Les tablettes au collège, la fausse bonne idée de François Hollande

[politicien]

Bonjour,

« Des cours de codage » et « une tablette et une formation au numérique » pour tous les élèves de cinquième à partir de la rentrée 2016 : voilà les deux principaux points du « plan numérique » pour l'école qu'a précisé François Hollande, jeudi 6 novembre sur TF1. Les tablettes au collège, c'est presque une spécialité du président de la République : la Corrèze, son fief, équipe depuis 2010 les collégiens en iPad, la tablette d'Apple, dans le cadre d'un programme pilote qui prévoyait initialement d'équiper les élèves d'ordinateurs portables.

Gadget ou vrai apport pédagogique, la tablette ? En avril, l'Université de Cergy-Pontoise a publié pour le ministère de l'éducation nationale un long rapport, portant sur des expérimentations d'usage de tablettes dans les classes de primaire de huit établissements. Tout en restant prudent, le document relève que « l'étude met à jour des cas d'usages pertinents, à valeur ajoutée pour les élèves et qui s'accompagnent d'une réflexion approfondie de la part des enseignants, autant sur des considérations didactiques et pédagogiques que sur d'autres plus techniques ». Ce constat globalement positif s'accompagne cependant de points de vigilance importants, sur le niveau d'aisance et de formation des enseignants à ces outils, mais aussi et surtout sur « les instruments eux-mêmes » :

« La tablette apparaît dans l'étude comme ressource, pour accompagner les activités d'écriture en fournissant les aides adaptées facilement mobilisables. Elle offre des modalités d'écriture multiples et variées à forte valeur ajoutée, combinant très facilement des médias différents : texte-son, texte-image, vidéo. Elle constitue néanmoins un frein aux apprentissages, lorsque les processus cognitifs reliés à une tâche sont perturbés par des affichages subreptices. »

(...)

« Les enseignants concernés par l'étude ont attribué des fonctions aux tablettes (produire, s'aider, consulter, superviser) et font face à de nombreuses questions d'ingénierie [...]. Ils ont développé des schémas professionnels parfois inédits, et élaboré une technicité en conceptualisant certains processus afin de les rendre intelligibles à leurs élèves. Ces processus concernent par exemple la circulation des documents, le partage d'applications, l'accès à des services en ligne ou bien la convergence entre les instruments, le stockage en « cloud », l'organisation des systèmes de fichiers, etc. Cependant, les schèmes professionnels repérés dans cette étude sont souvent le fait d'enseignants déjà rompus à la pratique des technologies de l'information et de la communication en classe. Ils sont sophistiqués et s'appuient souvent sur des connaissances des technologies qui ne sont pas de sens commun. »

(...)

Un avis partagé par le Conseil national du numérique, un organisme consultatif du gouvernement composé d'experts, qui expliquait dans un long rapport sur le numérique à l'école rendu public en octobre que l'une des principales difficultés posées par les tablettes concernait les problèmes de compatibilité et de verrouillage : « Des tablettes propriétaires brident les outils et les contenus mobilisables par les enseignants. (...) Un inconvénient majeur des tablettes est la quasi impossibilité de les rendre interopérables. » Lors de la publication du rapport, plusieurs membres du Conseil avaient d'ailleurs fortement critiqué les plans d'équipement d'établissements scolaires en tablettes tactiles.

(...)

L'intégralité de cet article à lire sur Le Monde.fr

Qu'en pensez vous ?

[Nico37]

Effectivement, il y a d'autres priorités qui coûteront moins chères à mettre en oeuvre...

[johanono]

Cette idée de vouloir équiper les collégiens d'ordinateurs et/ou de tablettes n'est pas neuve. Beaucoup de conseils généraux dépensent déjà des sommes importantes pour acheter de tels matériels aux collégiens.

Non seulement de tels investissements sont onéreux, mais en plus, ils ne profitent pas vraiment à l'emploi en France (puisque ces équipements ne sont pas fabriqués en France).

