Il y a quelques jours, un document de travail de l'OCDE a rendu public une synthèse sur le système éducatif suédois. Cet exemple suédois est intéressant à plus d'un titre, car il montre ce que donne l'application d'un modèle éducatif libéral, avec une augmentation de l'autonomie des établissements, une liberté pédagogique dans le choix des matières enseignées, l'usage d'un chèque éducation, et bien d'autres réformes d'inspiration libérales.
Le résultat est sans appel : les résultats PISA de ce pays ont fortement chuté suite à l'introduction de ces mesures. Et la cause est clairement les fameuses réformes libérales instaurées dans les années 1990. Les chercheurs ont étudié dans le détail les causes du déclin, notamment sur les résultats scolaires, mais aussi sur le climat scolaire.
Le rapport est disponible ici : Improving Schools In Sweden.
Un résumé des résultats de cette étude est disponible sur le café pédagogique, dans l'article qui suit : Leçons suédoises.
Une citation qui résume parfaitement l'article :
Qu'en pensez-vous ?Pour Nathalie Mons, qui menait la discussion avec Beatriz Pont, "le contre exemple suédois montre l'importance des interactions entre les éléments de la réforme". Ainsi la décentralisation a généré des effets aussi pervers parce qu'elle a été associée à une mise en concurrence forte des écoles du fait du chèque éducation et de l'ouverture des free schools. De même la privatisation a eu des effets très négatifs sur le climat scolaire. On est passé de la bienveillance au laxisme.les écoles se sont livrées à une véritable surenchère des notes pour trouver des élèves. Un climat peu propice au travail s'est installé. Les écoles se sont aussi affrontées sur le curriculum : elles ont utilisé leur droit à aménager le curriculum pour réduire les maths par exemple, générant leur effondrement. Ce n'est pas le collège unique bienveillant qui s'est mis en place avec la réforme mais sous la pression de la concurrence une véritable "déconstruction du collège unique" (N Mons) avec une ségrégation scolaire accrue, un mauvais climat scolaire et un comportement inefficace des chefs d'établissement noyés sous une autonomie qui a généré une montagne de taches administratives.