L'auteur de l'article note fort à propos que deux visions s'affrontent : l'une productiviste, et l'autre davantage axée sur l'écologie. Schématiquement, les candidats de droite se situent dans le camp productiviste, tandis que les candidats de gauche se situent dans le camp de l'écologie.Présidentielle, ce que proposent les candidats pour l’agriculture
Le salon de l’agriculture qui a ouvert ses portes le 25 février voit passer les candidats à la présidentielle. Tour d’horizon non exhaustif des propositions portées par François Fillon, Marine Le Pen, Benoît Hamon, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon.
Au salon de l’agriculture, entre deux dégustations de produits régionaux, les prétendants à l’Élysée devraient exposer leur projet. En matière de politique agricole, deux visions s’opposent : l’une est plutôt productiviste, l’autre met l’accent sur une agriculture davantage respectueuse de l’environnement.
Dans la première catégorie, on retrouve François Fillon. Le candidat Les Républicains souhaite « libérer les agriculteurs du carcan des normes ». Il propose ainsi de supprimer de la Constitution le principe de précaution et s’oppose à l’instauration d’une réglementation nationale parallèlement à la législation européenne. Au sujet des pesticides, le vainqueur de la primaire de la droite n’est pas un adepte des réglementations contraignantes. Il ne semble pas favorable à l’interdiction du glyphosate (molécule active du Roundup) et critique la proscription par la France de l’usage du Dimétoate pour la culture des cerises.
Hamon et Mélenchon s’opposent à l’utilisation de pesticides
Benoît Hamon, lui, présente un programme diamétralement opposé à celui de l’ancien premier ministre. Le texte de l’accord entre le vainqueur de la primaire socialiste et Yannick Jadot, désormais ex-candidat d’Europe Écologie les verts (EELV), prévoit l’interdiction de « tous » les pesticides. En revanche, sur son site Internet, l’ancien ministre de l’éducation parle d’une interdiction pour les « pesticides dangereux ». Il souhaite empêcher l’importation des « denrées alimentaires utilisant une substance interdite en France » et appliquer le principe de précaution.
Jean-Luc Mélenchon est sur la même ligne en prévoyant de « proscrire les pesticides chimiques ». Comme Benoît Hamon, le leader de la France Insoumise veut développer l’agriculture biologique. Le candidat du PS propose de favoriser les projets en bio lors de la reprise d’une exploitation.
Emmanuel Macron et Marine Le Pen ne tranchent pas
Emmanuel Macron appelle de ses vœux le passage à agriculture plus respectueuse de l’environnement mais ne propose pas de mesures très détaillées sur le sujet à part atteindre 50 % de produits issus de la filière bio dans la restauration collective.
De son côté Marine Le Pen, n’évoque pas de possibles réglementations visant les produits phytosanitaires dans ses 144 engagements présidentiels. Néanmoins, elle compte interdire « l’importation des produits agricoles et alimentaires qui ne respectent pas les normes de production françaises en matière de sécurité sanitaire, de bien-être animal et d’environnement ». Elle se dit attachée au principe de précaution sur la question des OGM. La présidente du FN met aussi l’accent sur le bien être animal, en proposant de prohiber l’abattage sans étourdissement préalable et en s’opposant au développement d’exploitations similaires à la ferme des 1 000 vaches.
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Mais on notera une fois encore les contradiction des uns et des autres concernant l'Europe : à l'exception de MLP (qui est très claire dans sa dénonciation de la PAC), les autres veulent tous réformer la PAC, de même façon qu'ils nous promettent de façon plus générale de "réformer l'Europe", sans jamais nous dire, évidemment, comment ils vont s'y prendre pour convaincre nos "amis" européens. Sur ce sujet comme sur d'autres, les belles intentions de Hamon se heurteront donc à son incapacité à aller au clash avec les autres pays européens pour renégocier des règles plus favorables à la France.