Après PISA 2023, Le ministre prend de nouvelles mesures.

[pierre30]

Les élèves motivés sont ceux qui ont de meilleurs résultats que les copains. L'idee qu'ils ont de meilleurs resultats parce qu'ils sont motivés et aiment telle matiere naturellement est largement fausse.
L'école est un terrain de compétition organisé par l'EN.
Cette compétition est naturelle chez les ados : les fringues, le sport, le bagou ou l'école. L'élève qui a le goût des maths est en réalité celui qui brille dans cette matière devant les autres jeunes et les adultes.
En mélangeant les meilleurs et les moins bons, le nombre d'élèves 'motives' par leur réussite vis à vis du groupe est moins élevé. C'est lié à cette ambiance de compétition.
S'y ajoute la difficulté à faire progresser au même rythme un groupe très hétérogène.

Le système qui met des très bonnes notes aux meilleurs et des mauvaises aux moins bons ne fait qu'accentuer le phénomène. Est ce une bonne chose ? Pour les meilleurs c'est une bonne chose. Pour les moins bons, il faut leur souhaiter de briller dans un autre domaine que l'école. Ils retiendront forcément peu de chose de leur période de scolarité, et garderont une certaine aversion à l'effort intellectuel. En faisant des groupes de niveau on peut peut-être limiter ce phénomène.

[les orteils]

Les inégalités que notre système reproduit ne sont pas des inégalités de capacité, ce sont des inégalités de milieu familial.

En effet. Mais comment lutter contre :
- le gamin livré à lui-même toute la journée
- celui qui n'a pas d'espace pour travailler
- celui dont les parents n'ont que faire de l'école
- celui dont les problèmes familiaux qui monopolisent leur énergie
- celui qui ne bénéficie d'aucune stimulation culturelle ou intellectuelle
- etc.

[merlin]

Pour illustrer ton propos : @pierre30
Une amie a une fille brillantissime en terminale dans l'enseignement privé. Elle a 19.5 de moyenne G et sera recrutée sauf accident, sans prépa, directement à maison alfort (vétérinaire).
Elle parle anglais, et japonais, pour parfaire son japonais elle est partie 1 mois au japon dans un lycée pour être en immersion. Lorsqu'elle est revenue elle a passé un controle. elle a eu 19.5 alors que les élèves qui avaient assistés aux cours, pour les meilleurs, n'ont eu que 14. Du coup la prof a décidé de ne pas compter cette note dans son suivi afin de ne pas trop démotiver ceux qui n'avaient eu que 14.
Il a fallu un recommandé au chef d'établissement pour que celui ci reçoive les parents et reintègre la note reçue dans le dossier scolaire de la gamine.
Perso, cela me choque un peu, pas toi ?

[pierre30]

La gamine pourrait voir cela comme une injustice, mais vu sa moyenne elle ne serait peut être pas très affectée.
Elle est brillante à l'école. Cela lui donne probablement beaucoup de confiance en elle.
Ceux qui ont 14 restent de très bons élèves.

Clairement, les parents de la gamine font ce qu'il faut et meme plus. Tous les élèves ne sont pas dans ce cas. Mais est ce très grave ?
J'ai une amie d'origine coréenne qui m'a raconté le voyage qu'elle a fait en Corée pour présenter son ami à sa famille. Là bas la pression sociale pour 'réussir' est extrême. Elle préfère de très loin la France de ce point de vue.

Je pense que chaque cas est différent, mais les excès dans un sens comme dans l'autre ne font pas toujours le bonheur.

[Papibilou]

Si vous souhaitez un égalitarisme qui de fait ne peut exister car aucun de nous n'a les mêmes facultés que le voisin, vous obtenez un nivellement par le bas.
Si vous souhaitez tirer vers le haut non seulement les moins bons mais aussi les meilleurs car le pays en a besoin, vous accentuez les inégalités.

Les groupes de niveau ne sont pas liés à une amélioration du niveau global. Ils ne sont même pas forcément lié à une amélioration du niveau des meilleurs, tout dépend du poids famillial dans le développement de cette fameuse élite. Si tu fais un groupe de niveau avec 80-90% d'élèves qui ont surtout des cours particuliers à la maison, le groupe de niveau ne sert à rien. Par contre pour ceux qui en sont exclus, il ne fait que réduire leur niveau...

