Le socle et la statue

Venez nous parler des problèmes de nos écoles ( service minimum, l'accueil des enfants, effectifs dans les classes ... )
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Libre Plume
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Message non lu par Libre Plume » 08 juil. 2010, 17:22:00

L'idée de donner à chacun une culture de base n'est pas absurde. Reste à déterminer ce qui est digne d'y figurer. Dans l'esprit d'une éducation fondamentale, la culture de base devrait être définie indépendamment de la poursuite des études et des destins particuliers. C'est à la vie des gens ordinaires que la culture scolaire devrait faire référence, à ce qu'elle exige dans divers champs :
  • celui de la citoyenneté, de l'action associative, syndicale, politique ;
  • celui de la vie familiale, spirituelle, sexuelle, culturelle et relationnelle ;
  • celui de l'accès aux médias, aux technologies et aux réseaux de communication ;
  • celui de la conduite dans les divers mondes auxquels chacun est confronté : mondes du travail, de la consommation, des loisirs, de l'économie, des assurances, du logement, du changement, de l'éducation, de la santé. [/list:u]
    Pour concevoir une éducation de base qui préparerait à la vie, il importerait d'ancrer le curriculum dans une analyse des pratiques sociales ordinaires (Perrenoud, 2003 b), pour répondre à la question décisive : de quelles connaissances et compétences les jeunes de demain auront-il besoin pour être des citoyens à part entière dans la société, résoudre les problèmes qui les attendent, prendre en connaissance de cause les décisions qui affectent leur vie et celles de leurs proches ? Le socle de connaissances et de compétences en découlerait. Ce socle serait celui de la statue du citoyen lambda.

    Or, le curriculum actuel joue le rôle de socle pour une autre statue, celle des études longues, de la formation d'une élite. Ceux qui prétendent qu'on peut " faire d'une pierre deux coups " sont naïfs ou malhonnêtes. La citoyenneté exige un autre équilibre des disciplines et des contenus de chacune, l'apparition d'autres disciplines et la relégation au second plan de ce qui n'est que propédeutique des études longues. Si le débat sur les socles de connaissances ou de compétence n'aborde pas ce problème, ce n'est qu'un trompe-l'œil, une façon de ne rien changer au curriculum en se parant de vertus démocratiques.

    Bien entendu, l'école enseigne à lire, écrire, compter, savoir-faire qui paraissent fondamentaux pour tous. Ou plutôt, elle prétend le faire. Les enquêtes internationales montrent qu'un cinquième d'une classe d'âge n'atteint pas un degré suffisant de littératie. Ces jeunes brouillés avec la langue écrite quittent l'école à 15 ans ou sont orientés vers les filières professionnalisantes les plus courtes et les moins exigeantes.

    Comment peut-on affirmer que lire, écrire, compter sont des acquis " vitaux " et se satisfaire de n'atteindre cet objectif que pour 80% d'une classe d'âge ? On ne saurait mieux avouer que ce n'est pas une priorité absolue. Non parce que nos systèmes voudraient produire bon an mal an des illettrés, mais parce que la volonté de permettre à chacun d'apprendre à lire se heurte à d'autres priorités, qui concernent la préparation des élites.

    Dans la plupart des systèmes d'enseignement, le curriculum de l'école obligatoire n'est que marginalement conçu comme une éducation de base pour tous. Au-delà des quelques savoirs fondamentaux effectivement nécessaires à chacun, il vise à préparer aux études longues ceux qui auront, le jour venu, les moyens d'y accéder. L'école primaire prépare au collège, qui prépare au lycée, lui-même antichambre de l'Université et des Grandes Écoles. Telle est la logique d'un système scolaire construit par le haut et dont le curriculum est défini par les attentes du cycle d'études suivant bien plus que par référence aux pratiques sociales.

