Douche froide pour l'école suédoise
La Suède a besoin d'une réforme urgente de son système scolaire, en relevant les exigences et en revalorisant le métier d'enseignant, si elle veut enrayer la chute du niveau des élèves, a prévenu l'OCDE lundi.
suite
LE MODÈLE ÉDUCATIF SUÉDOIS MIS EN ACCUSATION PAR L’OCDE
Alors qu’il parait que les enfants suédois sont parmi les plus heureux au monde (les adolescents ne rentrent pas dans la catégorie enfants de l’OCDE), le système scolaire est quant à lui en perte de vitesse. La Suède est même, parmi les pays industrialisés, celui qui a connu le plus fort recul dans les classements internationaux pour ce qui est de la qualité de son enseignement. Dans un récent rapport, l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) a en effet recommandé à Stockholm de mettre en place “une réforme complète de l’éducation nationale” afin de revenir au niveau précédent.
Selon l’oraganisation, les performances des élèves dans le cadre du programme international d’évaluation PISA “a baissé fortement, passant de la moyenne des 33 pays de l’organisation en 2000 à un niveau nettement inférieur à la moyenne en 2012. Aucun autre pays du programme PISA n’a connu un déclin aussi important que la Suède pendant cette période”.
Selon Andreas Schleicher, le patron de la direction de l’éducation de l’OCDE, celle qui était jadis “un modèle d’éducation nationale”. Mais ça, a-t-il confié au quotidien britannique The Guardian, c’était avant les années 2000. C’est en effet à cette époque que “le système scolaire suédois a en quelque sorte perdu son âme : les écoles ont commencé une compétition entre elles non pas pour délivrer les meilleurs diplômes, mais pour proposer des bâtiments étincelants dans des centres commerciaux et aujourd’hui, les résultats sont sous les yeux de tous”.
Depuis les années 1990, le gouvernement suédois a permis aux écoles privées de prétendre aux subventions, au même titre que les écoles publiques. Pour la gauche, le système a ouvert la porte à des écoles plus intéressées par le profit que par une instruction de qualité. Les conservateurs pour leur part reprochent au système d’avoir accordé beaucoup trop d’influence aux classes, sapant ainsi l’autorité des enseignants.
Certains y voient également une conséquence de la politique qui consiste à mettre l’enfant au cœur de la société – la Suède ne se vante-t-elle pas sur son site internet d’être “le pays où les enfants comptent” et où “ils sont écoutés” et “considérés comme des individus” ? Une politique qui a produit, selon le psychiatre David Eberhard, une génération d’enfants instables, prétentieux et aux tendances dépressives. Nous avions d’ailleurs déjà évoqué ce problème précédemment (ici)
- See more at: http://www.ihsnews.net/le-modele-educat ... lrHw3.dpuf
En gros, on apprend que toutes les réformes adoptées ces dernières années en Suède (autonomie accrue des établissements, volonté de placer l'élève au centre du système, etc.) se sont traduites par une baisse générale du niveau scolaire des élèves et par un accroissement des inégalités scolaires.En Suède aussi, l'école va mal
Les faits - Selon l'OCDE, ce pays qui a déjà réformé plusieurs fois son système éducatif, doit encore le modifier en profondeur. Toutes les parties prenantes sur ce sujet ont travaillé ensemble et sont tombées d'accord.
Encore un mythe qui s'effondre : rien ne va plus dans le système éducatif suédois ! « Les résultats de la Suède à l’enquête Pisa de l’OCDE, qui étaient dans la moyenne il y a dix ans, se situent désormais nettement en dessous. Aucun autre pays participant à l’enquête Pisa n’enregistre un tel recul. Dans l’enquête la plus récente, la Suède se classe 28e en mathématiques parmi les 34 pays membres de l’OCDE, 27e en compréhension de l’écrit et 27e en sciences ». Voici le constat guère réjouissant fait dans le rapport « Improving Schools in Sweden: An OECD Perspective» publié le 4 mai.
Certains avaient déjà émis quelques inquiétudes sur la façon dont les parents suédois élevaient leur progéniture, suggérant que le pays de l'enfant-roi était en train de devenir celui de l'enfant-tyran. David Eberhard, psychiatre, avait développé cette thèse controversée dans son essai « Comment les enfants ont pris le pouvoir » publié en 2012, ouvrage qui avait fait grand bruit à l'époque en Suède. Heure du coucher, menu des repas, lieu des vacances... la culture du dialogue poussée à l'extrême faisait selon lui de la vie des parents un combat sans fin où tout doit être argumenté, justifié, défendu. Il ne faut donc sans doute pas s'étonner que la discipline à l’école se soit dégradée : d'après le rapport de l'OCDE, les élèves suédois sont plus susceptibles d’arriver en retard en classe que dans n’importe quel autre pays membre ! Et malgré un niveau de satisfaction professionnelle élevé, seuls 5 % des enseignants du premier cycle du secondaire estiment que le professorat jouit d’une bonne image auprès de la population, soit l’un des pourcentages les plus faibles de l’ensemble des pays ayant participé à l’enquête 2013 sur l’enseignement et l’apprentissage (Talis).
suite
Voilà qui devrait faire réfléchir les "pédagogistes" français qui veulent appliquer les mêmes principes au système français.