Cours d'autorité pour les profs

Venez nous parler des problèmes de nos écoles ( service minimum, l'accueil des enfants, effectifs dans les classes ... )
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politicien
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Message non lu par politicien » 16 déc. 2009, 20:57:00

Bonjour,
 Comment obtenir le respect des élèves, concilier discipline et dialogue avec des adolescents ? Pour la première fois, enseignants et proviseurs peuvent réfléchir ensemble sur toutes ces questions, échanger leurs doutes et leurs recettes. L’académie de Créteil avait lancé les conférences « tenue de classe » généralisées cette année en septembre pour tous ses néo-titulaires.   Depuis vendredi, la formation, déclinée sous forme de deux séminaires à trois mois d’intervalle, est proposée aux établissements du secondaire qui en font la demande. Une initiative menée sous l’égide de l’Université de tous les savoirs (série de conférences gratuites), son « patron », le philosophe Yves Michaud, et le jeune prof de banlieue, Sébastien Clerc. Le ministère de l’Education nationale a donné son aval pour une première série de dix séances qui se tiennent au sein de différents établissements de la région parisienne.

«On m’a bousculé », « on m’a craché dessus », « j’ai été baptisé au stylo à encre »… « L’Education nationale est ainsi faite qu’elle organise la rencontre entre les profs les plus débutants et les publics les plus remuants : mes premières années ont été difficiles. » Quelques mots suffisent à dérider la salle. Avouant dans la foulée qu’il lui arrive encore d’être chahuté, Sébastien Clerc met l’auditoire à l’aise. 
Si le jeune prof de lettres et d’histoire en lycée professionnel au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) s’adresse ce vendredi à un parterre d’enseignants, ce n’est pas en sauveur universel venu donner « la » solution. « Quand on parle de tenue de classe, la recette miracle n’existe pas », prévient-il, avant de livrer les astuces (lire ci-dessous) échafaudées au fil des ans ou piochées chez de plus aguerris : cours de politesse, note de sérieux, ou encore comment ne jamais tourner le dos à la classe ! Pendant trois heures, on évoque librement, entre collègues, les trucs pour éviter le chahut systématique, tenir les élèves en les intéressant, canaliser sa propre colère d’adulte bafoué par un ado remuant ou franchement insolent. 
Vingt-cinq profs ont répondu à l’invitation, pour cet après-midi de séminaire, premier du genre sur le respect. Dans la salle de cinéma du lycée Ravel, associé pour l’occasion à la cité scolaire voisine d’Hélène-Boucher, à Paris (XX e ), on trouve surtout des femmes. Tout sauf débutantes. Hyperattentives : on a même sorti les stylos pour prendre des notes. « Quand j’ai commencé, j’aurais tellement aimé qu’on me donne des trucs ! » applaudit l’une d’entre elles, vingt-cinq ans de métier et un emploi du temps partagé entre Ravel et un lycée professionnel. Les proviseurs des deux établissements en sont aussi. « En soi, déjà, un signe que tout n’est pas perdu », observe le philosophe et organisateur Yves Michaud. Une petite révolution, dans un milieu où l’on tend encore à étouffer ses difficultés. Car avouer aux collègues et aux proviseurs qu’on s’est fait chahuter se vit encore souvent comme un aveu : le risque de se voir jugé faible, mauvais prof.    «On a tous besoin de conseils pour exercer notre métier, qui devient de plus en plus difficile ! » lance Donatella Pointereau, « patronne » du lycée Ravel depuis la rentrée. « Même si mon collège-lycée, qui a la chance d’avoir beaucoup d’élèves agréables, n’est pas violemment en proie à la dégradation des relations avec les adultes, nous sommes, comme partout, confrontés à des anicroches », renchérit Olivier Minne, proviseur d’Hélène-Boucher. La preuve : il présidait hier le conseil de discipline d’un élève qui a insulté un prof. 
« A tout bout de champ, les élèves, alternativement surexcités ou totalement déprimés et avachis sur leurs tables, me disent :Madame, vous n’avez pas le droit. Le devoir, ils ne connaissent plus ! » se plaint une enseignante de seconde, qui reprend le métier après douze ans de pause. « Qu’on le veuille ou non, aujourd’hui c’est un fait, nous avons un rôle d’éducateur dans notre métier », répond Sébastien Clerc. « Ça prend du temps, mais c’est aussi passionnant. » Rendez-vous dans trois mois, si les professeurs le souhaitent, pour rediscuter ensemble des réflexions et évolutions de chacun, une fois retourné seul au front, devant ses classes.  Qu'en pensez vous ?   A plus tard, 
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mps
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Message non lu par mps » 16 déc. 2009, 21:22:00

Le plus grand bien ! Tout le monde a connu des profs doués, respectés, admirés, et qui arrivaient à passionner la classe sans flagornerie ni bêtifications.