    La culture scolaire de ceux qui quittent l'école à 15 ans se caractérise donc par son inachèvement. Durant leur scolarité obligatoire, ces élèves ont été en contact avec un grand nombre de savoirs qui n'avaient véritablement de sens que comme préparation à des études supérieures, des savoirs dont ils ne peuvent rien faire s'ils abandonnent l'école pour " entrer dans la vie ", comme on dit.
    Notre système éducatif serait parfaitement capable de former des citoyens à part entière, quel que soit leur niveau de qualification scolaire, Mais il faudrait que notre société en fasse une priorité politique majeure. Or, cela ne correspond pas à la volonté des classes dirigeantes, ni même de la majorité des parents des nouvelles classes moyennes.

    Richelieu, cité par Lelièvre (1990), écrivait dans son Testament politique :

    Ainsi qu'un corps, qui aurait des yeux en toutes ses parties, serait monstrueux, de même un État le serait-il si tous ses sujets étaient savants. (…) Si les lettres étaient profanées à toutes sortes d'esprits, on verrait plus de gens capables de former des doutes que de les résoudre, et beaucoup seraient plus propres à s'opposer à des vérités qu'à les défendre… On y verrait aussi peu d'obéissance que l'orgueil et la présomption y seraient ordinaires.

    Ces choses sont aujourd'hui dites moins crûment. D'autant que les classes dominantes ne peuvent espérer conserver leur pouvoir sans disposer d'une main d'œuvre qualifiée. Tenir le plus grand nombre dans l'ignorance serait le priver en même temps des connaissances et compétences nécessaires à la production. Dans les pays développés, les classes dirigeantes ont désormais plus à perdre qu'à gagner à l'ignorance du peuple.

    Il y a belle lurette que la reproduction a pris des formes plus sophistiquées, qui passent par le contrôle des savoirs et du rapport au savoir et ne sont pas incompatibles avec une formation du plus grand nombre au niveau du bac. La pensée de Richelieu n'est pas dépassée, mais la domination, dans une société post-industrielle, exige des choix culturels plus subtils, que l'on trouve même dans l'enseignement supérieur, là où l'on forme par exemple des ingénieurs, des gestionnaires, voire des enseignants ou des médecins dépourvus de toute culture politique.

    Là où le clivage, qui passait jadis entre les ignorants et les savants, passe désormais entre les professionnels instruits qui font naïvement marcher la machine économique et ceux qui savent à qui profite l'ordre du monde. Instruction et citoyenneté ne font pas ipso facto cause commune. On assiste donc à une démocratisation relative de l'accès à la culture, avec une insistance cependant sur ce qui sert directement les intérêts de l'appareil de production.

    Pourquoi les mathématiques, les langues et les sciences exactes sont-elles à l'école des branches principales, sinon parce qu'elles privilégient l'homo faber ? Pourquoi les sciences sociales, la psychologie, l'économie, le droit sont-elles des disciplines marginales, voire totalement absentes du curriculum, sinon parce qu'elles donnent des armes qui peuvent équilibrer les rapports de force ?

    Quant aux parents appartenant aux nouvelles classes moyennes, leur ambition première n'est pas que leurs enfants soient des citoyens mais qu'ils réussissent dans la vie. Il faut à cette fin, faute d'un autre genre de capital, qu'ils accumulent des diplômes. Les " consommateurs d'école " (Ballion, 1982) en attendent un service : préparer efficacement leurs enfants à la concurrence qui les attend dans la course vers la réussite considérée comme du bonheur. C'est pourquoi ils font des pieds et des mains pour trouver la bonne école (Ballion, 1991), la bonne filière, les bonnes combinaisons d'options, ils jouent avec la carte scolaire, négocient des dérogations, paient des répétiteurs, vont rencontrer les enseignants pour qu'aucun obstacle n'entrave la marche de leurs enfants vers les diplômes convoités.

    Ces parents veulent bien faire. Ils ont de fortes attentes vis-à-vis de l'école publique. Si elle les déçoit, ils n'hésitent pas à mettre leurs enfants dans le privé. Sont-il contre la démocratie ? Nullement, mais elle leur paraît un acquis. Souhaitent-ils que 20 % d'une classe d'âge soit brouillée avec la lecture ? Pas du tout, ils trouvent que c'est dramatique, honteux, indigne des temps modernes.

