Jean a écrit : ↑28 avr. 2018, 12:24:35
Jeff Van Planet a écrit : ↑28 avr. 2018, 11:47:57
asterix a écrit : ↑27 avr. 2018, 21:59:36
Le par cœur permet de palier à l'imperfection du raisonnement, en attendant qu'il se perfectionne. Je me rappelle avoir appris par cœur des choses que je ne comprenais pas, puis quelque mois après me les ressasser et les comprendre: c'est tout l'intérêt du par cœur. Sans compter que l’homogénéité d'une classe, ça n'existe pas, 30 élèves ne peuvent pas tout comprendre en même temps, le par cœur sert de lissage, de vase d'expansion. On stocke et on dépiaute plus tard, même l'année d'après: "ah! ça y est! j'ai compris ce que j'ai appris il y a 6 mois!" Cela parait risible, mais pourtant, nous avons plus ou moins tous fonctionné comme ça sans même nous en rendre compte.
En tout cas si tu fais du calcul mental sans connaitre tes tables par cœur, tu es très fort!
Quand au ridicule de la grammaire, c'est le propre de l'humain. Il est clair que le post humanisme verra disparaître la grammaire, au bénéfice d'une langue de primate, purement fonctionnelle, exclusivement réduite à satisfaire nos orifices, le cerveau devenant le 8 ème orifice de l'homme augmenté.
Le par cœur ça s'oublie aussi tôt que le contrôle est fini. Mon humble avis est que le par coeur n'a aucuns intérêt pédagogiques, en revanche pour les profs ça leurs fait gagner du temps.
Quant au table par cœur, moi je ne les ai jamais apprises par cœur, et pour être sûr de ne pas les apprendre, j'ai utilisé la logique.
Exemple, la table de 10 c'est juste ajouter un 0 derrière, la table de 5 c'est la moitié de celle de 10, la table de 7 c'est celle de 10 moins 3 pour chaque nombre. 35 fois 10 =350 moins 35+35+35 soit 105. 350 -105=245
la table de 11 c'est fois 10 plus le chiffre de départ: 17*11 c'est 17 avec le 0 170 plus le 17 de départ soit 187.
la table de 8 c'est le 10 moins 2 fois le chiffre de départ. 12*8 c'est 12 avec le 0 derrière 120 moins 12+12=24 120-24=96.
avec ça les divisions de tête deviennent un jeu d'enfants
La logique derrière les maths est bien plus utile que d'apprendre par cœur une table qui sera soit oubliée ou soit récitée complètement pour arriver au résultat. Car la logique que j'ai brièvement exposé juste au dessus permet de faire des calcules de tête, alors que d'apprendre par cœur ne le permet pas.
Et en plus la logique développe l'agilité mentale, ce qui est toujours bon a prendre.
En ce qui concerne la grammaire, mon avis personnel est que c'est qu'il faut l'apprendre, comme l'orthographe, néanmoins, la méthode du petit soldat avec des dictées je pense que c'est contre-productif.
Pas vraiment d'accord, le fait de savoir lire et compter (ce que beaucoup (mais pas tous) d'entre nous ne perdons pas avec l'âge) est bien le fruit d'un par cœur....
Le par cœur est indispensable pour dresser le "décor" dans lequel toutes réflexions se développent. C'est sur ces bases (on ne va pas redémontrer Archimedes= tous les jours ou la loi d'Ohm et d'une façon toute les lois de la physique élémentaire...) que l'on peut envisager des solutions intelligentes à des problèmes concrets.
Alors favoriser la réflexion bien sur mais cela ne peut se faire qu'en manipulant des des concepts acquis par la compréhension et mémorisé par le par cœur.
Merci Jean de compléter.
Pour la dictée, tout dépend comment elle est menée. C'est clair que si ça fait trembler l'enfant, c'est contre productif. Une dictée, il faut savoir la vendre, comme le reste. Donc j'ai tendance à penser que la compétence de l'enseignant est au centre de la réussite, mille fois plus que les programmes pédagogiques. Je crois qu'il faut faire confiance aux enseignants et à leur instinct, à leur intuition, et surtout les former à cela. Ce sont eux qui sont devant les élèves, et qui ont à faire sauter des verrous dans leur tête. Les pédagogies sont d'une verticalité navrante, d'un globalisme déconcertant, conçues comme des équilibres alimentaires pour poulets en batteries: il vont tous pondre le même oeuf! Cot alors! Cot cot même!
