Face aux créanciers, Tsipras se veut ferme sur le système de retraites grec

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Jeff Van Planet
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Re: Face aux créanciers, Tsipras se veut ferme sur le système de retraites grec

Message non lu par Jeff Van Planet » 24 juin 2018, 10:40:31

Mais oui les choses vont mieux au Portugal, même si ça remet en cause les croyance des laquets de la politique
Le grand problème de notre système démocratique c'est qu'il permet de faire démocratiquement des choses non démocratiques.
J.Saramago

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Yakiv
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Re: Face aux créanciers, Tsipras se veut ferme sur le système de retraites grec

Message non lu par Yakiv » 24 juin 2018, 10:47:12

Les choses vont mieux, avec une politique sociale très active dans ce pays depuis quelques années aussi.

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Jeff Van Planet
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Re: Face aux créanciers, Tsipras se veut ferme sur le système de retraites grec

Message non lu par Jeff Van Planet » 24 juin 2018, 10:51:26

Mais Socrates c'est fait élire sur un programme qui disait "on a fait des efforts, on a récupéré la croissance, maintenant on a les moyens de faire du social très actif".
Faut pas faire dans le révisionnisme et dire qu'ils ont eu le sociale qui engendra de la croissance.
Le grand problème de notre système démocratique c'est qu'il permet de faire démocratiquement des choses non démocratiques.
J.Saramago

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Yakiv
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Re: Face aux créanciers, Tsipras se veut ferme sur le système de retraites grec

Message non lu par Yakiv » 24 juin 2018, 11:15:05

Jeff Van Planet a écrit :
24 juin 2018, 10:51:26
Mais Socrates c'est fait élire sur un programme qui disait "on a fait des efforts, on a récupéré la croissance, maintenant on a les moyens de faire du social très actif".
Faut pas faire dans le révisionnisme et dire qu'ils ont eu le sociale qui engendra de la croissance.
Pourtant, la politique sociale de ce pays est une réalité depuis plusieurs années.
BLOG - L'insolente croissance du Portugal inflige un camouflet au culte de l'austérité de Merkel et Bruxelles

19 janv. 2018, 06:00:00

La réussite du modèle portugais ne vient pas des politiques de l'offre mais au contraire des politiques de la demande. Bruxelles est dans l'embarras.

Image

Longtemps le modèle de référence en Europe a été le modèle allemand. Bruxelles en a fait régulièrement l'apologie, notamment en raison de l'exceptionnel excédent budgétaire allemand, de la dynamique de sa dette, de ses réformes permettant une exceptionnelle compétitivité. Bruxelles s'est souvent appuyé sur ce modèle pour faire pression sur les Etats.

Historiquement, ce modèle repose sur les réformes hétéroclites de l'épopée du Chancelier Schröder pour dépasser la crise des années 1990 en Allemagne. Réformes de l'assurance maladie, célèbres lois Hartz, accords de compétitivité dans les entreprises ont propulsé l'Allemagne vers l'idéal de l'économie de l'offre. L'abaissement des charges des entreprises et la hausse de la TVA ont déplacé la pression fiscale. En parallèle à cela, c'est tout le poids de l'Etat qui a été nettement diminué. Ce modèle qui repose finalement sur les entreprises, on le trouve en Autriche, aux Pays-Bas mais aussi... en Italie du Nord. Ces politiques pro-entreprises ont connu leur apogée en Europe entre 2005 et 2011, date à laquelle, en particulier, la croissance allemande a été maximale.

Mais qu'à cela ne tienne, l'Allemagne s'est essoufflée en 2013-2014 avec une croissance, certes, toujours positive. Un fait notable et loin d'être anodin, le taux de croissance du Portugal est passé au-dessus de celui de l'Allemagne en 2015-2016 et ce sera le cas probablement en 2017. Si les excédents commerciaux inquiètent toujours Bruxelles, l'Allemagne aujourd'hui interroge.

L'influence de l'Allemagne sur les politiques d'austérité en Europe a atteint ses limites. Car la locomotive de l'Europe ne roule désormais plus qu'à petite vitesse, en termes de croissance du PIB et de croissance des exportations, un comble!

Pas de réforme structurelle du marché du travail pour assouplir les droits des salariés, pas d'abaissement de la protection sociale, pas de programme d'austérité comme celui du gouvernement antérieur de droite. Au contraire.
Car pendant ce temps, le petit poucet de l'Europe, longtemps décrié par Bruxelles, vient bouleverser les grandes certitudes sur les bonnes politiques amères à mener en Europe. Il s'agit du Portugal. Il y a un peu plus d'un an en juillet 2016, la Commission européenne entamait une procédure pour "déficit excessif" contre le gouvernement de Lisbonne. Mais depuis, le Portugal a réduit son déficit à 2,1% en 2016 et devrait le ramener à 1,5% cette année quand on peine en France à passer en-dessous de la barre des 4%.