Il est également permis de douter de l'utilité pédagogique de ces équipements. On dirait que nos gouvernants ont renoncé à apprendre le français et les savoirs fondamentaux à nos jeunes. A défaut de leur apprendre ces savoirs fondamentaux, on leur apprend à pianoter sur un ordinateur ou une tablette, et pour se donner bonne conscience, on se dit que c'est un moyen d'assurer une forme d'égalité dans l'accès à l'internet et à l'informatique. Mais c'est une sorte de nivellement par le bas... N'y a-t-il vraiment pas d'autres priorités ?

[Nombrilist]

Introduire l'apprentissage de la programmation est une bonne idée, mais devrait plutôt revêtir la forme d'une option plutôt qu'un apprentissage généralisé. 90% des élèves y seront totalement hermétique.

[johanono]

Mais avec cette politique d'achats, il ne s'agit même pas de leur apprendre la programmation. Il s'agit simplement de leur apprendre à se servir d'un ordinateur et/ou d'une tablette.

[Nombrilist]

Hollande a parlé de codage.

[Nico37]

Il faut bien commencer par la maitrise de l'objet et des outils avec de programmer :!: Par contre est-ce une priorité :

[Nombrilist]

Je suis mitigé sur la question. Pour avoir enseigné la bureautique en L3 il y a quelques années, le moins que l'on puisse dire est que les étudiants étaient très inégaux devant l'utilisation d'un ordinateur et des logiciels de bureautique (surtout Excel et Powerpoint). De nos jours, je trouve anormal que des jeunes ne se soient jamais servi de pack office. C'est un handicap par la suite à la fois pour leurs études et pour se trouver un boulot.

[Golgoth]

Pour les maths et les sciences, une tablette peut-être un outil très intéressant. Mais il faut des profs formés.

[Nombrilist]

Et c'est là où ça va coincer. Il y a beaucoup de profs femmes, et l'informatique et les femmes, ça ne fait souvent pas bon ménage.

[johanono]

Je suis mitigé sur la question. Pour avoir enseigné la bureautique en L3 il y a quelques années, le moins que l'on puisse dire est que les étudiants étaient très inégaux devant l'utilisation d'un ordinateur et des logiciels de bureautique (surtout Excel et Powerpoint). De nos jours, je trouve anormal que des jeunes ne se soient jamais servi de pack office. C'est un handicap par la suite à la fois pour leurs études et pour se trouver un boulot.

La principale inégalité ne se trouve-t-elle pas dans le manque de maîtrise de certains savoirs fondamentaux chez certains jeunes ? Des jeunes qui maîtrisent si mal le français peuvent-ils espérer quoi que ce soit dans leur vie professionnelle ?

[Nico37]

Et c'est là où ça va coincer. Il y a beaucoup de profs femmes, et l'informatique et les femmes, ça ne fait souvent pas bon ménage.

Pas chez les profs de sciences :!:
L'idée serait intéressante si de surcroît ça augmentait la motivation des élèves...

[Nombrilist]

Je suis mitigé sur la question. Pour avoir enseigné la bureautique en L3 il y a quelques années, le moins que l'on puisse dire est que les étudiants étaient très inégaux devant l'utilisation d'un ordinateur et des logiciels de bureautique (surtout Excel et Powerpoint). De nos jours, je trouve anormal que des jeunes ne se soient jamais servi de pack office. C'est un handicap par la suite à la fois pour leurs études et pour se trouver un boulot.

La principale inégalité ne se trouve-t-elle pas dans le manque de maîtrise de certains savoirs fondamentaux chez certains jeunes ? Des jeunes qui maîtrisent si mal le français peuvent-ils espérer quoi que ce soit dans leur vie professionnelle ?

J'ai parlé d'étudiants en L3...

[Narbonne]

Je crois que la tablette QooQ est made in France.

[silencieux31]

L'utilisation de l'ordinateur est indispensable a tous les niveaux et dans tous les métiers. Elle devrait déjà être une des matières de l'enseignement dès le collège.
Dans le secondaire, c'est aussi un outils indispensable car l'enseignement sans ordinateur, c'est une école de malentendants sans livres en braille.
Mais bon cela ne peut se faire sans avoir des professeurs aptes.