    Mais ils seraient scandalisés que les enseignants de leurs enfants ralentissent
    le rythme pour garantir l'apprentissage de tous, furieux qu'ils enseignent des choses utiles pour la vie mais qui ne prépareraient pas leur propres enfants à réussir le mieux possible. Les parents de classes moyennes veulent par exemple que leurs enfants apprennent dès leur plus jeune âge une ou deux langues étrangères, des langues assurant leur mobilité sur le marché de la formation et du travail. En Suisse, les classes moyennes demandent et obtiennent progressivement qu'à l'école primaire l'apprentissage de l'anglais précède celui des autres langues nationales.

    Or, ces apprentissages prennent du temps, un temps qui manque déjà aux élèves les plus faibles pour maîtriser correctement la première langue scolaire, qui d'ailleurs n'est pas leur langue maternelle lorsqu'ils sont issus de l'immigration.
    Leur égocentrisme, c'est le nôtre, celui, ordinaire, de tous ceux qui, dans une société individualiste, espèrent tirer leur épingle du jeu et donner les meilleures chances à leurs enfants. Ce " chacun pour soi " n'a rien de monstrueux, il est désespérément normal. Mais il ne peut qu'entrer en conflit avec une école qui privilégierait la formation de citoyens. Du moins dès lors qu'il deviendrait visible que les savoirs et compétences utiles dans la vie ne sont pas exactement ceux qui servent d'atout dans la compétition pour la réussite scolaire et sociale.

    Il s'ensuit que les élèves qui sortent de l'école à 16 ans ont fait des mathématiques de haut niveau, mais ne savent pas calculer leur probabilité infime de gagner à la loterie ou au tiercé, ni estimer le coût du petit crédit. Ils ont fait des heures de biologie, mais n'ont pas compris les bases élémentaires de la contraception, de la toxicodépendance ou de la prévention du SIDA. Ils ont fait de la chimie, mais ne savent pas décoder les étiquettes des produits alimentaires. Ils ont fait de la physique, mais ne savent pas économiser l'énergie ou évaluer les risques technologiques. Ils ont étudié la littérature, mais sont incapables d'exprimer leurs propres sentiments.

    Confrontés aux assurances, au système bancaire, à la justice, aux règles de la propriété, aux subtilités du divorce, du droit du travail ou de la transmission du patrimoine, ils sont démunis de toute connaissance de base et n'ont d'autre choix que de s'en remettre à des conseillers plus ou moins bien intentionnés. De même s'agissant de la sexualité, de la famille, de l'éducation des enfants. Ou de la vie spirituelle. Vivant dans une société multicuturelle, dans laquelle les règles du jeu sont confuses et changeantes, où la violence est de moins en moins rare, ils n'ont pas de moyens d'analyse et cherchent leur salut dans le repli et le vote d'extrême droite.

    Prendre au sérieux l'idée d'un socle de connaissances et de compétences de base, c'est affronter cette tension entre deux fonctions historiques de l'école. Dans l'idéal, elles ne sont pas antagonistes. Dans le monde réel, faute de temps, elles entrent en conflit.
     

    On ne peut espérer sortir de la logique dominante sans une décentration majeure, condition d'une saisie des enjeux de civilisation. Le système éducatif est aujourd'hui à cet égard dans une situation qui rappelle la problématique du développement durable : on entrevoit ce qu'il faudrait faire, on le dit, mais on ne le fait pas, parce que les intérêts particuliers des individus, des classes sociales et des nations l'emportent toujours…
     
     

 
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mps
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Message non lu par mps » 08 juil. 2010, 17:38:00

En fait, ce genre d'informations serait  très utile dans les classes défavorisées. Une jeune maghrébine, aînée d'une famille nombreuse de parents illettrés, ma confié que ce qu'elle a appris de pous intéressant en primaires ... était de remplir un chèque, ce que ses parents étaient incapables de faire. Elle  est donc devenue à 10 ans le Ministre  des Finances de la famille ! 

Pour le reste, beaucoup des points évoqués s'apprennent normalemnt à table et en famille.