Après une période historique de privatisations forcées pour obtenir les prêts de la Troïka, c'est finalement la coalition de gauche entrée au pouvoir en 2015 qui allait inverser les choses, mettant Bruxelles dans un grand embarras.

Car le modèle économique portugais qui dépasse les taux de croissance allemand aujourd'hui est totalement contraire à celui prôné par Bruxelles. Depuis 2015, la croissance réelle du Portugal s'est nettement redressée après des années noires, celles de la Troïka, durant lesquelles les taux de croissance étaient même négatifs de 2011 à 2013. Aujourd'hui, les taux de croissance du Portugal dépassent ceux de l'Allemagne. Si le taux de chômage frôlait les 17% avec les politiques d'austérité en 2013, celui-ci a décru fortement depuis 2015 pour atteindre 8% en 2017 selon toute probabilité. Une baisse remarquable, du jamais vu. Le Portugal bénéficie également d'une forte reprise de la consommation depuis 2 ans, jointe à un excédent de la balance des biens et services. Les investissements productifs en pourcentage du PIB se rapprochent même de ceux de l'Allemagne, c'est à dire 16,5% contre 20% pour l'Allemagne. Avec une amélioration continue du capital humain, on observe également une belle chute des crédits au secteur privé quand l'épargne est en hausse constante depuis deux années. L'inflation quant à elle est totalement maîtrisée, même plus basse (1,3%) qu'en Allemagne (1,6% en 2016). Certes la dette portugaise avoisine les 146% contre 68% en Allemagne, mais elle diminue depuis deux ans. Les politiques de demande ne sont donc pas systématiquement des politiques d'accroissement de l'endettement. Par ailleurs les taux d'intérêt à long terme se situent à 3,2% en 2016 contre 0,09% en Allemagne. En 2015 et 2016 ce sont les plus bas qu'ait connu le pays depuis 2010 avec la nouvelle coalition de gauche arrivée en 2015.

Le gouvernement n'a pas lésiné sur le plan de relance du pouvoir d'achat.
Car la réussite du modèle portugais ne provient pas vraiment des politiques de l'offre mais au contraire des politiques de demande: pas de réforme structurelle du marché du travail pour assouplir les droits des salariés, pas d'abaissement de la protection sociale, pas de programme d'austérité comme celui du gouvernement antérieur de droite qui avait notamment gelé le salaire minimum et les pensions de retraite, augmenté les impôts et tout cela sans aucun effet notoire sur l'économie. Au contraire, on a assisté en parallèle à une hausse de la pauvreté.

Ici, rien de tel: le salaire minimum a été augmenté en 2016 puis en 2017. En parallèle à cela nous avons assisté à une baisse des cotisations employeurs de 23 à 22%. Enfin, le gouvernement n'a pas lésiné sur le plan de relance du pouvoir d'achat: hausse des retraites et allocations familiales, renforcement du droit du travail, baisse des impôts pour les salaires les plus modestes, arrêt net des privatisations... Pour clore le tout, le Portugal a compris qu'il ne servait plus à rien d'essayer de concurrencer les pays de l'est à bas coûts, donc, on est monté en gamme, dans l'industrie et dans le tourisme. Un point dont la France devrait s'inspirer: la montée en gamme du pays et des politiques de stimulation de la demande, conjointement à un simple abaissement des charges des entreprises.

Article complet sur https://www.huffingtonpost.fr/pascal-de ... _23336858/

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wesker
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Re: Face aux créanciers, Tsipras se veut ferme sur le système de retraites grec

Message non lu par wesker » 24 juin 2018, 18:11:56

Prétendre que les solutions allemandes, très libérales, austéritaires sont les seuls efficaces pour résoudre la problématique du chômage dont découle le redressement, le pouvoir d'achat et le dynamisme du pays est une chimère dans laquelle certains, en France et en Europe voudraient nous entretenir, avec des arguments solides sur le refus de la dépense publique excessive.....

Néanmoins, d'autres solutions existent et ne se limitent pas à l'austérité ou la gabegie, il y a, dans ce domaine des nuances et des ajustements réguliers à faire, ce sont d'ailleurs à cela que servent les consultations démocratiques et c'est aussi pour cette raison que l'enfermement dans une idéologie et des solutions dogmatiques ne permettent pas de répondre aux difficultés.