L'enfant contient les germes culturels. Car la culture finit par intégrer les gènes, et donc l'enfant présente des aptitudes génétiques à la culture. Donc il contient un "pré formatage", un programme de pré apprentissage. On ne part jamais de zéro avec un enfant, l'enseignant, le parent, déclenche l’incubation des germes contenus, exactement comme le printemps fait germer les glands. En plus, on néglige avec la plus grande condescendance, le miracle du mimétisme. Mimétisme vers l'adulte, mimétisme vers l'autre enfant, car de l'autre enfant on apprend une part immense. Copier sur le voisin, c'est aussi apprendre, même si c'est controversé. Les bons enseignants savent se servir des têtes de classe pour les aider, avec des méthodes non conventionnelles, issues de la psychologie spontanée, conçues dans l'instant, en fonction de. Les enseignants sont des artisans. Je le vois comme ça. Les pédagogies sont des protocoles de procédures pour production industrielle. Production industrielle qui a ses déchets. N'est ce pas?
@Jeff Van Planet Je ne suis pas en désaccord avec toi. Bien au contraire, je suis de ceux qui n'ont rien fichu à l'école, tout en maintenant une moyenne entre 11 et 14. Ce n'est donc pas le par cœur qui m'a sauvé, mais bel et bien le raisonnement et la capacité de rechercher au bon endroit ce que j'ai besoin de savoir. Seulement, si je m'étais d'avantage prêté au par cœur, j'aurai probablement eu un BAC avec une haute mention! Aucun regret, j'ai eu l'immense plaisir de me "faire" autrement, et la jubilation de l'autodidacte dans bien des domaines. Mais je vois bien également que des jeunes un peu "désavantagés", ne se sauvent pas non plus par le par cœur, car il faut bien comprendre un jour ce que l'on ingurgite, et le ressortir à bon escient.
Par contre, ma fille aînée a du apprendre l'équivalent d'une dizaine d’annuaires par cœur pour arriver au master 2. J'en suis pantois. Et la meilleure, c'est qu'elle a retenu, non pas les détails dans leur totalité, mais les schémas organigrammes ultra complexes, notamment en botanique mais pas que. Et ce trésor de savoir lui permet aujourd'hui une thèse en bio-toxicologie sur le parcours de certains métaux lourds dans les organismes aquatiques, impossible sans le par cœur. Là, tu as beau raisonner... l'échos te répond que c'est vide. Faut déjà savoir que le thorium et le zirconium existent, connaitre par cœur les formules chimiques de centaines éléments... Donc, le par cœur s'apprend aussi, il a ses méthodes, et il a ses résultats, mais aussi sa contribution à la construction du raisonnement. Méthodes proches des critiques littéraires qui avalent 2 ou 3 livres par jours.
Dernière chose: le par cœur, même si on l'oublie, il reste toujours une trace: le cerveau fait du ménage mais, les scientifiques savent de quoi je parle, et que je ne prétend pas expliquer. C'est comme "la mémoire de l'eau". Les molécules d'eau gardent une mémoire infime des molécules différente avec lesquelles elle ont été associées. Je m'explique sans doute de manière très profane, mais c'est le principe: la mémoire n'est
jamais totalement effacée. Dixit Alzheimer.
Note que je trouve ta petite méthode bonne, logique, mais qu'il faut néanmoins la retenir, exactement comme les tables de multiplication. On peut diminuer l'importance de la mémoire, mais à un certain niveau, on ne peut plus. Les matheux connaissent par cœur une bonne partie des logarithmes par commodité. Perso j'en suis loin, mais connaitre par cœur quelques formules de géométrie m'est utile tout les jours, et quelques formules simples liées au calcul de poussée ou de cinétique. Aussi au moins connaitre la racine de 2 et de 3.