Mais je serais très tentée de voir les gosses de 13-14 ans se passer de ces ridicules cours de morale, au profit de cours sur les institutions. Ils comprendraient mieux les règles  du jeux.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Message non lu par pierre30 » 26 juil. 2010, 09:26:00

Pour les cours de morale, il n'y a rien de mieux , à mon avis, que le sport (après bien sûr la famille).

Je ne parle pas là du football professionnel pratiqué devant la télé !

Enseigner les institutions me parait fondamental dans un pays qui se veut le plus démocratique possible.

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KALIKO
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Message non lu par KALIKO » 29 juil. 2010, 07:15:00

sic .../... " D'autant que les classes dominantes ne peuvent espérer conserver leur pouvoir sans disposer d'une main d'œuvre qualifiée. Tenir le plus grand nombre dans l'ignorance serait le priver en même temps des connaissances et compétences nécessaires à la production. Dans les pays développés, les classes dirigeantes ont désormais plus à perdre qu'à gagner à l'ignorance du peuple. " .../...

Je ne suis pas d'accord avec cette donnée là... Je crois plutôt que les machines sont assez évoluées et robustes pour n'avoir besoin que d'un peu de personnel qualifié... et d'ailleurs cette qualification n'a pas besoin de "savoir" : uniquement de réflexes, d'apprentissage répétitif.
L'élite de nos jours est friande d'abrutis... de gros lourdeaux addictes à la télé-réalité. de bons gros veaux incapables de lire ou écrire car alors ils pourraient développer leur "pensée". Et de ça, il ne faut surtout pas. Ce qu'il faut : ce sont des masses qui disent " hou bin oui, il a raison! " (je ne comprends pas bien pourquoi mais il a raison !).
PAS MORT ?... PLUS FORT !

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mps
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Message non lu par mps » 29 juil. 2010, 12:14:00

Ravie d'apprécier ta fine connaissance des élites icon_biggrin
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

Conscience

Message non lu par Conscience » 16 août 2010, 18:30:00

.
A quand le retour du bon sens ? à croire que nos gouvernents organisent un complot pour nous reduire à néant,ils n en sont pas si loin !

comment dans une société autant muni d outil d information,peut même jusqu à ,en oublier l usage et comment sommes nous devenus des êtres égarés sans plus de sens commun ?ni conscience.

Ma-foi je suis perplexe et  ahurie comme un gamin à qui on vient de filer une mendale,il est temps d envisager un changement profond de notre société,ce n est qu une petite phrase mais il n y a que nous en comptant sur nous même qui pouvons relever ce défit,arrêtons les discours vains et créons une société ou l homme soit à la place qu il n aurait jamais du quitter la première , au coeur des priorités.

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artragis
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Message non lu par artragis » 17 août 2010, 19:14:00

Bonjour bonjour.
je ne peux, pour l'instant répondre qu'au message de libre plume.
Il y a beaucoup à dire, et donc je ne sais pas si la structure de mon message est la mieux adaptée, mais bon...

