Selon l'enquête internationale HBSC, le harcèlement a diminué au collège, entre 2010 et 2014. La deuxième journée nationale «Non au harcèlement» se tient ce jeudi.
«Nous sommes plusieurs centaines de milliers abandonnés par le système scolaire. On nous accusera d'être coupables, d'être faibles, de provoquer, de l'avoir cherché, de mentir, de ne pas savoir nous défendre. Nous serons insultés, battus, parfois jusqu'au sang, humiliés, sur internet, au collège, déshabillés, frappés par des dizaines et des dizaines d'élèves». De la sixième à la cinquième, Mathilde, adolescente précoce, a été le souffre-douleur de sa classe, endurant insultes et humiliations quotidiennes qu'elle a soigneusement cachées à ses proches. Dans 14 ans, harcelée (*), la jeune fille aujourd'hui âgée de 15 ans, raconte cet acharnement dont elle a été la victime, sous les yeux indifférents des équipes éducatives. «Certains d'entre nous mourront. Trois à quatre par an en France. En vous savez quoi? Il n'y aura jamais de justice», écrit-elle.
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Un collégien sur cinq confronté au cyberharcèlement
Outre la médiatisation des témoignages, les actions ministérielles successives, ainsi que le travail de recherche internationale entamé sur le sujet il y a maintenant 20 ans, ont sans doute porté leurs fruits. Dans un ouvrage collectif réunissant des contributions de chercheurs L'école face à la violence (**) qu'il a dirigé, Éric Debarbieux, le «Mr violences scolaires» des ministres de l'Éducation successifs de droite comme de gauche -de Luc Chatel à Najat Vallaud-Belkacem- fait le point sur le chemin parcouru en 20 ans, grâce aux enquêtes régulières de victimation et de climat scolaire. Sur le plan politique, les assises nationales contre le harcèlement à l'école, organisées en 2011 par Luc Chatel, marqueront un tournant. «La rencontre du ministre avec des victimes et des parents de victimes (...) achèveront de le persuader, hors de toute présence de la presse, de l'authenticité du sujet», écrit le chercheur.
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Le clip de prévention de la campagne 2016-2017 traite donc du cyberharcèlement. Sous le message «liker, c'est déjà harceler», il met en scène un lynchage numérique, celui d'une ado physiquement assaillie par des «like» au message qui lui est adressé: «tu ne mérites pas de vivre». Un clip qui matérialise ce monde virtuel où les adolescents vivent des émotions qui sont, elles, bien réelles.
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http://www.lefigaro.fr/actualite-france ... france.php
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