Le classement international Pisa, établi tous les trois ans par l’OCDE, est attendu mardi. En 2013, la France avait été jugée championne des inégalités scolaires…
Eric Charbonnier, expert à l'OCDE au "QG" de Pisa, à Boulogne Billancourt. (Mars pour le JDD)
Ceux qui espèrent un redressement risquent d'être déçus… La dernière enquête Pisa sera publiée mardi. Tous les trois ans, l'évaluation de l'OCDE compare les systèmes éducatifs du monde entier. Mais en France, "ne vous attendez pas à une grosse surprise, ni à ce que l'impact des réformes amorcées en 2012 soit visible", a déjà prévenu Andreas Schleicher, le "Monsieur Pisa" de l'OCDE, dans une interview à l'agence de presse spécialisée AEF.
Il faut donc s'attendre à des résultats semblables à ceux de 2012 : moyens en maths et en sciences, mauvais en ce qui concerne les inégalités scolaires, l'intégration des enfants d'immigrés ou le bien-être des élèves… Mais en quoi consiste Pisa (programme international pour le suivi des acquis)? Que sait-on de ce test géant (72 pays participants, 540.000 élèves de 15 ans évalués en 2015)?
Des questions ultra secrètes
"Il s'agit d'évaluer les connaissances des élèves, mais aussi les compétences qui vont leur servir tout au long de leur vie", explique Éric Charbonnier, expert éducation à l'OCDE. L'évaluation couvre trois domaines : lecture, maths et sciences. La majorité des questions restent secrètes. Car elles serviront à nouveau. En sciences par exemple (la dominante en 2015), quasiment tous les exercices de 2006 ont été repris (85 sur 103). Et 99 autres ajoutés.
Qui conçoit ces nouvelles questions? L'OCDE a confié la mission à un consortium mené par l'organisation américaine ETS (Educational Testing Service). À elle de combiner QCM/questions ouvertes, compétences, niveaux de difficulté… Une savante alchimie. Les pays participants font des propositions (71 retenues en 2015). Et des experts nommés par l'OCDE donnent leur avis. Pour s'assurer qu'aucun pays n'est favorisé, les exercices sont testés, un an avant, à petite échelle : pour la France, auprès de 2.000 élèves. Les pays, enfin, peuvent collectivement écarter des questions qu'ils jugent biaisées.
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http://www.lejdd.fr/Societe/Education/L ... isa-829750
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