Et là on parle même pas d'égalitarisme, juste des résultats réels des mesures proposés. Les inégalités que notre système reproduit ne sont pas des inégalités de capacité, ce sont des inégalités de milieu familial. Il n'est pas impossible que forcer le collège unique, réduire les "fillière lentes" (bac en 4ans, 4ème-3ème DP6, passerelle bac pro-bac techno...) à portion congrue ont eu des effets sur cette reproduction car ces décisions ont surtout augmenté le nombre d'élèves par classe et leur hétérogénéité par les deux bouts.
Les "élites++" (c'est moi qui ai inventé ce mot, c'est juste pour faire comprendre le raisonnement) et les "élèves très faibles" se sont retrouvés dans les mêmes classes alors qu'avant tout était fait pour les mettre à part, mais surtout ils ne sont venu que s'ajouter aux classes préexistantes.

Si en plus on voit des filières pro mal dimensionné (filière commerce, filière petite enfance, filière aide à la personne, en gros des filières tertiaires souvent peu intéressantes et mal payées) concentrer les élèves "pas capables de faire un bac techno/général", on a en plus une démotivation globale des plus faibles. Bref il y a des besoins bien plus urgent que revenir à des choses qui ne marchent pas.

Que la majorité des niveaux faibles soient liés à leur milieu familial est pratiquement indiscutable. Mais essayer le mélange niveaux faibles niveaux forts n'a rien donné. C'est Luc Ferry qui affirmait que si l'on prenait uniquement les établissements de centre ville, on était premier du classement.

[pierre30]

Pour illustrer ton propos : @pierre30
Une amie a une fille brillantissime en terminale dans l'enseignement privé. Elle a 19.5 de moyenne G et sera recrutée sauf accident, sans prépa, directement à maison alfort (vétérinaire).
Elle parle anglais, et japonais, pour parfaire son japonais elle est partie 1 mois au japon dans un lycée pour être en immersion. Lorsqu'elle est revenue elle a passé un controle. elle a eu 19.5 alors que les élèves qui avaient assistés aux cours, pour les meilleurs, n'ont eu que 14. Du coup la prof a décidé de ne pas compter cette note dans son suivi afin de ne pas trop démotiver ceux qui n'avaient eu que 14.
Il a fallu un recommandé au chef d'établissement pour que celui ci reçoive les parents et reintègre la note reçue dans le dossier scolaire de la gamine.
Perso, cela me choque un peu, pas toi ?

Pour compléter ma réponse précédente : peut être es tu choqué parce que seule cette gamine a la chance d'aller au Japon. Ce voyage coûte cher, mais il n'est pas hors de portée de beaucoup. Le fils de mes voisins a passé 1 mois au Japon recemment. Il est passionne par cette civilisation. Le gamin travaille à mi-temps payé au SMIC. Son père est instit à la retraite et sa mère est sans emploi. C'est donc aussi une affaire de choix. De plus avoir de bonnes notes est assez vain. Je souhaite à cette gamine d'être heureuse. Les études sont un des éléments qui peuvent l'aider.

[pierre30]

Il y a dans Le Monde un article qui semble aborder le même thème à propos du 'goût' que se découvrent les meilleurs élèves pour les maths et, inversement, de 'l'aversion' des moins bons. Toutefois il semble en déduire que les groupes de niveau accentuent le phénomène.
Malheureusement je n'ai pas accès à tout l'article.
https://www.lemonde.fr/societe/article/ ... _3224.html

[les orteils]

On sait que les classes de niveau pénalisent les enfants faibles alors que le soutien, necessairement par groupe de niveau est efficace pour tous.

[pierre30]

Ce genre de certitude n'est il pas démenti par la baisse de niveau observée ?

[les orteils]

Ça fonctionne surtout en élémentaire pour les faibles et c'est très efficace, les "bons" sont moins retardés car la classe ralentit moins. C'est individualisé donc approprié.

[pierre30]

Le problème se pose peut être plus tard. Vu les résultats on ne peut pas ne pas se poser quelques questions.

[les orteils]

Un temps par groupe de niveau, une heure par semaine permet de reprendre une notion mal assimilée et de raccrocher un élève. C'est bien plus facile à vivre pour un élève que les classes de transition considérées souvent comme dépotoir où tous les élèves en difficulté se retrouvent, pas souvent les plus sages : bon courage aux profs !

[pierre30]

Sans aller jusqu'à des classes de transition, on peut imaginer plusieurs classes par niveau de math en collège, plutôt que par option de langue.

[pierre30]

Le ministre voudrait adopter la méthode de Singapour. Si j'ai bien compris il s'agit de faire assimiler à l'élève le raisonnement mathématique, plutôt que de lui donner à appliquer des recettes de cuisine. Le changement risque de bouleverser les méthodes d'enseignement et les objectifs dans les classes de primaire et peut etre collège. Demander à chaque élève de formuler à haute voix sera t il possible avec des effectifs de 20 élèves par classe ? L'adaptation pourrait être très progressive et les résultats longs à venir.

[les orteils]

On croit toujours que la logique coule de source. Pourquoi alors B+A ne fait pas BA pour certains élèves ?