L'effacement silencieux de la dette grecque

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politicien
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L'effacement silencieux de la dette grecque

Message non lu par politicien » 29 nov. 2016, 22:38:15

Bonjour,
En dépit du tabou tenace qui entoure toute annulation de la dette grecque, les Européens ont déjà renoncé à 100 milliards d'euros de créances sur Athènes. Le 5 décembre, les ministres des finances s'apprêtent à en faire encore un peu plus... tout en assurant qu'il n'en est rien.

Le 5 décembre à Bruxelles, la Grèce refait son apparition sur l'ordre du jour des ministres des finances de la zone euro. Il s'agira à nouveau de faire un point sur les réformes mises en œuvre par le Premier ministre Alexis Tsipras mais aussi de (re)parler de « mesures » de dette.

Depuis des mois, Klaus Regling, directeur du Mécanisme européen de stabilité (MES), cette grosse cagnotte de 500 milliards d'euros créée en 2012 pour secourir les pays de la zone euro au bord de la faillite, peaufine sa copie. Le mandat que lui ont donné les ministres en mai dernier à La Haye est simple : « Alléger la charge de la dette » en repoussant quelques dates de remboursement et en baissant certains taux d'intérêt. Lundi prochain, il devra rendre sa copie.

Flou et double discours renforcent le mensonge
Il n'y a aucun doute que la présentation qui sera faite de cet exercice d'ingénierie financière sera à peu près incompréhensible pour le grand public. C'est sans importance. C'est même beaucoup mieux comme cela, car ce flou permettra de faire persister le mensonge qui permet depuis des années de faire diminuer la dette grecque... tout en assurant que ses créanciers ne perdent pas un sou. Le débiteur doit moins, mais le créancier n'a rien perdu... Une contradiction flagrante, qu'un enfant de cinq ans comprendrait, et qu'autorise ici la cohabitation entre deux discours (et deux langages comptables) : financier, du côté du Fonds et du Mécanisme européen, politique du côté des ministres. Une contradiction aussi qui a son utilité politique.

A quoi sert de repousser les échéances ? A faire baisser la VAN
Autant le dire : le mensonge est du côté des politiques, autrement dit, les ministres européens. Accepter d'être remboursé « au pair », c'est-à-dire, à concurrence de la valeur nominale d'une dette, mais plus tard que prévu, c'est tout simplement consentir à perdre de l'argent, car c'est faire fi de l'inflation et du coût de l'argent. Simple exemple : avec un taux d'intérêt de 2%, la "valeur actuelle nette" (VAN) de 100 remboursés en 2022 est, en 2017, de 90. Il aurait en effet fallu placer 90 en 2017 pour obtenir 100 en 2022. Si ces 100 euros sont remboursés six ans plus tard, en 2028, la valeur actuelle en 2017 tombe à 80. En d'autres termes, accepter de repousser l'échéance de six ans revient à accepter que la créance vale, en 2022, 89 (valeur actuelle en 2022 de 100 en 2028) au lieu des 100 qui auraient du être versés.

(...)

http://www.latribune.fr/opinions/blogs/ ... 20661.html


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Cheshire cat
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Re: L'effacement silencieux de la dette grecque

Message non lu par Cheshire cat » 29 nov. 2016, 23:13:42

Il faudra que j'en parle à mon banquier.
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Re: L'effacement silencieux de la dette grecque

Message non lu par johanono » 30 nov. 2016, 00:03:26

On sait bien que les Grecs ne pourront jamais rembourser leur dette. Cette politique, entreprise par les dirigeants européens depuis quelques années, consistant à subordonner toute aide aux Grecs à de drastiques politiques d'austérité, est vouée à l'échec, car cette cure d'austérité ne peut qu'aggraver la récession de l'économie grecque, donc empêcher tout rétablissement des finances publiques grecques, donc empêcher le remboursement de leurs dettes par les Grecs. Tout ce cirque ne rime à rien. Donc tôt ou tard, il y aura un effacement de la dette grecque, parce qu'il ne peut en être autrement.