Tout d'abord, le premier problème de ce message est posé par ce fameux "homme ordinaire", qui me fait immédiatement penser à l'homme "normal" de Coluche. Je pèse ma comparaison tout simplement car l'homme ordinaire, qui peut oser le définir?
Sans compter que l'école est dirigée aux jeunes et leurs donner les préoccupations de leurs parents est non seulement contre productifs mais en plus anti progrès. Mais pourquoi pas y faire une simple référence?
Vient ensuite la précision :
* celui de la citoyenneté, de l'action associative, syndicale, politique ;
* celui de la vie familiale, spirituelle, sexuelle, culturelle et relationnelle ;
* celui de l'accès aux médias, aux technologies et aux réseaux de communication ;
* celui de la conduite dans les divers mondes auxquels chacun est confronté : mondes du travail, de la consommation, des loisirs, de l'économie, des assurances, du logement, du changement, de l'éducation, de la santé.
tous les français ne sont pas en association, encore moins syndiqués. Quant à donner une éducation politique à l'école, c'est très compliqué, je préfère garder le droit de réserve des professeurs, et éviter de les mettre dans la gêne.
Le deuxième point ne prend en compte que de l'éducation, pas de l'instruction, je pense qu'on fait déjà trop d'éducation à l'école, alors si en plus ça devenait une des bases... Sans compter que cela est déjà en cours, donc pas de problème.
L'accès aux médias, tout le monde l'a déjà, y est formé... C'est la volonté qui manque. Le CDI, la bibliothèque municipale (ou bien la médiathèque de la ville la plus proche)... tout cela donne un accès GRATUIT aux médias, souvent largement représentés. les téléphones font office, déjà, d'accès aux technologies.
D'accord pour le dernier point, mais comment le mettre en place?
Or, le curriculum actuel joue le rôle de socle pour une autre statue, celle des études longues, de la formation d'une élite.
d'un côté il dit que le système actuel est fait pour faire des élites, et de l'autre qu'il est impossible qu'il forme en même temps le citoyen qu'il appèle "lambda". Avons-nous besoin d'un citoyen lambda, d'élites, des deux? Lesquels sont des forces de progrès? Je n'ai pas de réponse à ces questions, cependant, il est clair qu'on a besoin des études longues (très longues) pour créer des inventeurs, des cadres, des professeurs... Il est clair qu'on a besoin d'ouvriers, de commerciaux... Il est clair qu'on a besoin d'artisans, et donc d'apprentissage (tant glorifié pour l'allemagne).
Je pense donc que l'auteur se trompe un peu de problème en voulant se préoccuper d'un bien abstrait citoyen lambda, qu'il ne peut lui même définir.
Pourquoi les mathématiques, les langues et les sciences exactes sont-elles à l'école des branches principales, sinon parce qu'elles privilégient l'homo faber ? Pourquoi les sciences sociales, la psychologie, l'économie, le droit sont-elles des disciplines marginales, voire totalement absentes du curriculum, sinon parce qu'elles donnent des armes qui peuvent équilibrer les rapports de force ?
je pense que c'est là que pêche le système scolaire ! Je n'ai jamais fait de SES, les L ne font pas de math et les ES sont mal considérés.
Leur égocentrisme, c'est le nôtre, celui, ordinaire, de tous ceux qui, dans une société individualiste, espèrent tirer leur épingle du jeu et donner les meilleures chances à leurs enfants. Ce " chacun pour soi " n'a rien de monstrueux, il est désespérément normal.
là ça devient de la démagogie "société individualiste", il ne s'agit pas d'élever une foule non de non, mais des citoyen, donc tout ce qu'il y a de plus individuel. L'éducation touche des individus, pas la foule, sinon on ne fait que créer des moutons, on appelle ça de l'embrigadement.
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Conscience

Message non lu par Conscience » 17 août 2010, 20:06:00

.
Bien,je ne partage pas ton avis sur bien des points mais j y reviendrai demain pour te donner mon point de vue. icon_biggrin

Conscience

Message non lu par Conscience » 18 août 2010, 10:41:00

.
Je ne butte pas sur l individu lambda dont la définition est simple un individu au quotient intellectuel se situant dans la moyenne,ils sont plus nombreux que ceux dont l enseignement fera des élites,c est ainsi.Il ne s agit pas de donner aux enfants , car la on parle d école primaire,des préoccupations de parent il s agit de les préparer aux difficultés auquel ils seront confrontées.En conséquence un enseignement adapté selon des besoins pratiques.  Le principe éducatif de tirer les enfants vers le haut,ce n est qu un " objectif." J entends par là illusoire.

 Un exemple on ne demande pas à un enfant  de courir avant de savoir marcher,on a jamais vu un parent contraindre un bébé à la course,on accepte qu il commence à évoluer dans l espace en marchant à quatre patte pour ensuite se mettre debout balbutiant puis assuré.

