Tout près des 500 parrainages, François Asselineau est sur le point de se qualifier pour l'élection présidentielle. Inconnu du grand public, ce candidat anti-UE à la tête de son propre parti depuis 2007 a fait ses armes sur Internet, grâce à ses longues interventions vidéos et des militants ultra-mobilisés.
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"L'UPR, le parti qui monte malgré le silence des médias", clame l'un de ses tracts avec la tête ronde de l'homme dégarni aux cheveux blancs. Le parti revendique en effet 16.500 adhérents - contre 700 en 2012 - et "une explosion" de son nombre d'électeurs, passés de 77.000 aux européennes de 2014 (0,41% des voix) à 189.000 aux régionales de 2015 (0,87%)... Les interventions médiatiques d'Asselineau, elles, restent rares. Certains de ses supporters y voient même une volonté délibérée de la presse de le censurer. Alors, pour compenser, le président de l'UPR dispose depuis toujours d'une solide communauté sur Internet. Forums, réseaux sociaux, commentaires d'articles, sondages en ligne... Les militants investissent tous les espaces d'expression disponibles. Ils s'agacent, vitupèrent, parfois même insultent. Du "cyber-activisme" en forme d'harcèlement des médias ou de journalistes. Le JDD n'en est d'ailleurs pas exempt. Mais l'inverse est aussi vrai : quand nous l'avions une première fois interrogé fin 2011, ce sont plusieurs dizaines de messages de remerciements qui avaient été postés en réaction.
De telles actions numériques ne peuvent être qu'organisées. "Il n'y a pas de secret, nous sommes nombreux et déterminés à répondre aux commentaires et aux sondages, forcément ça étonne. Le partage d'informations sur les réseaux sociaux sont, je pense, notre grande force", nous répond Sébastien Lebalp, l'un de ces partisans sur Twitter. Ce militant de l'UPR dit avoir découvert François Asselineau, un "homme politique honnête et courageux", en 2010. Comme beaucoup d'autres, sa photo de profil comprend la mention "Frexit" avec le drapeau européen, représenté comme un autocollant prêt se détacher, sur un fond bleu-canard - la couleur de son parti. Le hashtag "#Frexit" est l'une des marques de fabrique de la communauté, bien qu'utilisé aussi par des responsables frontistes. Asselineau défend en effet la sortie de l'UE, de l'euro et même de l'Otan à travers un "programme de redressement national".
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Fascination, "mensonge" et complot
Pour tous, le président de l'UPR semble avoir agi comme un catalyseur de ce qu'ils pensaient déjà. Une partie d'entre eux avait déjà une sensibilité souverainiste, bien sûr, celle d'un Chevénement ou d'un Séguin par exemple. La majorité votait à gauche, PS voire écolo. Mais dans ce café, les plus "anciens" n'ont rejoint le mouvement qu'en 2010. Avant cela, ils n'avaient jamais entendus parler de François Asselineau, cet ancien conseiller ministériel de droite qui a travaillé au cours des années 1990 dans les cabinets de Gérard Longuet ou Françoise de Panafieu puis au Conseil général des Hauts-de-Seine comme collaborateur de Charles Pasqua, jusqu'en 2004. Internet émergeait tout juste, Facebook venait de naître, YouTube et Twitter n'existaient pas.
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