L'Allemagne commence à regarder de près le projet européen de Macron et doute

[politicien]

L'Allemagne commence à regarder de près le projet européen de Macron et doute

L'Allemagne a fêté dans la liesse la victoire d'Emmanuel Macron sur le Front National. Aujourd'hui, le doute s'insinue, notamment à droite. Le nouveau président va-t-il vraiment réformer? Respecter le…

" Polit-Star " pour le tabloïd Bild, " Wunderkind " (enfant prodige) pour la chaîne de télé ZDF, " Kennedy français " pour le magazine people Stern, " Fast perfekt " (presque parfait) pour le quotidien centriste Tagesspiegel. Dans la foulée de son élection, Emmanuel Macron a été sanctifié outre-Rhin. Par la presse, ainsi que par la gauche, comme la droite.


Angela Merkel l'a immédiatement appelé pour le féliciter dimanche 7 mai. " Je n'ai pas le moindre doute que nous travaillerons bien ensemble. Emmanuel Macron porte l'espoir de millions de Français et aussi de beaucoup de personnes en Allemagne, comme dans toute l'Europe ". D'ailleurs, la chancelière s'est empressée de l'inviter. Le nouveau Président sera à Berlin dimanche 14, une semaine à peine après son élection.

Après l'engouement, les doutes


Mais, après l'engouement, après le soulagement d'avoir échappé au Front National (" Ouf " a titré en français le site de l'hebdomadaire Die Zeit), après l'enthousiasme face à ce nouveau Président jeune, surdoué, optimiste et germanophile, vient le temps des doutes. Des interrogations… Depuis toujours, les Allemands se méfient de " la Grande Nation " comme ils l'appellent ironiquement et de sa " folie des grandeurs ", notamment de ses turpitudes budgétaires.


Et tout à coup, le tombeur de Marine Le Pen risque de se muer en grand dépensier pour l'Europe, et donc pour la prospère Allemagne. Au lendemain de sa victoire, les journaux ont regardé de plus près son programme et ont décrypté ses propositions européennes. Ils ont réalisé que lui, l'Européen engagé, veut bien réformer la France, respecter la règle des 3% de déficit, mais demande à Berlin des contreparties: davantage d'investissements en Europe et une limitation des excédents commerciaux. La vache sacrée de nos voisins! De quoi leur donner des frissons, d'autant qu'ils rentrent en période électorale, et que tout devient sujet à polémique.

Sonnette d'alarme


Du coup, Bild Zeitung s'est empressé de titrer: " Combien va coûter Macron à l'Allemagne? " Et de développer : " pendant la campagne, il a défendu entre autre les eurobonds, la mutualisation des dettes au sein de l'Union européenne. Il a aussi évoqué un ministre des finances de la zone euro et d'une assurance chômage commune ". Ce sont, poursuit le quotidien, " des idées qui émanent d'une France très endettée et qui nous poussent, nous Allemands, à tirer la sonnette d'alarme "… Et lorsque l'on sait que le tabloïd le plus lu d'Allemagne -et le plus décortiqué par la classe politique- donne le " la " tous les jours, on mesure le poids des angoisses de nos voisins pour leur bas de laine…


(...)


Article complet sur https://www.challenges.fr/monde/europe/ ... ute_472482

Qu'en pensez vous ?

[El Fredo]

Il faudrait que les Allemands réalisent que Macron est la dernière chance de l'Europe avant que les populistes s'en emparent et la détruisent.

[johanono]

En gros, il va arriver à Macron ce qui est arrivé à Hollande il y a cinq ans : ils promettent de renégocier les traités, et il se heurtent au refus des autres pays européens, notamment de l'Allemagne.

[Francis_15]

Il faudrait que les Allemands réalisent que Macron est la dernière chance de l'Europe avant que les populistes s'en emparent et la détruisent.

Il sembleraient qu'ils s'en tapent ...

A mon avis l'Allemagne n'a pas besoin de l'Europe, du moins de l'Europe du Sud donc je suppose qu'ils préfèreront faire éclater l'UE plutôt que de faire la moindre concession.

[johanono]

"A mon avis l'Allemagne n'a pas besoin de l'Europe"

Pas si simple. L'UE permet aux Allemands d'exporter massivement. Un éclatement de l'UE pourrait faire perdre aux Allemands de nombreux débouchés à l'exportation. Ce n'est pas vraiment leur intérêt.

