L'école en France : une souffrance pour les enfants ?
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Bonjour,
Commençons par la bonne nouvelle: l'école ne va pas si mal que ça puisque neuf enfants sur dix disent s'y sentir bien. Un tiers «adore» même aller en classe. Mais un sur dix est en souffrance ou en danger à l'école et y a souvent peur, selon les conclusions d'une étude menée pour l'Unicef par l’Observatoire international de la violence à l’école, publiée ce mardi (à lire en PDF ici).
La teneur de ce rapport, somme toute assez inédit en France, justifie une annonce ministérielle: le chiffre de 10% d'élèves mal dans leur école à peine sorti, Luc Chatel, ministre de l'Education nationale, annonçait ce mardi la création d'un Conseil scientifique contre les discriminations à l’école, en particulier chargé de la lutte contre le harcèlement scolaire. Cette nouvelle entité sera présidée par François Heran, ancien directeur de l’Institut national des études démographiques, et devra proposer du concret pour la rentrée prochaine.
Menée en 2009-2010 auprès de 12 326 élèves de CE2, CM1 et CM2 de 8 à 12 ans issus de 157 écoles de huit académies, l'enquête vient mettre des chiffres sur un phénomène bien connu des enseignants, surveillants et parents. Phénomène qu'il convient «ni de nier ni d'exagérer», appelle Eric Debarbieux, directeur de l’Observatoire et missionné l'année dernière par Chatel pour diriger les Etats généraux de la violence à l'école.
Le chercheur se révèle toutefois surpris par la «massivité» du phénomène de harcèlement. Lequel prend moins la forme des violences graves parfois surmédiatisées que de petites vexations et violences du quotidien, un «bas bruit» allant du vol de la trousse au surnom humiliant, de la bagarre au fait d'être forcé d'embrasser un autre élève.
Des «microviolences» qui, répétées, peuvent à long terme avoir des conséquences graves : absentéisme, dépression, délinquance... Une faible estime de soi et des tendances dépressives sont beaucoup plus fortes pour les adultes ayant été harcelés autrefois, souligne le rapport.
Violences physiques et verbales
De quelles violences parle-t-on? L'étude a cherché à cerner d'une part les violences entre élèves: verbales (moqueries, rejet, racisme, insultes...), physiques (coups, bousculades, cheveux tirés...), violences «à connotation sexuelle» (voyeurisme dans les toilettes, déshabillage forcé, baiser forcé), violences «d'appropriation» (vols d'objets personnels, de matériel scolaire, du goûter, racket...) et enfin jeux dangereux (jeu du foulard...). A été d'autre part prise en compte la victimation par les adultes: sentiment de rejet de la part du maître, punitions corporelles.
Résultat, le taux d’élèves victimes de harcèlement physique est estimé à 10,1%, 71,8% des élèves interrogés n’étant pas victimes de violences et 18% l’étant occasionnellement. Pour les violences verbales, près de deux tiers des élèves (65%) se disent pas ou très peu concernés comme victimes, tandis que 14,4% le sont modérément ou fréquemment. Au total, 11,7% des élèves interrogés sont victimes de violences répétées à la fois physiques et verbales.
Solitude
Derrière ce chiffre apparaissent quelques enseignements. D'abord, le constat est valable quelle que soit la sociologie de l’établissement. En clair, les élèves ne sont pas plus harcelés en ZEP qu'ailleurs. Ensuite, les garçons sont bien plus souvent agresseurs que les filles, et pas seulement pour les agressions physiques. Enfin, en primaire aussi la violence entraîne la violence, selon la logique du bouc-émissaire: «Quand un enfant commence à être harcelé sur un type de violence, très vite toutes les autres formes de violences lui tombent dessus», résume Debarbieux. «Il y a un phénomène d'effondrement qui plonge l'enfant victime dans la solitude.»
Comment aider ces enfants, qu'ils soient victimes ou agresseurs? Les pays d'Europe du Nord et l'Angleterre ont réussi à faire baisser de moitié le nombre d'élève harcelé, rappelle Eric Debarbieux, qui réserve ses propositions pour dans une quinzaine de jours. Pour avoir un tableau de la situation dans le second degré, le ministère a lancé une enquête de victimation (c'est-à-dire qui interroge directement les victimes sur leur ressenti) dont les premiers résultats devraient tomber en septembre.