Mais on ne peut fonder un ausi immense secteur que l'EN sur quelques connaissances académiques des enseignants, et leur seul talent - qui par définition est rare-.

Donc, tous les "trucs" sont les bienvenus icon_confused
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lucifer
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Message non lu par lucifer » 16 déc. 2009, 21:59:00

Un prof qui n'a pas d'autorité n'a rien à faire dans ce métier.
Maintenant que j'habite en province, je suis devenu peace and love. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ( surtout les descendants d'immigrés des cités que j'adore dorénavant )

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Magicfly
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Message non lu par Magicfly » 16 déc. 2009, 22:06:00

lucifer a écrit :Un prof qui n'a pas d'autorité n'a rien à faire dans ce métier.
J'ai entendu qu'en seconde année IUFM, les élèves prof la feront en alternance avec de la pratique sur le tas: Voilà aussi une autre bonne idée. Ces bonnes idées sont l'espoir que tout n'est pas foutu!
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Lou
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Message non lu par Lou » 17 déc. 2009, 09:24:00

Il faudrait aussi des cours d'autorité et d'éducation pour les parents, c'est la base. 

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Message non lu par mps » 17 déc. 2009, 09:46:00

L'autorité parentale et professorale est à inscrire dans les Droits de l'enfant.

Les éducateurs "mous" sont aussi nocifs et désagréables que si, quand on veut s'appuyer sur un mur, ce mur se mettait à reculer.
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Ayahuasca
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Message non lu par Ayahuasca » 25 déc. 2009, 20:06:00

 

J'ai entendu qu'en seconde année IUFM, les élèves prof la feront en alternance avec de la pratique sur le tas: Voilà aussi une autre bonne idée. Ces bonnes idées sont l'espoir que tout n'est pas foutu!



C'est déjà le cas, actuellement, un professeur du secondaire certifié assure entre 6 et 8 heures de cours en responsabilité en seconde année d'IUFM.
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Message non lu par mps » 25 déc. 2009, 22:25:00

Bien entendu, cela s'appelle "la pratique", mais n'est nullement gage d'empathie ni d'autorité.

Pour faire un parallèle, les psy spécialisés dans les rapports avec les cheins sont souvet indispensables, même à des gens qui en ont depuis toujours icon_confused
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Message non lu par Ayahuasca » 26 déc. 2009, 13:48:00

 
ImageBien entendu, cela s'appelle "la pratique", mais n'est nullement gage d'empathie ni d'autorité.
Tout à fait d'accord

Après, les professeurs eux-mêmes ne sont pas les uniques responsables. Quand on voit la défiance de la population envers ce corps de métier, le mépris, les diarrhées verbales permanentes chez certains contre ces sales profs, comment peut-on espèrer que les enfants et ados agissent autrement. Ils ne sont pas plus c... que la moyenne. S'ils voient leurs parents prendre fait et cause CONTRE leurs profs, pourquoi iraient-ils s'empêtrer dans des choses aussi absurdes et obsolètes que le respect, le travail, la responsabilité etc...

Un gamin insulte un prof (ce qui en dit long non sur l'autorité des enseignants, mais sur l'éducation parentale), se prend une claque, le père porte plainte...Comment lutter contre ça? La société actuelle est totalement démissionnaire envers les enfants (et pas que, plus aucune responsabilité personnelle, décharge permanente sue les Autres), mais elle demande tout à l'EN et exige en plus d'avoir son mot à dire.

Le drame dans tout cela, c'est définitivement l'irruption des parents à l'Ecole. Tout le monde sait mieux faire le métier que les profs eux-mêmes. Il y aurait presque de quoi en rire...
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Message non lu par mps » 26 déc. 2009, 15:08:00

Une constante très répandue actuelle est de faire "preuve d'indépendance" (autremement dit de compenser s médiocrité) en insulant tout ce qui représente l'autorité : le Président est un nabot arrogant, les flics sont des fachos, etc, etc. L'attitude de nombreux parents vis à vis de ceux qui tentent de dégrossir leurs rejetons est bien dans la même ligne.

