Grèce : à quand la prochaine crise ?

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politicien
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Grèce : à quand la prochaine crise ?

Message non lu par politicien » 29 juil. 2015, 21:36:50

Bonjour,
Après l'effort, le réconfort ? Maintenant qu'il a fait voter au Parlement les réformes budgétaires austères qu'exigeaient ses créanciers en gage de bonne volonté, le gouvernement grec tente de réunir sa majorité.
Si nous n'avons pas de majorité parlementaire, nous serons contraints à des élections", a mis en garde mercredi 29 juillet le Premier ministre grec Alexis Tsipras, très populaire, et qui pourrait être tenté de dissoudre l'Assemblée.

En attendant, le chef du gouvernement rappelle qu'il est désormais temps de passer à la partie positive de l'accord qu'il a finalement arraché après de longs mois de bras de fer avec les Européens et le Fonds monétaire international, dont les représentants sont arrivés mercredi à Athènes pour négocier.
Ce qui est très important, souligne-t-il mercredi, c'est que nous avons eu un engagement (des créanciers, NDLR) pour une réduction de dette, qui interviendra en novembre après le premier audit du programme."

(...)

Mais encore plusieurs menaces
Le système bancaire. Le contrôle des capitaux, que le gouvernement a mis en œuvre le 29 juin, afin d'éviter un effondrement des banques, n'a été que très modérément assoupli : les retraits bancaires restent limités à 420 euros par semaine. La Bourse d'Athènes est toujours fermée, depuis un mois maintenant. La BCE a autorisé sa réouverture, mais après avoir relevé le plafond du montant de ses prêts d'urgence de 900 millions d'euros mercredi 22 juillet, elle l'a maintenu au même niveau mercredi 29. Difficile de savoir pour l'instant quand et comment le système bancaire va reprendre une activité normale.

Des réformes plus profondes. Certains - le FMI, dit-on - souhaiteraient que le gouvernement fasse adopter un nouveau train de réformes par le Parlement. Or, Athènes estime que "ni l'accord signé à l'issue du sommet du 12 juillet, ni la correspondance entre le ministre des Finances grec et le MES, ni les discussions avec les institutions jusqu'à ce jour ne justifient les articles de presse au sujet de nouvelles mesures préliminaires que devrait prendre le gouvernement grec".

Une décote trop faible. Certains craignent que les créanciers de la Grèce n'acceptent pas une décote suffisante. C'est ce scénario qu'a évoqué l'ancien ministre des Finances Yanis Varoufakis au sujet de son homologue allemand Wolfgang Schaüble : "Tout le monde sait que le Fonds monétaire international ne veut pas participer au nouveau programme mais Schaüble insiste pour en faire la condition de nouveaux prêts. J'ai le fort pressentiment qu'il n'y aura pas d'accord de financement le 20 août", disait-il lors d'une conversation dont le contenu a été révélé dimanche 26 juillet. Avant de conclure qu'une fois fait le constat d'échec, la Grèce sortira vraiment de la zone euro.


(...)

L'intégralité de cet article à lire sur Le Nouvel Obs.com


Qu'en pensez vous ?
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johanono
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Re: Grèce : à quand la prochaine crise ?

Message non lu par johanono » 29 juil. 2015, 22:34:00

Je répète ce que j'ai déjà dit dans plusieurs autres topics : le plan d'aide récemment décidé au terme de quelques jours d'immense dramaturgie ne règle aucun problème. Au contraire, les dirigeants européens se contentent de mettre la poussière sous le tapis.

C'est facile à comprendre : l'austérité draconienne imposée à la Grèce ne peut qu'aggraver encore et encore la récession qui règne dans ce pays, donc réduire les rentrées fiscales, donc obérer encore davantage les capacités de l’État grec à rembourser ses dettes. Et dans six ou huit mois, Tsipras annoncera que la Grèce ne peut pas honorer ses échéances, sollicitera de nouvelles aides, et ce sera reparti pour un nouveau cirque.

Cela fait déjà quelques années que dure cette crise grecque. Il y a déjà eu plusieurs plans d'aides, tous conditionnées à l'engagement de l’État grec à faire des "réformes", autrement dire à mettre en place une politique d'austérité. Le plan d'aide récemment approuvé n'est que le dernier en date. A chaque fois, la Grèce n'a pu honorer les engagements qu'elle a pris. Il n'y a pas de raison pour qu'il en soit autrement cette fois-ci. Donc à mon avis, dans six ou huit mois environ (c'est-à-dire fin 2015 ou début 2016), nous aurons une assisterons à une nouvelle "crise" européenne.

