Comme je l'ai déjà dit, les Français ne sont pas écologistes. Ils sont d'abord, pour leur grande majorité, attachés à leur pouvoir d'achat. Ils n'ont pas compris que le changement climatique et la raréfaction ds matières premières vont les obliger, de gré ou de force, à changer leurs modes de vie.
Alors quand les élus veulent mettre en place des mesures un peu contraignantes destinées à changer les modes de vie, ils se heurtent à une grande résistance de la part des citoyens. Les exemples sont nombreux : l'écotaxe a suscité les Bonnets rouges, la taxe carbone a suscité les Gilets jaunes, les ZFE n'ont pas encore suscité de grandes manifestations mais elles suscitent l'hostilité des élus locaux, etc.
En matière environnementale, ce ne sont pas les politiques qui freinent le changement, mais bien les citoyens eux-mêmes. Toujours avec de bonnes raisons, bien sûr : c'est trop cher, c'est inégalitaire, c'est pas juste...
L'actualité nous montre que cette problématique n'est pas strictement française.
Au Canada, par exemple, la taxe carbone est remise en cause par le gouvernement sous la pression populaire :
Au Canada, la taxe sur le carbone menacée de toutes parts
Le Canada fait volte-face sur la taxe carbone
En Flandre, le plan azote (destiné à limiter les émissions d'azote par les agriculteurs) a suscité d'intenses manifestations :
Plan azote en Flandre : éleveurs et cochons au centre d’une bataille entre agriculture et environnement
En Flandre belge, la lutte contre les pollutions agricoles favorise l’extrême droite
Aux Pays-Bas, un projet un peu similaire a suscité la création d'un parti politique, le "Mouvement agriculteur-citoyen", lequel a obtenu d'emblée un succès électoral aux élections locales (résultat plus mitigé aux législatives en novembre 2023) :
La colère des agriculteurs se traduit dans les urnes, au point de mettre en péril les ambitions environnementales du gouvernement
En Allemagne, les agriculteurs sont également très énervés :
Avantage fiscal sur le gazole : en Allemagne, des agriculteurs bloquent le ministre de l'Économie sur un ferry
Environnement et démocratie : est-ce vraiment compatible ?
Re: Environnement et démocratie : est-ce vraiment compatible ?
Je suis entièrement d'accord avec toi sur ce point.
Et je ne crois pas du tout à la thèse que des gens comme @Snark ont développé ici selon laquelle ce serait le pouvoir qui serait à la remorque des citoyens.
Tu peux rajouter cet exemple qui a largement calmé les ambitions climat du PM britannique.
Et je ne crois pas du tout à la thèse que des gens comme @Snark ont développé ici selon laquelle ce serait le pouvoir qui serait à la remorque des citoyens.
Tu peux rajouter cet exemple qui a largement calmé les ambitions climat du PM britannique.
https://www.lesechos.fr/monde/europe/ag ... rs-1965277Les Echos a écrit :
L'alerte d'Uxbridge
L'alerte est venue de la petite ville d'Uxbridge, dans l'agglomération londonienne, ancienne circonscription de Boris Johnson où s'est tenue une élection partielle jeudi dernier. Contre toute attente, les conservateurs ont gagné le scrutin où ils étaient pourtant donnés largement perdants face aux travaillistes. Une victoire attribuée à l'impopularité de la zone à faibles émissions, cette pénalité infligée aux véhicules les plus polluants, qui doit être étendue fin août à l'ensemble du Grand Londres .
Re: Environnement et démocratie : est-ce vraiment compatible ?
Merci pour l'exemple anglais, que j'ignorais.
De fait, le pouvoir politique est un peu à la remorque, en ce sens qu'il est obligé de suivre les citoyens (les suivre dans leur refus de toute politique écologique vraiment contraignante).
De fait, le pouvoir politique est un peu à la remorque, en ce sens qu'il est obligé de suivre les citoyens (les suivre dans leur refus de toute politique écologique vraiment contraignante).
Qui est en ligne
Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré