Pour Benoît Hamon, tous les signaux semblent au vert pour le second tour de la primaire de la gauche. Mais celui qui est désormais le favori peut-il perdre? Quelle tactique doit-il craindre de la part de Manuel Valls?
Valls va taper fort
Il a donné le ton dès les résultats du premier tour. Manuel Valls ne va pas laisser respirer son adversaire dans l'entre-deux-tours : il est la "gauche responsable" face aux "promesses irréalisables" de Benoît Hamon. Maintenant les électeurs ont "le choix entre la défaite assurée et la victoire possible", a-t-il encore asséné dans son discours. Et les vallsistes de s'amuser des références politiques disséminées dans le discours de victoire de Hamon :
Le but : décrédibiliser le favori pour convaincre qu'il n'aurait pas le niveau. "Je refuse d'abandonner les Français à leur sort face à l'extrême droite qui détruirait notre pays, ou la droite, celle de François Fillon, dure, libérale comme jamais et conservatrice, face à l'Amérique de Donald Trump, la Russie de Vladimir Poutine", a-t-il ajouté, appuyant sur son expérience. Et si les électeurs se disaient que Hamon n'avait pas l'étoffe? Le candidat devra trouver un moyen de rassurer, notamment pendant le débat de mercredi.
Au-delà de sa stature, Manuel Valls a aussi décidé de frapper sur l'attitude supposée de son adversaire sur la laïcité. L'ancien Premier ministre a demandé dimanche soir à son rival de bien rappeler qu'il était pour le libre accès des femmes à tous les espaces publics. Référence à l'affaire du café de Sevran (Seine-Saint-Denis). Un reportage diffusé sur France 2 fin 2016 montrait un débit de boisson dans lequel les femmes n'étaient pas admises. Appelé à réagir, Benoît Hamon avait relativisé l'affaire : "Historiquement, dans les cafés ouvriers, il n'y avait pas de femmes..." Tenant d'une laïcité réaffirmée, Manuel Valls va tenter d'appuyer ce coin.
Les yeux seront braqués sur lui et son programme
Autre écueil pour Benoît Hamon : pendant une semaine, tous ses adversaires vont se pencher sur son programme. Déjà dans la lumière avant le premier tour, Benoît Hamon avait subi l'artillerie de ces rivaux durant les débats, surtout sur son revenu universel. Manuel Valls va continuer sur ce thème : "Il faut être fort en regardant la réalité dans les yeux, pas en imaginant je ne sais quelle mesure qui ne sera pas opérationnelle et qui par ailleurs ruinerait le pays. 350 ou 400 milliards d'euros, c'est plus d'impôt, plus de déficit, plus de dette", a-t-il fustigé lundi sur RTL.
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