Mais pour que les Allemands acceptent notre demande de renégocier les traités européens, il faut instaurer un rapport de forces : on ne les fera céder que si on les menace clairement de quitter l'UE. Parmi les candidats à la présidentielle, seul Mélenchon proposait cela, et encore, de façon ambiguë. Quant à Asselineau, il était le seul à proposer de sortir de l'UE sans s'embarrasser de tentatives de négociation. Tous les autres proposaient de renégocier les traités européens mais sans menacer de quitter l'UE, en comptant simplement sur le bon-vouloir des autres pays européens. Si les Allemands comprennent que les Français n'ont pas envie de quitter l'UE, alors ils nous riront au nez, et refuseront toutes nos demandes de renégociation.

Donc les (timides) tentatives de Macron seront vouées à l'échec, comme le furent il y a cinq ans les (timides) tentatives de Hollande.

[Francis_15]

"A mon avis l'Allemagne n'a pas besoin de l'Europe"

Pas si simple. L'UE permet aux Allemands d'exporter massivement. Un éclatement de l'UE pourrait faire perdre aux Allemands de nombreux débouchés à l'exportation. Ce n'est pas vraiment leur intérêt.

Tu rêves ... ils continueront de coopérer avec les pays de l'Est et du Nord et exporteront pareil, pire même ils attireront encore plus les capitaux sur eux.

Mais pour que les Allemands acceptent notre demande de renégocier les traités européens, il faut instaurer un rapport de forces : on ne les fera céder que si on les menace clairement de quitter l'UE. Parmi les candidats à la présidentielle, seul Mélenchon proposait cela, et encore, de façon ambiguë.

Je suis entièrement d'accord, même si l'Allemagne ne cédait pas au moins nous serions libérés d'un traité très désavantageux pour nous.

[johanono]

La France, l'Espagne, l'Italie, constituent d'importants débouchés à l'export pour l'Allemagne. Pas sûr que les Allemands veuillent prendre le risque de perdre ces débouchés. Mais pour en avoir le cœur net, il faut les menacer, sinon, nous n'arriverons jamais à rien.

[wesker]

L'Allemagne n'a pas à se prononcer sur les choix qui concernent les français, et cette prise de position ne fait que refléter une volonté stratégique de réformes qui lui semble conforme à ses intérêts.

Imaginez que les responsables politiques français en fassent autant à l'encontre de l'Allemagne et les accusations d'ingérences ne manqueraient pas !

[signora]

La France, l'Espagne, l'Italie, constituent d'importants débouchés à l'export pour l'Allemagne. Pas sûr que les Allemands veuillent prendre le risque de perdre ces débouchés. Mais pour en avoir le cœur net, il faut les menacer, sinon, nous n'arriverons jamais à rien.

Exact. Il faut qu'ils nous sentent déterminés à rendre prioritaire, la France !
Macron en est il capable ? Je le crois.

[Hector]

Il faudrait que les Allemands réalisent que Macron est la dernière chance de l'Europe avant que les populistes s'en emparent et la détruisent.

Il faudrait que tu réalises que Macron n'avait pas de programme. L'élection de Macron, c'est le hold-up du siècle et Macron en est le Spaggiari.

[phoenix72]

L’Allemagne commencerait elle à avoir peur du rusé Macron?

[Nombrilist]

Les allemands se font peur pour rien et ont du mal avec le français. Bon déjà, on peut se demander où ils ont lu le programme de Macron, vu qu'il n'y en a pas. Ensuite, Macron a été très clair dans ses interviews. D'abord, on fait plaisir à l'Allemagne sans rien demander en retour, et ensuite, si on y pense, on commence à leur demander de faire un effort de leur côté.

[phoenix72]

Franchement nous ne devons pas lire le même programme,ou alors comment déformer un programme ?

[Nombrilist]

Macron n'a pas de programme. Parcontre, il a donné des interviews très claires que j'ai déjà postées sur ce forum. Macron est le Président qui a dit que la France avait trahi les allemands en 2003 et 2007. Autrement dit, dans son esprit (et celui de ses électeurs), c'est à la France de réparer ses fautes (imaginaires).

[Georges61]

En gros, il va arriver à Macron ce qui est arrivé à Hollande il y a cinq ans : ils promettent de renégocier les traités, et il se heurtent au refus des autres pays européens, notamment de l'Allemagne.

Un peu tôt pour avancer ce genre de chose, c'est de la politique fiction.