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politicien
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Re: Grèce : à quand la prochaine crise ?

Message non lu par politicien » 30 juil. 2015, 15:43:52

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a officiellement proposé jeudi aux membres de Syriza, le parti qu'il dirige, la tenue d'un congrès extraordinaire en septembre.

Le but de ce congrès est de définir une position commune vis-à-vis de l'accord avec les créanciers du pays, contesté par une minorité interne au parti de gauche radicale.

« Je propose la tenue d'un congrès ouvert et démocratique en septembre », a déclaré devant le comité central du parti à Athènes le Premier ministre, officialisant une initiative évoquée depuis plusieurs jours.

Les instances dirigeantes de Syriza décideront sans doute d'ici la fin de la journée si elles approuvent cette proposition. Alexis Tsipras espère que lors de ce congrès extraordinaire une majorité se dégagera en faveur du soutien à l'accord avec les créanciers qu'il a signé le 13 juillet.

Tsipras veut l'unité
Si sa ligne l'emporte, Tsipras pourra exiger des opposants le respect des décisions de la majorité et une discipline de vote au Parlement.

« Si certains pensent qu'un autre Premier ministre, un autre gouvernement peut faire mieux, qu'ils le disent ouvertement », a-t-il lancé à l'adresse de ses opposants internes.

(...)

http://www.ouest-france.fr/grece-tsipra ... re-3592941
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Jeff Van Planet
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Re: Grèce : à quand la prochaine crise ?

Message non lu par Jeff Van Planet » 30 juil. 2015, 18:29:09

johanono » 29 Juil 2015, 22:34:00 a écrit :Je répète ce que j'ai déjà dit dans plusieurs autres topics : le plan d'aide récemment décidé au terme de quelques jours d'immense dramaturgie ne règle aucun problème. Au contraire, les dirigeants européens se contentent de mettre la poussière sous le tapis.

C'est facile à comprendre : l'austérité draconienne imposée à la Grèce ne peut qu'aggraver encore et encore la récession qui règne dans ce pays, donc réduire les rentrées fiscales, donc obérer encore davantage les capacités de l’État grec à rembourser ses dettes. Et dans six ou huit mois, Tsipras annoncera que la Grèce ne peut pas honorer ses échéances, sollicitera de nouvelles aides, et ce sera reparti pour un nouveau cirque.

Cela fait déjà quelques années que dure cette crise grecque. Il y a déjà eu plusieurs plans d'aides, tous conditionnées à l'engagement de l’État grec à faire des "réformes", autrement dire à mettre en place une politique d'austérité. Le plan d'aide récemment approuvé n'est que le dernier en date. A chaque fois, la Grèce n'a pu honorer les engagements qu'elle a pris. Il n'y a pas de raison pour qu'il en soit autrement cette fois-ci. Donc à mon avis, dans six ou huit mois environ (c'est-à-dire fin 2015 ou début 2016), nous aurons une assisterons à une nouvelle "crise" européenne.
si les Espagnols Portugais et Irlandais ne prouvaient pas le contraire, je dirais que je suis d'accord avec ce message.
Le grand problème de notre système démocratique c'est qu'il permet de faire démocratiquement des choses non démocratiques.
J.Saramago


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wesker
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Re: Grèce : à quand la prochaine crise ?

Message non lu par wesker » 31 juil. 2015, 12:50:19

Consentir un emprunt auprès du FMI est, une des exigences des créanciers européens qui savent que cette institutions aura ses exigences envers la Grèce et se soumettre, encore à de nouvelles mesures d'austérités qui ne sont que le reflet d'une insuffisance de réformes, de modernisation de notre économie, par les majorités précédentes.

Aujourd'hui chacun a pris conscience, grâce à la mobilisation des grecs, électoralement, mais, aussi par des négociations difficiles, qui exigèrent détermination, courage mais, aussi esprit de responsabilité de la part de chacun, que l'austérité, seule, ne provoquait que l'effondrement de la production et l'aggravation des difficultés, c'est d'ailleurs ce qui a justifié, les mesures d'investissements dans l'économie, de la Grèce afin de la remettre en situation de création de richesse et de respect de ses engagements.

