Quand je disais que le travail ne paie pas, tu n'étais pas loin de me rire au nez et à hurler au communisme. Maintenant, il ne faut pas surestimer les trappes à inactivité comme le RSA, sauf à imaginer qu'on peut vivre confortablement. Par contre, il y a des effets de seuils qui jouent en défaveur des revenus du travail, c'est-à-dire qu'au-delà d'un certain montant gagné, on perd de nombreux avantages (APL par exemple). Ces aides sont souvent vitales, les supprimer ne ferait qu'empirer la situation. Mais on pourrait ralentir leur dégressivité. C'est une Arlésienne, à laquelle le macronisme a été incapable d'apporter une réponse.pierre30 a écrit : ↑16 juin 2023, 10:39:17L'idée de pousser les gens à travailler se défend mais je doute fortement qu'on puisse y parvenir en mettant beaucoup plus de suivis individualisés qui vont coûter cher pour un résultat dérisoire.les orteils a écrit : ↑13 juin 2023, 20:31:26On verra bien si tous ces bénéficiaires du RSA recherchent ou pas un emploi. On sait bien que tous ne peuvent pas le faire. Il faut un accompagnement individualisé pour aider ce qui le peuvent à trouver un emploi, et ce qui se contentent de profiter du système on supprime ou on contraint à des heures de travail.
J'avais lu une étude qui montrait que l'essentiel du problème venait des revenus marginaux, c'est à dire du gain net après déduction des prélèvements, frais, aidés diverses et variées. En gros travailler est moins rentable que ne rien faire dans certaines situations. Pour réduire ce problème l'état ajoute des mesures comme l'allégement des prélèvements pour les bas salaires et autres primes d'activité, mais cela crée des trappes à bas salaires.
Réduire les aides aux personnes sans emploi risque de mettre des gens dans la misère.
Augmenter le taux d'emploi passe donc par de meilleurs salaires, et pour ça il faut former des gens pour qu'ils soient en mesure d'occuper des emplois qualifiés. Pour les autres qui sont moins qualifiés, on ne fera pas beaucoup mieux qu'aujourd'hui, du moins je le crains fortement.
Quant aux emplois qui ne trouvent pas preneur parce que mal rémunérés, on aura toujours besoin d'immigrés.
L'employeur a aussi un rôle à jouer pour rendre le travail plus rémunérateur et doit arrêter de compter sur l'Etat pour compenser le manque à gagner du salarié (via la prime d'activité). Depuis 2017, le gouvernement fait tout pour dissuader les employeurs d'augmenter les salaires. Ces dernières années, les augmentations de revenus qu'il propose se font sur la base de primes diverses et variées, qui ne sont pas pérennes. Mais c'est bien le salaire qui est à la base de tout, pour obtenir un contrat de location, un prêt, etc. Les propriétaires et créanciers rechignent à prendre en compte ces primes, qui s'assimilent davantage à des coups de pouce pour consommer ou payer ses factures. Il faudrait a minima une remise à plat du calcul des aides sociales et de tous ces mécanismes d'exonérations sur les bas salaires.
Pour ce qui est d'obliger tous les bénéficiaires du RSA à travailler ou suivre une formation, c'est juste un effet d'annonce électoraliste. D'un point de vue économique, ça coûtera cher pour une efficacité très limitée puisque certains sont tellement éloignés du marché de l'emploi qu'il faut tout recommencer de zéro avec eux.