Le nombre de bacheliers professionnels augmente régulièrement : en 2014, ils étaient 160 000, soit 30 % du nombre total de bacheliers et le double par rapport à 1995. Et alors qu’à la création de ce diplôme, il était censé marquer la fin des études et l’entrée sur le marché du travail, il est devenu un accès à l’enseignement supérieur. Les bac pro sont de plus en plus nombreux à vouloir poursuivre leurs études dans le supérieur : ils étaient 17 % en 2000, ils sont 30 % aujourd’hui. Problème : leur voie d’accès la plus naturelle, le brevet de technicien supérieur (BTS) est souvent trusté par des bacheliers généraux et technologiques. Ils se retrouvent alors sur les bancs de l’université où ils échouent : leur taux de réussite en première année n’est que de 3,5 %.
Certes, la loi dite « Fioraso » de juillet 2013 a instauré des quotas académie par académie pour faciliter l’entrée de ces bac pro en BTS. Cette politique commence timidement à porter ses fruits : le nombre de propositions a augmenté de 12,5 %, mais de nombreux BTS sont très sélectifs et les résistances encore trop fortes. Et de toute façon, cette politique ne sera pas suffisante pour absorber à l’avenir le nombre de bac pro qui veulent poursuivre leurs études. Le ministère de l’enseignement supérieur anticipe que si le taux de poursuite dans le supérieur passait de 30 % à 50 % dans les années à venir, le flux à absorber serait supérieur à 200 000 étudiants par an, soit largement supérieur à la capacité d’accueil des BTS.
Pour résoudre cette difficile équation, Geneviève Fioraso veut créer une autre voie spécialement dédiée aux bac pro – baptisée section professionnelle supérieure – qui délivrera un nouveau diplôme : le brevet professionnel supérieur (BPS). Elle se fera entièrement en alternance. C’est Christian Lerminiaux, ex-président de la conférence des écoles d’ingénieurs (CDEFI) qui sera chargé de plancher sur cette nouvelle filière.
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