Comme tout plan de réforme, il exigera, pragmatisme, courage et efforts, de la part des citoyens, mais des perspectives s'ouvrent, dans la durée, en terme d'emplois et d'accès à des financements plus sérieux et raisonnables que les spéculations qui furent, partiellement responsables des difficultés de ce pays.

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Nombrilist
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Re: Grèce : à quand la prochaine crise ?

Message non lu par Nombrilist » 01 août 2015, 10:13:31

Jeff Van Planet » Jeu 30 Juil 2015 - 18:29 a écrit :
johanono » 29 Juil 2015, 22:34:00 a écrit :Je répète ce que j'ai déjà dit dans plusieurs autres topics : le plan d'aide récemment décidé au terme de quelques jours d'immense dramaturgie ne règle aucun problème. Au contraire, les dirigeants européens se contentent de mettre la poussière sous le tapis.

C'est facile à comprendre : l'austérité draconienne imposée à la Grèce ne peut qu'aggraver encore et encore la récession qui règne dans ce pays, donc réduire les rentrées fiscales, donc obérer encore davantage les capacités de l’État grec à rembourser ses dettes. Et dans six ou huit mois, Tsipras annoncera que la Grèce ne peut pas honorer ses échéances, sollicitera de nouvelles aides, et ce sera reparti pour un nouveau cirque.

Cela fait déjà quelques années que dure cette crise grecque. Il y a déjà eu plusieurs plans d'aides, tous conditionnées à l'engagement de l’État grec à faire des "réformes", autrement dire à mettre en place une politique d'austérité. Le plan d'aide récemment approuvé n'est que le dernier en date. A chaque fois, la Grèce n'a pu honorer les engagements qu'elle a pris. Il n'y a pas de raison pour qu'il en soit autrement cette fois-ci. Donc à mon avis, dans six ou huit mois environ (c'est-à-dire fin 2015 ou début 2016), nous aurons une assisterons à une nouvelle "crise" européenne.
si les Espagnols Portugais et Irlandais ne prouvaient pas le contraire, je dirais que je suis d'accord avec ce message.
Les espagnols et les portugais ne prouvent pas le contraire. D'abord parce qu'ils ne vont pas mieux, et en plus parce qu'ils partent d'une situation bien moins grave. Et je suis bien évidemment d'accord avec le message de Johanono.

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Golgoth
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Re: Grèce : à quand la prochaine crise ?

Message non lu par Golgoth » 01 août 2015, 10:48:42

Si ils vont mieux. Après avoir détruit des millions d'emplois, on en a créé des milliers plus précaires. Ca fonctionne, CQFD :mrgreen:
T'es vraiment kon François, fallait créer une SCI. :mrgreen2:

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wesker
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Re: Grèce : à quand la prochaine crise ?

Message non lu par wesker » 01 août 2015, 18:12:08

Golgoth, un pays ayant une dette très inférieure à la nôtre mais pénalisé, au prétexte de la spéculation, enfoncé dans un chômage de masse et ayant du mal à retrouver des perspectives économiques ne me semble pas être sorti de la crise et des difficultés, malgré une austérité difficile n'ayant abouti, pour l'instant qu'à creuser les difficultés sociales de certains habitants.

La Grèce, est dans une situation encore différence. Lourdement handicapée par une dette abyssale, le plan de restructuration, qui accompagne les réformes austéritaires se traduiront, c'est l'objectif, par des investissements structurels dont l'économie a besoin.

S'ils permettent de recréer une économie productive, la Grèce sera en mesure de faire face à ses échéances et d'honorer ses créanciers, dans le cas inverse, effectivement, l'austérité frappera lourdement et le risque de chaos social avec effondrement existe, si les grecs n'ont pas d'avenir ni de perspectives. Seule l'espérance réaliste permets de mobiliser les citoyens et de les faire consentir à une austérité partielle, sur une période donnée. L'heure n'est elle pas venue de faire confiance au peuple ?

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Re: Grèce : à quand la prochaine crise ?