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albert
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Re: L'effacement silencieux de la dette grecque

Message non lu par albert » 30 nov. 2016, 05:57:29

Repousser des échéances et baisser des taux d’intérêts, ce n’est pas effacer une dette, et cela ne permettra pas à la Grèce de retrouver la solvabilité. Quant à l'inflation dont parle l'article, il faut rappeler que la Grèce est toujours en déflation et que l'inflation reste très faible dans la zone euro. Et les taux d'intérêts sont bas, le taux de dépôt de la BCE est même négatif.
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Re: L'effacement silencieux de la dette grecque

Message non lu par pierre30 » 30 nov. 2016, 09:06:14

Il ne s'agit pas d'un mensonge mais d'une mesure qui permet d'étaler le coût de la réduction pour les préteurs.

Pour tous ceux qui se sont intéressé aux négociations sur la dette Grecque, il était parfaitement clair que l'étalement et la réduction des intérêts était un abandon de dette.

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albert
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Re: L'effacement silencieux de la dette grecque

Message non lu par albert » 30 nov. 2016, 09:58:19

pierre30 » Mer 30 Nov 2016, 09:06:14 a écrit :Pour tous ceux qui se sont intéressé aux négociations sur la dette Grecque, il était parfaitement clair que l'étalement et la réduction des intérêts était un abandon de dette.
Non, pas du tout, d’ailleurs si le FMI s’est retiré du programme d’aide, c’est justement parce qu’il estime que ces reports d’échéances ne suffisent pas à rendre la Grèce solvable, il faudrait un défaut partiel, mais l’Allemagne ne veut pas en entendre parler et dit que les traités l’interdisent.
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Re: L'effacement silencieux de la dette grecque

Message non lu par pierre30 » 30 nov. 2016, 10:30:13

L'article dit qu'il y a abandon masqué d'une partie de la dette. Rien n'est masqué. Le FMI estime que ce n'est pas suffisant, mais l'abandon est quand même une réalité.

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Re: L'effacement silencieux de la dette grecque

Message non lu par albert » 30 nov. 2016, 10:48:34

pierre30 » Mer 30 Nov 2016, 10:30:13 a écrit :L'article dit qu'il y a abandon masqué d'une partie de la dette. Rien n'est masqué. Le FMI estime que ce n'est pas suffisant, mais l'abandon est quand même une réalité.
Il s'agit d'une prorogation, pas d'un abandon. Ce rééchelonnement implique un manque à gagner pour les créanciers mais l'article ne démontre pas qu'il y aurait une perte. Pour l'instant d'ailleurs, rien n'est précisé sur les conditions de cette restructuration, il n'est même pas sûr qu'elle se fasse.
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Re: L'effacement silencieux de la dette grecque

Message non lu par pierre30 » 30 nov. 2016, 12:15:22

Le manque à gagner des créancier correspond à un gain pour le débiteur. Il y a déjà eu une restructuration. Une deuxième serait envisagée. Tout se passe comme si les débiteurs pilotaient les négos en fonction de l'état de leurs banques et de celui de la Grèce. C'est davantage des ajustement de trajectoire que des coups de volant.

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Re: L'effacement silencieux de la dette grecque

Message non lu par Nombrilist » 30 nov. 2016, 12:28:51

D'un autre côté, avec le recul, les Grecques se laissent malmener aussi un peu parce qu'ils le veulent bien. On voit que les anglais ont pris leurs responsabilités et vont sortir de l'UE. Les Grecques n'avaient qu'à faire de même.

