il ne faut pas se leurrer, il y a tout simplement une visée électoraliste (tout comme la droite vise actuellement l'électorat rural).