Une politique doit effectivement s'inscrire dans la durée mais tenir compte des fluctuations conjoncturelles et de l'évolution de la nature des besoins, ainsi ce qui fonctionne dans un pays vieillissant n'aura pas les mêmes conséquences dans un pays à forte démographie, il en va de même pour les structures économiques dont certains sont fortement industrialisés, quand d'autres sont plutôt des économies agricoles, touristiques etc....Et il se trouve que l'Europe est un continent qui essaye de s'entendre, face aux nouvelles réalités mondiales n'est pas composé d'un peuple européen unique auquel nous pourrions appliquer des solutions uniformes. C'est, en ce sens qu'il faut faire preuve de modernité et les élections européennes, l'an prochain permettront, à nouveau aux citoyens de s'exprimer en ce sens.

Hector

Re: Face aux créanciers, Tsipras se veut ferme sur le système de retraites grec

Message non lu par Hector » 24 juin 2018, 19:05:18

Voilà Yakiv qui nous sort un article délirant (révisionniste quasiment) du Huffington Post. Cet article est archi bidon, le gouvernement portugais de gauche a appliqué les directives de Bruxelles et Francfort à la lettre, ce qui explique le succès portugais.

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Re: Face aux créanciers, Tsipras se veut ferme sur le système de retraites grec

Message non lu par Nombrilist » 24 juin 2018, 19:16:42

@Hector Pourtant même le Figaro a l'air d'accord avec le Post: En 2016, le produit intérieur brut (PIB) avait enregistré une progression de 1,5%. "Nous connaissons la plus forte croissance réelle de ce siècle!", s'est félicité le Premier ministre socialiste Antonio Costa, lors d'un débat au Parlement. Au pouvoir depuis fin 2015 grâce au soutien de la gauche radicale, le gouvernement socialiste a fait le pari de relancer l'économie en mettant fin à plusieurs mesures d'austérité adoptées par la droite dans le cadre du plan d'aide international accordé au Portugal en 2011.


http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2018/0 ... n-2017.php

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Yakiv
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Re: Face aux créanciers, Tsipras se veut ferme sur le système de retraites grec

Message non lu par Yakiv » 24 juin 2018, 23:07:27

Hector a écrit :
24 juin 2018, 19:05:18
Voilà Yakiv qui nous sort un article délirant (révisionniste quasiment) du Huffington Post. Cet article est archi bidon, le gouvernement portugais de gauche a appliqué les directives de Bruxelles et Francfort à la lettre, ce qui explique le succès portugais.
Rassure toi, chez Atlantico et ailleurs ils disent exactement la même chose.
Il va peut-être falloir que tu te réfugies auprès de tes sources extrémistes habituelles pour trouver un son de cloche "alternatif".

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wesker
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Re: Face aux créanciers, Tsipras se veut ferme sur le système de retraites grec

Message non lu par wesker » 24 juin 2018, 23:50:54

Peut être ne faut il pas considérer, Hector que tout ce qui est opposé à ta pensée est délirante, c'est le début de l'obscurantisme.

Personne, pas même toi, ne détient la vérité absolue et, dans bien des cas, chacun a sa part de vérité, de réalisme du point de vue d'où il se trouve...L'une des grandeurs d'un système démocratique est de permettre l'expression de cette diversité idéologique pour qu'elle puisse éviter aux gouvernants de s'égarer dans leurs certitudes et de conduire le pays vers des tensions, des colères et des heurts que nous souhaiterions, tous éviter par la prise en compte des nuances que doivent pouvoir exprimer, aussi ceux qui ne vivent pas les mêmes situations.

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Jeff Van Planet
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Re: Face aux créanciers, Tsipras se veut ferme sur le système de retraites grec

Message non lu par Jeff Van Planet » 25 juin 2018, 19:24:09

juste pour remettre les révisionnistes et autres adeptes des fake news, voici un joli tableau de la progression du PIB portugais:
https://eco.pt/2018/02/14/economia-port ... esde-2000/
On constate (ô syrprise XD) qu'il y avait déjà 3 années de croissance (4 incluant l'arrivée au pouvoir) avant d'appliquer la politique de l'ultra social. Bref, c'est bien ce que je disais: ils ont appliqué les réformes, assainie l'économie puis, une fois la croissance revenue, ils ont distribués les gains.
Le grand problème de notre système démocratique c'est qu'il permet de faire démocratiquement des choses non démocratiques.
J.Saramago

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