Grèce : pourquoi le nouveau plan d'aide est déjà un échec

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politicien
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Grèce : pourquoi le nouveau plan d'aide est déjà un échec

Message non lu par politicien » 04 août 2015, 18:42:11

Bonjour,
Les négociations sur le troisième mémorandum ont débuté ce mardi à Athènes entre le gouvernement grec et ses créanciers. Mais la logique du plan dessinée le 13 juillet apparaît déjà comme caduque en raison de l'effondrement de l'économie grecque.

Les discussions entre le gouvernement grec et ses créanciers commencent ce mardi 4 août. Au menu : le programme de privatisation et la recapitalisation des banques. Le gouvernement grec semble désireux d'aller assez vite. Selon sa porte-parole Olga Gerovasili, la rédaction du futur troisième mémorandum devrait débuter mercredi et être achevé avant le 18 août, date à laquelle il devrait être soumis au parlement. Cette date sera le dernier délai possible pour pouvoir débloquer un nouveau prêt d'urgence de l'UE qui permettra à la Grèce de rembourser les 3,2 milliards d'euros qu'elle doit le 20 août à la BCE. Il faut donc aller vite.
Situation économique catastrophique

Or, rien n'est simple. Car un nouvel élément vient désormais rendre les négociations encore plus périlleuses. La situation économique grecque est désormais clairement catastrophique. L'indice PMI d'activité manufacturière pour juillet est passé de 46,9 à 30,2, un niveau dramatiquement faible qui annonce une forte récession. La fermeture des banques, le contrôle des capitaux et lle quasi-isolement du pays du reste de la zone euro, conséquence du gel le 28 juin des liquidités d'urgence accordées par la BCE au système financier grec sont autant de raisons de cet effondrement. Selon une étude de l'association des PME grecques, les pertes de recettes de ces dernières ont atteint 48 % durant les trois premières semaines de juillet. Près d'un tiers des PME interrogées ont vu leurs recettes reculer de plus de 70 %. La consommation a été réduite de moitié. Le pire demeure que cette situation risque de ne pas être simplement temporaire.

(...)

Objectifs caducs et aveuglement des créanciers
D'ores et déjà tout est en place pour que le scénario des années 2010-2014 se reproduise. Comme le souligne Eric Dor, les objectifs fixés par les créanciers en termes d'excédent budgétaire primaire (hors service de la dette) de 1 % du PIB cette année et de 2 % l'an prochain sont absolument caducs. La contraction du PIB rend les recettes moins fortes et les dépenses plus élevées. C'est l'effet multiplicateur qui a été et est encore sous-estimé par les créanciers de la Grèce qui n'y voient qu'une stratégie pour éviter de réduire les dépenses publiques. Et comme les créanciers ne croient pas à cet effet, ils verront dans la non-réalisation des objectifs de la Grèce de la mauvaise volonté et réclameront de « nouveaux efforts » qui conduiront à de nouveaux effets négatifs. Sans compter que, dans une économie dominée par le cash, face à un Etat qui va se retirer encore davantage, face à une baisse des revenus, construire une administration fiscale efficace et faire rentrer l'impôt seront de vraies gageures pour l'Etat. Inévitablement, en 2016, on se retrouvera avec de nouveaux besoins de financement non couverts de l'Etat grec, notamment le remboursement de la BCE en 2017 de 5,3 milliards d'euros.

(...)

Dans ces conditions, que peut espérer le gouvernement d'Alexis Tsipras dans sa nouvelle logique « coopérative » ? Le temps réduit de la négociation, l'état de l'économie et ses besoins pressants de financement ne lui laissent guère de marge de manœuvre dans l'immédiat. Il faudra sans doute accepter l'essentiel des conditions des créanciers, même si la question des privatisations peut donner lieu à quelques tensions. L'ambition principale du gouvernement ne peut, dans ce cadre, que porter sur le fardeau futur de la dette. Toute renégociation de la dette due à court terme est exclue, mais Athènes peut espérer que les prêts de ce nouveau paquet aient une maturité de 30 ans avec une période de grâce de 10 ans pour le paiement des intérêts, comme l'a proposé Georges Stathakis, le ministre grec de l'Economie.

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur La Tribune.fr


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Nombrilist
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Re: Grèce : pourquoi le nouveau plan d'aide est déjà un échec

Message non lu par Nombrilist » 04 août 2015, 18:46:55

J'ai l'impression que nous aurons un sommet de la dernière chance bien plus tôt que l'an prochain. Il fallait sortir de l'euro en février 2015. Tsipras a manqué une occasion en or que les électeurs lui feront très certainement payer très cher.

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johanono
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Re: Grèce : pourquoi le nouveau plan d'aide est déjà un échec

Message non lu par johanono » 05 août 2015, 19:08:34

Donc ils s'aperçoivent que le plan d'aide est déjà un échec ? C'est encore plus rapide que ce que j'avais prévu ! :mrgreen:

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