Les études servent-elles à intégrer le monde du travail ?

[politicien]

Bonjour,

Avec deux masters obtenus dans une université lilloise, Khalil Kheddar, 28 ans, pensait avoir de bonnes cartes en main pour trouver un emploi. Mais le jeune homme a déchanté. « J’ai bien galéré », constate-t-il, sans compter que « le fait d’avoir un prénom et un nom arabes ne m’a pas du tout aidé ». Aujourd’hui, il a trouvé un emploi de responsable commercial dans une jeune entreprise. Un emploi bien éloigné des études en commerce international et en stratégie qu’il a suivies. « Ce que j’ai appris à la fac, estime-t-il, ne m’a pas du tout servi dans la vie professionnelle. Je pense que l’université ne nous prépare pas au monde du travail. »

Dans l’appel à témoignages lancé sur LeMonde.fr, les jeunes diplômés sont nombreux à considérer, à l’instar de Khalil, que ce qu’ils ont appris pendant leurs études ne correspond pas aux attentes des entreprises. Rémy Tran, 23 ans, ingénieur centralien récemment embauché dans une entreprise aéronautique britannique, indique par exemple que « les entreprises veulent de l’expérience professionnelle. Jusqu’à maintenant, je n’ai pas eu à me servir dans mon travail de ce que j’ai pu apprendre en termes de contenus de cours. »

Des compétences trop académiques ?
Audrey, 26 ans, a suivi la voie royale : trois années de prépa littéraire puis un master à Sciences Po Paris. « Mes deux formations m’ont apporté beaucoup sur le plan ­humain, confie-t-elle, la façon d’analyser et d’écrire, sans compter la culture générale. » Mais en entrant sur le marché du travail, elle a déchanté. Il lui a fallu « plus d’un an » pour trouver un emploi. Malheureusement, dit-elle en effet, l’intérêt de ce qu’elle a appris a laissé les employeurs froids : « Cela ne suffit pas pour convaincre un recruteur, qui veut quelqu’un d’opérationnel tout de suite. »

(...)

Mettre l’accent sur la notion d’employabilité
La France est un pays « adéquationiste ». La tendance, depuis longtemps, est de fortement spécialiser les étudiants et d’adapter la formation à l’emploi. Cette politique a porté ses fruits. Selon une étude conduite par le Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq) en 2015, les jeunes diplômés ­considèrent que ce qu’ils ont appris, en termes de compétences techniques ou professionnelles, correspond à ce que les entreprises attendent.

Mais leur avis est opposé pour ce qui est des « compétences générales » (celles qui ne sont pas spécifiques à une formation : organiser le travail, communiquer, poser un problème, monter un projet, etc.). Par conséquent, l’impression qu’ont beaucoup de jeunes de ne pas être suffisamment formés aux besoins des entreprises montre peut-être « les limites de notre politique adéquationiste », note Philippe Lemistre, ingénieur de recherche au Céreq.

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http://www.lemonde.fr/campus/article/20 ... 01467.html

Qu'en pensez vous ?

[El Fredo]

L'enseignement purement académique c'est has-been, de nos jours il vaut mieux privilégier l'alternance.

[mordred]

L'enseignement purement académique c'est has-been, de nos jours il vaut mieux privilégier l'alternance.

21/20

[Nombrilist]

L'enseignement purement académique c'est has-been, de nos jours il vaut mieux privilégier l'alternance.

Malheureusement, les profs n'ont aucune idée du besoin des entreprises. Tout ce qui les intéresse, c'est d'avoir de la main d’œuvre gratos en stage pour effectuer les travaux de recherches à leur place.

[johanono]

Il convient de distinguer selon les filières. Un bac+5 en histoire de l'art n'aidera pas vraiment son titulaire à intégrer le marché du travail. Un diplôme universitaire en droit, en économie ou en médecine sera plus efficace de ce point de vue...

Il convient aussi d'avoir en tête certains principes de base. L'enseignement universitaire a peut-être beaucoup de défauts, mais il ne peut pas apporter aux jeunes une expérience pratique que seules les entreprises peuvent offrir. L'enseignement universitaire a vocation à apporter des compétences théoriques de base. Ensuite, il appartient aux entreprises de fournir à leurs jeunes salariés les compétences pratiques.

J'ai l'impression que certains patrons voudraient le beurre et l'argent du beurre : ils voudraient des jeunes salariés bien formés, avec déjà une grande expérience, et ne pas les payer. Mais ça ne peut pas marcher comme ça.