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Re: L'effacement silencieux de la dette grecque

Message non lu par albert » 30 nov. 2016, 15:00:36

pierre30 » Mer 30 Nov 2016, 12:15:22 a écrit :Le manque à gagner des créancier correspond à un gain pour le débiteur. Il y a déjà eu une restructuration. Une deuxième serait envisagée.
Non, pas forcément. Le manque à gagner pour les créanciers signifie une perte moindre pour la Grèce mais non un gain. La Grèce étant en déflation, même avec une dette à taux zéro, les taux réels restent positifs. Il y a déjà eu une restructuration mais pour les créanciers privés, pas pour les créanciers institutionnels.
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Re: L'effacement silencieux de la dette grecque

Message non lu par pierre30 » 30 nov. 2016, 16:21:56

Un gain et une non perte c'est pas pareil ? N'étant pas comptable, je dirais que les diptères ont intérêt à raser les murs.

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Re: L'effacement silencieux de la dette grecque

Message non lu par albert » 30 nov. 2016, 16:54:22

Ce que l’on peut dire pour l’instant en attendant d’en savoir plus sur la restructuration annoncée :
1- la Grèce doit dégager des excédents primaires qui servent uniquement à rembourser les créanciers ;
2- elle n’a aucune ressource pour relancer son économie et sortir du cercle vicieux où elle se trouve ;
3- sa dette continuer d’augmenter.
C’est donc une histoire sans fin : la Grèce doit faire pénitence ad vitam aeternam pour rembourser une dette qui ne sera jamais remboursée. Mais l’UE maintient la fiction qu’elle va rembourser, uniquement pour pouvoir maintenir la pression sur elle et continuer de la garder sous tutelle.
Il n’y aura donc vraisemblablement pas d’effacement de la dette, juste un aménagement pour garder les apparences d’une rationalité économique.
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Re: L'effacement silencieux de la dette grecque

Message non lu par pierre30 » 30 nov. 2016, 18:15:57

Si je me souviens bien c'est la dette détenue par le privé qui a été réduite. La dette détenue pas les états a été aménagée.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_de_ ... vrier_2012
Accord de 2012 :
Les créanciers privés acceptent une réduction de 53,5 % de leurs créances pour un montant de 107 milliards d'euro70. Les banques françaises devraient être impactées pour un montant de 13 milliards d'euros71. Les nouvelles obligations émises dans le cadre de ce programme seront de droit anglais et les litiges entre l'État Grec et les créanciers privés sera arbitré au Luxembourg72. On notera, au passage, que cette réduction de 53,5% est purement nominale.

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Re: L'effacement silencieux de la dette grecque

Message non lu par politicien » 05 déc. 2016, 21:22:14

Les Grecs auront enfin un petit cadeau pour Noël. Les ministres des finances de la zone euro ont accepté, lors d’un Eurogroupe lundi 5 décembre à Bruxelles, que soient déclenchées les premières mesures d’allégement de l’énorme dette du pays – environ 180 % de son produit intérieur brut (PIB). Même si le chiffrage est presque impossible à effectuer, le fardeau grec s’en trouverait allégé de plusieurs milliards d’euros, alors que le pays est censé rembourser ses prêts jusqu’en 2060.

En quoi consisterait cette première réduction de la dette grecque ?

-Le Mécanisme européen de stabilité (MES), principal détenteur de la dette hellène, a proposé lundi de ne pas appliquer, sur une partie des dettes, la hausse des taux de 2 % à partir de 2017 qui avait été prévue dans le cadre des deux précédents plans d’aide au pays (le premier a été signé en 2010 pour sauver la Grèce de la faillite).
-Le MES a aussi suggéré de prolonger la maturité moyenne des dettes jusqu’à 32,5 ans, alors qu’elle est tombée à environ 28 ans après que les créanciers du pays n’ont finalement pas versé tous les prêts destinés, en 2015, à redresser le secteur bancaire grec. Ce dernier était fragilisé, mais pas autant qu’ils le craignaient.
-Enfin, le MES a étudié un changement de sa politique d’émission d’obligations afin de limiter le coût des prêts pour Athènes, en cas de hausse brutale des taux d’intérêt, pour l’instant très bas.

(...)

http://www.lemonde.fr/economie/article/ ... _3234.html
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