Yakiv a écrit : ↑12 sept. 2017, 21:24:14
asterix a écrit : ↑12 sept. 2017, 14:22:52
Oui, je suis d'accord sur le fait que si la taxe est sur le bulletin de salaire... mais justement, sans vraiment affirmer avec certitude qui préfère quoi, l'impact psychologique d'une taxe n'est pas le même suivant ou elle est prélevée. La moitié des salariés ne comprennent, rien à leur bulletin de salaire, sauf le chiffre en bas "net imposable". Et lorsqu'ils vont négocier leur salaire, ils ne négocient pas un brut, mais bel et bien un net. Parc contre, lors d'un achat, personne quasiment ne regarde le montant de la TVA: c'est le prix TTC qui est retenu, pour l’étranger comme pour l'autochtone. Bien sur, quand c'est trop cher c'est trop cher, mais personne n'incrimine les taxes lors d'un achat: le réflexe est de dire que c'est le fabricant qui abuse.
Oui, ce qui veut dire en fin de compte que les gens ne raisonnent que très peu en charges sociales ou en taxes.
asterix a écrit : ↑12 sept. 2017, 14:22:52
Note que la TVA sociale met les produits d'importation en difficulté, puisque ce sont la majorité des produits consommés. Je ne vois pas ce qui peut freiner une baisse des prix hors taxe, dès lors que l'entreprise retrouve un taux de marge acceptable. Ou alors ça doit se traduire par un coup de pouce sur les salaires. Je crois même que c'est ça l'important, psychologiquement.
Justement, l'entreprise ne peut pas tout faire, elle ne peut pas à la fois consacrer l'intégralité de sa baisse de charge sociale à la baisse du prix hors taxe et en même temps en profiter pour "restaurer ses marges". Elle va devoir faire un choix. Si l'entreprise profite de la baisse de charges pour augmenter ses marges, ça signifie bien qu'elle ne consacrera pas la totalité des réductions de charges à la baisse des prix hors taxe, ce qui voudra donc aussi dire que ses prix vont un peu monter. Or cela peut faire la différence lorsqu'on a le choix entre plusieurs produits, c'est-à-dire lorsqu'il y a concurrence (ce qui est le cas dans la grande majorité des cas).
asterix a écrit : ↑12 sept. 2017, 14:22:52
Question export. Bien sur, il y a toujours une faille. Mais c'est bien ce que je dis: il faut faire la synthèse de tout, et voir ce qui passe le mieux dans l'opinion, qui soit fiscalement efficace à peu de frais de gestion, tout en évitant des effets pervers majeurs.
Et, de mon point de vue et suivant ma sensibilité de gauche, qui soit socialement juste.
Ce qui me fait dire qu'on ne peut pas purement et simplement appliquer une TVA sociale puisque cela va concrètement réduire le pouvoir d'achat des personnes les plus modestes.
Trouve moi une mesure, même vertueuse comme l'augmentation du diesel, qui ne mets pas en difficulté les plus modestes. Elle est pourtant vivement souhaitée par les écolos "rosâtres".
Je sais que c'est navrant, mais c'est aussi logique malheureusement. Quand le vent souffle ce sont ceux qui ont les poches vides qui s'envolent. Même le cyclone Irma fait particulièrement mal au modestes au toits de paille. Mais ça fait plus de trente ans que je m'évertue à essayer de faire comprendre qu'en subventionnant la modestie, on lui donne une sacrée raison d'exister: on l'institutionnalisme.
Je peux avoir cette sensibilité propre aux socialiste, je l'ai et je la partage. Mais j'en ai une supplémentaire, j'enrage que ces mêmes socialistes l'institutionnalisent par l'assistanat. NON. Il faut vaincre la misère par la vaccination, pas par distribution d'analgésique gratuite.
Alors, je n'insulte pas ta sensibilité de gauche, au contraire je la salue. Mais si toute politique se limite à cet aspect de "partage" (avec toute la nuance restrictive qu'évoque le partage), moi je préfère la parabole de la multiplication des pains (avec toute la nuance d'investissement personnel du modeste dans son propre avenir). Je veux que la modestie soit guidée, coachée par les gens un peu plus aisés, pour qu'elle solidifie sa condition par ses propres actes. La manière noble, pas l'aumône!
En toute humilité, je suis personnellement très fier tout les jours, d'aider des modestes à l'être moins, non pas en donnant des biens, mais en donnant des conseils et des techniques pour mieux gérer son argent, aussi rare soit il, mais aussi comment en gagner d'avantage éventuellement. Parce que dans ma vie de village, je fais un peu figure de l'instituteur et du curé d'autrefois: tout le monde vient me demander "ce que je pense de". Je n'arrête pas d'aider, de conseiller, d'avertir de pièges, comme un jeune par exemple qui comptait acheter une petite maison en indivision avec sa copine (non marié, non pacsé) en empruntant. Ce petit coq macho voulait que le prêt soit prélevé sur son compte perso, en s'arrangeant avec sa copine après. Je lui ai expliqué qu'il devait absolument ouvrir un compte joint, s'il ne voulait pas que le départ imprévu de sa copine ne le mette dans une situation cocasse.
Voilà, on parle de modestes, mais qu'est ce qu'un modeste, sinon une fois sur deux, quelqu'un qui a fait des grosses bêtises et qui s'est surendetté, parce que personne ne l'a conseillé ou coaché! J'ai un salarié comme ça: je corrige ses lettres adressées à l'avocat de son ex, je l'aide autant que je peux dans sa galère, et lui évite de faire d'autre bêtises.
Alors, plutôt que de sortir les mouchoirs et les resto du cœurs, pourquoi ne pas sortir préventivement, du conseil et de l'assistance à la gestion de la vie! voilà ma vision du social: ne pas attendre d'avoir à faire le constat de la misère, ce qu'adorent les gens en mal de "maternisme" (exactement comme les chrétiens adorent le malheur), car elle n'arrive pas par hasard, jamais par hasard la misère. Plutôt que d'écouter sa mère, la misère devrait aller voir son père!
Il y a des "caritatifs" que je soupçonne d'être heureux d'une reconstitution timide et progressive d'une nouvelle jungle de Calais. A croire que certain ne trouve pas de sens à la vie s'ils ne donnent pas la becquée à un pauvre migrant! Nan, ce ne sont pas des poupées!