Qu'en pensez vous ?
A plus tard,
Commençons par la bonne nouvelle: l'école ne va pas si mal que ça puisque neuf enfants sur dix disent s'y sentir bien. Un tiers «adore» même aller en classe. Mais un sur dix est en souffrance ou en danger à l'école et y a souvent peur, selon les conclusions d'une étude menée pour l'Unicef par l’Observatoire international de la violence à l’école, publiée ce mardi (à lire en PDF ici).
La teneur de ce rapport, somme toute assez inédit en France, justifie une annonce ministérielle: le chiffre de 10% d'élèves mal dans leur école à peine sorti, Luc Chatel, ministre de l'Education nationale, annonçait ce mardi la création d'un Conseil scientifique contre les discriminations à l’école, en particulier chargé de la lutte contre le harcèlement scolaire. Cette nouvelle entité sera présidée par François Heran, ancien directeur de l’Institut national des études démographiques, et devra proposer du concret pour la rentrée prochaine.
Menée en 2009-2010 auprès de 12 326 élèves de CE2, CM1 et CM2 de 8 à 12 ans issus de 157 écoles de huit académies, l'enquête vient mettre des chiffres sur un phénomène bien connu des enseignants, surveillants et parents. Phénomène qu'il convient «ni de nier ni d'exagérer», appelle Eric Debarbieux, directeur de l’Observatoire et missionné l'année dernière par Chatel pour diriger les Etats généraux de la violence à l'école.
Le chercheur se révèle toutefois surpris par la «massivité» du phénomène de harcèlement. Lequel prend moins la forme des violences graves parfois surmédiatisées que de petites vexations et violences du quotidien, un «bas bruit» allant du vol de la trousse au surnom humiliant, de la bagarre au fait d'être forcé d'embrasser un autre élève.
Des «microviolences» qui, répétées, peuvent à long terme avoir des conséquences graves : absentéisme, dépression, délinquance... Une faible estime de soi et des tendances dépressives sont beaucoup plus fortes pour les adultes ayant été harcelés autrefois, souligne le rapport.
Violences physiques et verbales
De quelles violences parle-t-on? L'étude a cherché à cerner d'une part les violences entre élèves: verbales (moqueries, rejet, racisme, insultes...), physiques (coups, bousculades, cheveux tirés...), violences «à connotation sexuelle» (voyeurisme dans les toilettes, déshabillage forcé, baiser forcé), violences «d'appropriation» (vols d'objets personnels, de matériel scolaire, du goûter, racket...) et enfin jeux dangereux (jeu du foulard...). A été d'autre part prise en compte la victimation par les adultes: sentiment de rejet de la part du maître, punitions corporelles.
Résultat, le taux d’élèves victimes de harcèlement physique est estimé à 10,1%, 71,8% des élèves interrogés n’étant pas victimes de violences et 18% l’étant occasionnellement. Pour les violences verbales, près de deux tiers des élèves (65%) se disent pas ou très peu concernés comme victimes, tandis que 14,4% le sont modérément ou fréquemment. Au total, 11,7% des élèves interrogés sont victimes de violences répétées à la fois physiques et verbales.
Solitude
Derrière ce chiffre apparaissent quelques enseignements. D'abord, le constat est valable quelle que soit la sociologie de l’établissement. En clair, les élèves ne sont pas plus harcelés en ZEP qu'ailleurs. Ensuite, les garçons sont bien plus souvent agresseurs que les filles, et pas seulement pour les agressions physiques. Enfin, en primaire aussi la violence entraîne la violence, selon la logique du bouc-émissaire: «Quand un enfant commence à être harcelé sur un type de violence, très vite toutes les autres formes de violences lui tombent dessus», résume Debarbieux. «Il y a un phénomène d'effondrement qui plonge l'enfant victime dans la solitude.»
