Le Premier ministre, pourtant modèle de loyauté envers François Hollande, semble ne plus croire à la candidature de ce dernier pour 2017. Et se tient donc prêt à y aller.
L'ÉDITO POLITIQUE
On ne l'avait plus vu comme cela depuis longtemps. Lundi soir, Manuel Valls était dans sa ville d'Evry pour installer un conseil local de la laïcité. Et le Premier ministre en a profité pour livrer un discours nettement adouci sur l'islam et la laïcité. Celui qui était jusqu'ici plutôt partisan d'une laïcité radicale pour contrer l'islamisme radical a tenu à rassurer et se poser en rassembleur de la communauté nationale.
Apaisement. "La laïcité n'est pas dirigée contre [les musulmans], elle est là pour les aider, pour les protéger", a-t-il ainsi déclaré. "L'État que j'incarne est là, à leurs côtés." Des propos bien loin de "l'appel à la discrétion" formulé par le Premier ministre cet été, en pleine polémique sur le burkini. Bien loin, aussi, de ses doutes exprimés sur "la compatibilité de l'islam avec la République, qui reste à démontrer". Manuel Valls ne stigmatise plus, il apaise.
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Se préparer sans poignarder. Anticipant une impossibilité de François Hollande, le Premier ministre prépare et pousse donc sa candidature. Son message au président est limpide : il est "cramé" et devrait le laisser y aller. Mais si Manuel Valls veut le convaincre de renoncer, il n'ira pas non plus contre lui. C'est la limite que s'est fixée celui qui a bâti son image de Premier ministre sur la loyauté et refuse d'être un Brutus à l'image d'Emmanuel Macron. Mais sa situation est d'autant plus inconfortable : il lui faut se préparer sans poignarder.
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