[Ramdams]

- Je suis passé par des années fac, qui ne m'ont en effet été d'aucune utilité.
- Je suis ensuite passé par une formation de type BTS-DUT en formation initiale censée se rapprocher de l'emploi. 4 à 8 semaines de stage, ce n'était pas du tout suffisant.
- Je suis actuellement en reconversion et souhaite intégrer une formation en alternance, dans un secteur que je dirais porteur (logistique-transports) mais il reste très difficile de convaincre un employeur du bienfondé d'une telle candidature qui, contrairement au BTS-DUT en formation initiale, engage pour deux ans et non pas pour quelques semaines. Et encore, la plus grande partie du salaire de l'apprenti est financée par l'Etat.

L'apprentissage est donc la voie à suivre, même si elle connaît des levées de boucliers de la part de cégétistes ou assimilés qui voient dans ces jeunes apprentis une main-d’œuvre peu chère capable de les rivaliser. Il faut absolument les renvoyer sur les roses. Par contre, l'Etat doit réellement convaincre les entreprises de l'intérêt d'embaucher un apprenti car de mon expérience, elles restent très frileuses. Je pense que les entreprises françaises ont elle aussi du retard.

[fan2machiavel]

formation vétérinaire: je trouve du boulot même dans les trous perdus (et à vrai dire surtout dans les trous perdus) avec des employeurs qui sont à la limite de me supplier de bosser pour eux

[Ramdams]

Tout le monde ne peut pas faire 7 à 10 ans d'études...

[Georges]

Tout le monde ne peut pas faire 7 à 10 ans d'études...

Et toi, tu en es à combien ?

[Ramdams]

J'ai cumulé 4 années d'études mais en raison d'errements, d'erreurs de formation, je n'ai que le niveau bac +2.

[Georges]

C'est vrai que l'on peut se tromper de voie, mais l'important est de s'en rendre compte. Deux années de perdues et peut-être pas perdue, cela ne compte pas beaucoup dans une vie.

[Papibilou]

La réponse est oui et non.
Sortez d'une école d'ingénieur ou de commerce un peu cotée et vous aurez, si ce n'est un pont d'or à la sortie, tout au moins du choix.
Sortez d'un master de sociologie ou d'histoire de l'art et je ne suis pas certain que les débouchés seront aussi nombreux.
Et là, la notion d'études supérieures pose une question: choisit-on une filière parce qu'elle va nous amener vers un boulot ou parce qu'elle nous plait ? Généralement la réponse est souvent la seconde, parce que ça nous plait.
Les étudiants qui veulent, parce que ça leur plait, suivre une filière non porteuse doivent impérativement être informés qu'ils n'auront que peu de chances d'avoir un boulot à la sortie et donc ne pas s'étonner ensuite.

Reste la responsabilité des universités et de l'état de continuer à accepter des filières absolument non porteuses.

[Ramdams]

Moi, j'ai fini par me poser la question suivante : "parmi toutes les formations qui m'ouvrent vers l'insertion professionnelle, laquelle me déplairait le moins ?". La question que se posent encore trop d'étudiants est l'inverse : "parmi toutes les formations que j'aime, laquelle est celle qui m'ouvrirait le plus vers l'insertion professionnelle ?".

Après, comme je l'ai dit plus tôt, la meilleure voie reste l'alternance. Sauf que les entreprises restent encore trop frileuses à l'idée d'embaucher un apprenti (quasi-gratuitement au passage puisque l'essentiel est payé par l'Etat). Il ne faut donc pas tout mettre sur le dos des étudiants, je pense que les entreprises françaises ne souhaitent pas prendre de risques alors qu'elles auraient tout à y gagner. C'est regrettable.

[politicien]

Mais les entreprises ont-elles le temps de s'occuper des apprentis ? Cela fait deux ans qu'on prend en alternance un étudiant qui prépare une licence et on se rend compte à l'usage que cela prend du temps et que parfois les tuteurs n'ont pas toujours le temps.

[omega95]

L'Education Nationale n'a jamais été en connexion directe avec les entreprises et leurs besoins réels.
L'EN a toujours considéré les entreprises comme des lieux de débauche où l'argent (c'est sale!) était roi et crachait allègrement sur elles...
Or, l'EN oublie qu'elle est censé former des travailleurs pour le privé par pour l'EN...!
On ne fait que récolter les fruits de l'incurie de l'EN depuis des années.... rien que de très normal.
Les entreprises, qui ont évoluée en même temps que le reste du monde, elles, embauchent donc des étrangers, plus flexibles, plus opérationnels et plus autonome. L'EN ne forme que des assistés, et c'est bien ce qe la France veut : des assistés chômeurs dépendant des bienfaits de l'Etat/Maman, des gros bébés qui ne pensent surtout pas par eux-même et qui ne font qu'attendre la béquée du gentil Etat....
Les quelques-uns qui ont échappés à ce formatage s’exilent et l'Etat les montre comme des méchants déserteurs....