Message non lu par pierre30 » 07 sept. 2017, 16:56:31

La prochaine fois il restera sous la couette ... :mrgreen:
https://www.challenges.fr/economie/la-f ... rec_497894

Code : Tout sélectionner

La statistique en Grèce est un métier à haut risques. C'est ce qu'a appris Andreas Georgiou à ses dépens. Cet ancien économiste du FMI avait été appelé en urgence en 2010 pour remettre de l'ordre dans les calculs du déficit et de la dette de son pays. Sept ans plus tard, il encourt une peine de deux ans de prison pour avoir transmis ces données à Eurostat, le juge de paix de la statistique européenne ! Une sentence jugée scandaleuse par l'association Fipeco, présidé par l'ancien magistrat à la Cour des comptes François Ecalle et qui compte parmi ses membres plusieurs anciens directeurs de l'Insee, tels Jean-Michel Charpin, Paul Champsaur et Jean-Philippe Cotis.

«Le peuple grec a subi ces dernières années une épreuve terrible. Cela ne justifie pas ce qui s’apparente au sacrifice d’un bouc émissaire, souligne l’association dans un communiqué paru le 7 septembre. Plusieurs membres de Fipeco connaissent personnellement Andreas Georgiou et ont travaillé avec lui pendant ces années difficiles. Ils peuvent témoigner qu’il a toujours fait preuve d’une indépendance sans faille et d’un respect rigoureux des méthodes statistiques et du code de bonne conduite de la statistique européenne.» L’association en appelle à Emmanuel Macron pour plaider la cause du statisticien auprès des autorités grecques à l’occasion de sa visite d’Etat les 7 et 8 septembre.

Bouc émissaire
L’histoire d’Andreas Georgiou est pour le moins rocambolesque. Arrivé à la tête de l’office statistique grec Elstat à l’été 2010, sa première mission consistait à recalculer le déficit public de 2009 selon les règles de la statistique européenne. A l’époque, le chiffre a déjà été révisé plusieurs fois. Début 2009, le gouvernement grec avait en effet adressé à Bruxelles une prévision de déficit à 3% de la richesse nationale, puis l’avait rehaussé à 6% en septembre, avant que le nouveau gouvernement Papandréou, élu en octobre, ne le chiffre à… 12%, puis 13,6% quelques mois plus tard ! Ces hausses successives seront d’ailleurs l’étincelle qui provoquera la crise de l’euro et obligeront les principaux pays européens et le FMI à prêter des fonds à la Grèce contre un plan de rigueur drastique.

C’est dans ce contexte qu’Andrea Georgiou s’installe dans son fauteuil de patron de la statistique grec. Main dans la main avec les équipes d’Eurostat, il revoit les méthodes du calcul du déficit et de la dette de son pays. Et en novembre 2010, il aboutit finalement à un déficit 2009 équivalent à 15,4 % de la richesse nationale qui est, pour la première fois depuis plusieurs années, jugé fiable par Eurostat.

Procès politique
Jusque-là, tout allait bien, sauf qu’en 2011, une ancienne de l’office statistique grecque accuse Andrea Georgiou d’avoir gonflé le chiffre du déficit et entraîné par ricochet un plan de rigueur plus drastique que nécessaire pour la population grecque. Un sujet ultra-sensible dans un pays saigné par les coupes budgétaires. Andreas Georgiou est blanchi par deux fois mais un procureur a fait appel devant la Cour suprême et le statisticien grec, aujourd’hui à la retraite aux Etats-Unis, n’est toujours pas fixé sur son sort. Parallèlement, un autre juge a attaqué en 2017 le statisticien pour «avoir transmis illégalement à Eurostat un rapport sur les statistiques de finances publiques du pays sans en informer le corps collectif de Elstat». C’est cette dernière plainte qui a abouti à sa condamnation en première instance à deux ans de prison le 1er août et qui est désormais renvoyé devant une cour d'appel.

«Cette condamnation est totalement injustifiée dès lors que les règles de la statistique européenne spécifient justement que les directeurs des instituts de statistiques des différents pays transmettent les chiffres de déficit et de dette sous leur seule responsabilité, relève François Lequiller, ancien chef du département finances publiques d’Eurostat. C’est un procès politique. Les partis de tous bords essaient de mettre sur le dos d’Andreas Georgiou l’austérité budgétaire subie par les Grecs depuis plusieurs années, alors qu’il n’a pris la tête de l’office des statistiques grec qu’après l’éclatement de la crise de l’euro et lorsque le déficit avait déjà été largement revu à la hausse.»    

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