Bien entendu que quelques profs sont complètement à côté de la plaque et même pas à leur place du tout, et que les parents ne peuvent feindre devant leurs enfants une admiration qui rendrait leur jugement suspect. Moi, je m'en sors très bien en disant aux miens : "vous ne connaissez pas votre chance de rencontrer à la fois des gens bbrillants et des nullités ; c'est l'exacte composante de la société dans laquelle vous évoluerez, et donc une excellente préparation à devoir vous entendre avec tout le monde" icon_cheesygrin icon_biggrin
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Message non lu par Magicfly » 26 déc. 2009, 15:19:00

Ayahuasca a écrit : 
ImageBien entendu, cela s'appelle "la pratique", mais n'est nullement gage d'empathie ni d'autorité.

Tout à fait d'accord

Après, les professeurs eux-mêmes ne sont pas les uniques responsables. Quand on voit la défiance de la population envers ce corps de métier, le mépris, les diarrhées verbales permanentes chez certains contre ces sales profs, comment peut-on espèrer que les enfants et ados agissent autrement. Ils ne sont pas plus c... que la moyenne. S'ils voient leurs parents prendre fait et cause CONTRE leurs profs, pourquoi iraient-ils s'empêtrer dans des choses aussi absurdes et obsolètes que le respect, le travail, la responsabilité etc...

Un gamin insulte un prof (ce qui en dit long non sur l'autorité des enseignants, mais sur l'éducation parentale), se prend une claque, le père porte plainte...Comment lutter contre ça? La société actuelle est totalement démissionnaire envers les enfants (et pas que, plus aucune responsabilité personnelle, décharge permanente sue les Autres), mais elle demande tout à l'EN et exige en plus d'avoir son mot à dire.

Le drame dans tout cela, c'est définitivement l'irruption des parents à l'Ecole. Tout le monde sait mieux faire le métier que les profs eux-mêmes. Il y aurait presque de quoi en rire...


Tout à fait d'accord! Mais n'est-ce pas cette gauche post-soixante-huitard relayée par les enseignants eux-mêmes qui ont prêché le fameux "il est interdit d'interdire"!
N'est-ce pas cette même gauche qui a promu l'assistanat à ts les étages et qui encore aujourd'hui voudrait s'aliéner encore plus de personnes dépendantes pour qu'ils leurs soient redevables  ..... et mettent le bon bulletin dans l'urne.
Aujourd’hui le refus d’autorité est le retour du bâton du laisser faire de deux générations. Aux enseignants de se battre pour un retour à l’autorité totale dans leur classe et dans l’enceinte de l’établissement au lieu de faire du prosélytisme politique. Le gouv. devant montrer son soutient aux enseignants en sanctionnant par des gestes forts sur toutes les formes d’irrespect des élèves et des parents !
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Message non lu par mps » 26 déc. 2009, 16:33:00

Eclatant de vérité ! Mais n'oublie pas que nos enseignants actuels sont eux-mêmes les gosses de la perte de tous repères de mai 68.
De pauvres types qui craignent comme la peste de paraître "autoritaires", quitte à laisser couler le bateau ...
Et qui préfèrent somatiser dans leur coin plutôt que de reprendre la main ?
Ces cours d'autorité professorales ne sont pas seuelement souhaitabbles, mais tout à fait indispensables.
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Message non lu par Ayahuasca » 26 déc. 2009, 19:58:00

Je pense que vous n'avez pas tort sur la génération 68 et ses héritiers.
Le souci étant que c'est à nous, la nouvelle génération d'enseignants, d'en payer le prix, précisément. Et c'est bien pour cela qu'un point (et un seul, soyons clairs)  de la réforme de la formation des enseignants à venir me réjouit: c'est la disparition programmée des IUFM et leurs cortèges de bêtises pédagogistes distillées avec dogmatisme par des gens qui n'ont pas été devant une classe depuis 20 ans et en sont bien contents (un comble)...
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Message non lu par Magicfly » 27 déc. 2009, 00:02:00

Ayahuasca a écrit :Je pense que vous n'avez pas tort sur la génération 68 et ses héritiers. Le souci étant que c'est à nous, la nouvelle génération d'enseignants, d'en payer le prix, précisément. Et c'est bien pour cela qu'un point (et un seul, soyons clairs)  de la réforme de la formation des enseignants à venir me réjouit: c'est la disparition programmée des IUFM et leurs cortèges de bêtises pédagogistes distillées avec dogmatisme par des gens qui n'ont pas été devant une classe depuis 20 ans et en sont bien contents (un comble)...
S'il te plait, je contresigne et j'ajouterais le dogmatisme des syndicats de l'EN comme le trop célèbre SNES
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