A trois semaines du premier tour de la primaire de la gauche, les candidats peaufinent stratégie et programme. Mardi, Arnaud Montebourg a mis en ligne ses propositions. Sur la question du régime politique, de l'Europe, de la loi Travail et de l'écologie (entre autres), l'ancien ministre de l'Economie est proche des positions d'un autre ancien camarade au gouvernement, Benoît Hamon. Un constat qui renforce les questions autour de la pertinence de deux candidatures issues de la gauche du parti.
Entre Noël et le jour de l'an, en pleines vacances scolaires, Arnaud Montebourg a dégainé ses 70 propositions pour la France. Et ce n'est que le commencement, prévient l'ancien ministre de l'Économie. D'autres suivront dès le début de l'année, à quelques semaines du premier tour de de la Belle alliance populaire, prévu les 22 janvier. Bien que parfois concrètes et chiffrées, ces propositions se résument pour l'heure à des verbatims de discours et d'interventions télévisées, assez peu détaillées. Dans la section "protection des fleurons industriels français" et "création de nouveaux champions de l'industrie européenne", par exemple, on lit simplement que "le projet sur lequel [il] souhaite rassembler ces pays (européens, NDLR), c'est la fin de l'austérité et la fin de la politique stupide qui interdit toute aide d'État et bâtir de nouveaux Airbus".
Les lignes directrices sont en revanche clairement définies : refonte de la République, de l'Europe et priorité au "made in France", sous toutes ses formes. Et force est de constater que l'ancien député de Saône-et-Loire rejoint sur nombre de points centraux l'autre principal candidat classé à la gauche du Parti socialiste : Benoît Hamon, dont le programme est disponible depuis quelques semaines. Revue de détail des points communs, et des (quelques) différences notables.
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En finir avec la Ve République
Près de 60 ans après l'élaboration de la Constitution de 1958, les deux candidats veulent ouvrir le VIe chapitre de l'histoire républicaine. Du côté de Montebourg, l'idée serait d'organiser un référendum dès l'été 2017, de réformer le Sénat - réduit à cent sénateurs tirés au sort parmi les citoyens - et d'instaurer le septennat non renouvelable "car nous avons l'impression que la France est en permanence en campagne présidentielle". Le septennat unique et le Sénat citoyen sont également présents dans les propositions de Benoît Hamon, qui souhaite en parallèle limiter le cumul des mandats dans le temps et inviter les citoyens à participer à l'élaboration des lois ainsi qu'à la répartition du budget.
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Le "made in France", pierre angulaire du programme économique de Montebourg
Sans surprise, le "made in France" occupe une place de choix dans le programme de l'ancien ministre du Redressement productif, qui avait notamment proposé la nationalisation des hauts fourneaux de Florange à François Hollande. En vain. Montebourg candidat propose donc d'attribuer 80% des marchés publics aux PME implantées en France, de soumettre à l'État les investissements étrangers les intérêts stratégiques du pays - via un décret "made in France" et "d'"exercer un contrepoids patriotique au sein des grands groupes du CAC 40".
L'investissement pour l'écologie, priorité de Benoît Hamon
"Je ne serai plus jamais socialiste sans être écologiste", déclarait Hamon le 22 novembre. Une position mise en évidence dans ses propositions : sortie du diesel et passage à 50% d'énergie renouvelable d'ici à 2025, mise en place d'un plan zéro déchet et une place centrale accordée à l'Etat pour la "révolution énergétique".
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http://www.latribune.fr/economie/france ... 27526.html
Qu'en pensez vous ? Ces candidatures font-elles doublon ?