Donc je pars du même principe pour l enseignement des bases solides,lecture,grammaire,orthographe,calcul,géo,histoire pour avoir au minimum une culture générale pour un enfant qui ne ferait pas d étude au delà de seize ans.Nous sommes conscient  aujourd hui que les méthodes d enseignement sont à revoir étant donné les carences avérées.
l idée de maintenir les enfants aux études alors qu ils n en ont aucun goût,et faire un enseignement non pas pour l enfant mais pour satisfaire le désir des parents de les voir atteindre des objectifs alors même que certains enfants n en ont pas les capacités,quel est l intérêt ?

Donc ce qui me frappe,c est le manque de bon sens à commencer par les parents cette éducation de l enfant roi pour qui on imagine une situation professionnelle rêvée sans tenir compte de leur capacité et l enseignement de suivre le désir du parent plutôt que de l adapter au besoin de l enfant,le role de l enseignement est de donner des armes pour pouvoir se défendre,pas des galons.

Un bac aujourd hui ne vaut pas le certificat d étude de nos parents.On ne peut pas raisonner l enseignement en fonction des capacités maximales pour atteindre l objectif suprême,c est une hérésie.

Hérésie qui conduit sans doute à la frustration,un enfant à qui on fait croire l impossible ne voudra pas s abaisser à un travail manuel le considérant de seconde zone,alors que l épanouissement serait satisfait si on engageait l enfant vers des études adaptées à ses besoins non pas à être l élite,ce que d ailleurs bon nombre ne sera pas,c est pourquoi des bases solides sont indiquées car dans la situation ou l enfant ne poursuivra pas d étude secondaire,il sera au moins armé pour répondre au premier besoin.

On assiste là à une course effrénée de l idéal,qu est ce qu un idéal si on a pas les moyens de mettre en pratique pour y tendre ? l idéal n étant pas à être un intellectuel,mais un humain qui s épanouisse tant professionnllement que dans la vie,soit affective,sociale....

Voilà ce que m inspire ce texte.

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artragis
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Message non lu par artragis » 18 août 2010, 10:56:00

au quotient intellectuel se situant dans la moyenne
le quotient intellectuel ne signifie rien. mais alors rien du tout.
En conséquence un enseignement adapté selon des besoins pratiques.
oui et non, puisque tu ne connais pas encore les besoins pratiques des enfants. De plus la pluspart de ces choses sont déjà vues et revues à l'école dans les différentes disciplines.
L'enfant lambda n'existe pas vraiment, c'est comme quand on dit "les français sont riches car le revenu moyen est élevé".
Donc je pars du même principe pour l enseignement des bases solides,lecture,grammaire,orthographe,calcul,géo,histoire pour avoir au minimum une culture générale pour un enfant qui ne ferait pas d étude au delà de seize ans.
c'est déjà fait, seulement on a tué l'orthographe et la lecture en dénigrant la première et en changeant les méthodes d'apprentissage de la seconde.
l idée de maintenir les enfants aux études alors qu ils n en ont aucun goût,et faire un enseignement non pas pour l enfant mais pour satisfaire le désir des parents de les voir atteindre des objectifs alors même que certains enfants n en ont pas les capacités,quel est l intérêt ?
c'est assez cliché quand même ça. Il y a, bien sûr des parents qui veulent que leurs enfants réalisent les rêves qu'ils (les parents) ont abandonnés, mais c'est de plus en plus marginal. Par contre le dégoût pour les études, lui, augmente car les élèves ne veulent plus travailler, et entrent dans des spirales d'échec. On se contente du minimum au départ, mais ensuite on accumule les lacunes et ça le système n'y peut rien.
On ne peut pas raisonner l enseignement en fonction des capacités maximales pour atteindre l objectif suprême
je ne comprends pas cette phrase! c'est quoi les capacités maximales pour atteindre l'objectif supprême?
si on engageait l enfant vers des études adaptées à ses besoins
je savais qu'on pouvait engager l'élève dans les études selon ses capacités et ses ambitions, mais selon ses besoins???? là j'avoue je bloque sur cela. Comment peut-on orienter des élèves sur des besoins qu'ils ne connaissent parfois pas? En quoi ai-je plus besoin que mon voisin d'être ingénieur, en quoi a-t-il plus besoin d'être menuisier?
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Message non lu par Conscience » 18 août 2010, 15:33:00

.
QI,non pas que ce soit incontestable,mais seulement pour dire que tous nos enfants ne sont pas des génies et que la majorité se situe en dessous du génie,si tu préfères.

On connait les besoins pour être armé ne serait que pour le quotidien,l idée d introduire de nouvelle matière pour passer à un autre cycle d étude si les premières sont pas ou mal assimilées il y a des chances que l échec soit au bout sans compter ceux qui sont sur le carreau sans avoir appris ce minimum.

On ne peut pas raisonner l enseignement en fonction des capacités maximales pour atteindre l objectif suprême: je veux dire que le principe du nivellement par le haut,ne me semble pas adéquat étant donné que l école n accueille pas que des génies,si pour un élève brillant ,quatre trés intelligents et six intelligents sur une classe de trente cinq on en a perdu vingt quatre à qui on aura pas enseigner le plus élémentaire.Mais des choses qui lui seront inutiles surtout si il s arrête à seize ans.(maintenant que les exemples qui sont donné,politique...etc ne soit pas des matières que tu crois indispensable,tu as peut être raison mais ce que je conteste à l heure actuelle c est le manque de bon sens,je ne dis pas d introduire telle ou telle matière,car je ne me suis pas préoccupée du problème,n ayant pas d enfant.Mais les carences ont ne les ignorent pas,il faudrait repenser les choses.

si on engageait l enfant vers des études adaptées aux besoins,sourire je me suis mal exprimer.

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Message non lu par mps » 18 août 2010, 18:24:00

Il en  va des études comme du sport, sauf que le sport est mieux géré.

Tout enfant a l'occasion de tâter de quelques sports (équivalent des primaires)

Puis, il détermine celui qu'il aime, et s'y investit, avec les succès variables dûs à sa morphologie, à son mental, au temps qu'il y consacre.

Celui qui a un grand talent devient un champion (en se foulant beaucoup, ne l'oublions pas), celui qui est moins doué ou moins motivé aura au moins un peu développé ses poumons et se sera bien amusé.

Il ne viendrait à personne l'idée de râler parce que tous les sportifs n'arrivent pas au même niveau, ni moins encore de réduire l'exigence des entraînements.

C'est pourtant la grosse bêtise qu'on fait en matière d'enseignement.
C'est quand on a raison qu'il est difficile de prouver qu'on n'a pas tort. (Pierre Dac)

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Message non lu par artragis » 18 août 2010, 20:05:00

QI,non pas que ce soit incontestable,mais seulement pour dire que tous nos enfants ne sont pas des génies et que la majorité se situe en dessous du génie,si tu préfères.
le principe du génie c'est qu'il est facilement dénombrable, une centaine tout au plus en France.
De plus rares sont les génies qui deviennent nos élites, la pluspart d'entre eux préfèrent des activités productives, créer des choses incroyables, ou alors élever une grande entreprise peut être.
On connait les besoins pour être armé ne serait que pour le quotidien
on y est armé à la fin du collège pour le peu qu'on ai prêté attention aux cours.
Je sais remplir un chèque, un devis, une demande de prêt... La seule chose que je ne sais pas faire avec une simple calculette c'est calculer les intérêts totaux...
Mais des choses qui lui seront inutiles surtout si il s arrête à seize ans.
vu ce qu'on apprend en collège, vu les voix prises par les enfants qui partent à 16 ans, crois moi ils n'apprennent rien qui leur soient inutiles. Les carences sont souvent celles de l'élève, pas celle de l'enseignement, dont tu ne donnes aucune de concrète, tout comme l'auteur du texte.
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Message non lu par Conscience » 19 août 2010, 07:18:00

.
Tu nies donc en bloc les carences avérées des gosses qui sortent de l enseignement à seize ans ?

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Message non lu par artragis » 19 août 2010, 07:58:00

Tu nies donc en bloc les carences avérées des gosses qui sortent de l enseignement à seize ans ?
tu confirmes donc que tu ne sais pas lire?
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