Comment aider ces enfants, qu'ils soient victimes ou agresseurs? Les pays d'Europe du Nord et l'Angleterre ont réussi à faire baisser de moitié le nombre d'élève harcelé, rappelle Eric Debarbieux, qui réserve ses propositions pour dans une quinzaine de jours. Pour avoir un tableau de la situation dans le second degré, le ministère a lancé une enquête de victimation (c'est-à-dire qui interroge directement les victimes sur leur ressenti) dont les premiers résultats devraient tomber en septembre.
Qu'en pensez vous ?
A plus tard,
« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire »
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C'est marrant. Sur certains points, je n'ai pas la même lecture du rapport:
"D'abord, le constat est valable quelle que soit la sociologie de l’établissement. En clair, les élèves ne sont pas plus harcelés en ZEP qu'ailleurs."
Je n'ai pas vu où le rapport étudie ce point. Pour moi, c'est absent du rapport.
"Ensuite, les garçons sont bien plus souvent agresseurs que les filles, et pas seulement pour les agressions physiques."
Faux. D'après le rapport, environ 45% des agressions verbales impliquent au moins une fille en tant qu'agresseur et 68% impliquent au moins un garçon.
"Enfin, en primaire aussi la violence entraîne la violence, selon la logique du bouc-émissaire"
Phénomène ultra-courant dans le règne animal.
"Comment aider ces enfants, qu'ils soient victimes ou agresseurs?"
Le rapport n'étudie que les victimes, pas les agresseurs. Donc, je serais étonné que l'on puisse faire des propositions sur les agresseurs, vu qu'ils ne sont pas identifiés.
Pour conclure, je retiens quand même qu'un tiers des élèves sont victimes de violences, régulières ou occasionnelles.
"D'abord, le constat est valable quelle que soit la sociologie de l’établissement. En clair, les élèves ne sont pas plus harcelés en ZEP qu'ailleurs."
Je n'ai pas vu où le rapport étudie ce point. Pour moi, c'est absent du rapport.
"Ensuite, les garçons sont bien plus souvent agresseurs que les filles, et pas seulement pour les agressions physiques."
Faux. D'après le rapport, environ 45% des agressions verbales impliquent au moins une fille en tant qu'agresseur et 68% impliquent au moins un garçon.
"Enfin, en primaire aussi la violence entraîne la violence, selon la logique du bouc-émissaire"
Phénomène ultra-courant dans le règne animal.
"Comment aider ces enfants, qu'ils soient victimes ou agresseurs?"
Le rapport n'étudie que les victimes, pas les agresseurs. Donc, je serais étonné que l'on puisse faire des propositions sur les agresseurs, vu qu'ils ne sont pas identifiés.
Pour conclure, je retiens quand même qu'un tiers des élèves sont victimes de violences, régulières ou occasionnelles.
Qui n'a jamais été violenté (verbalement ou physiquement) et a violenté lui-même ?
Moi perso, on m'a traité de "nain jaune" au Collège, voire pire. Et j'ai été audieux avec d'autres, en les humiliant et tout...
Mais tout le monde a subit ça... Et on en ressort normal ; enfin moi je suis pas tout à fait normal, mais bon, la plupart des gens si... lol
C'est pas nouveau, c'est souvent comme ça (au collège notamment, ou on est vraiment tous méchants), ben pour lutter contre ces violences, il faut développer le nombre de pions au collège et les caméras de vidéosurveillance dans les cours, c'est tout. Mais surtout les caméras, je pense que ça serait une bonne idée.
Moi perso, on m'a traité de "nain jaune" au Collège, voire pire. Et j'ai été audieux avec d'autres, en les humiliant et tout...
Mais tout le monde a subit ça... Et on en ressort normal ; enfin moi je suis pas tout à fait normal, mais bon, la plupart des gens si... lol
C'est pas nouveau, c'est souvent comme ça (au collège notamment, ou on est vraiment tous méchants), ben pour lutter contre ces violences, il faut développer le nombre de pions au collège et les caméras de vidéosurveillance dans les cours, c'est tout. Mais surtout les caméras, je pense que ça serait une bonne idée.
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Pas vraiment. Il n'avait aucun ami. C'était le genre un peu idiot du village. Mais je l'ai recroisé plus tard, il avait muri, était plus sur de lui et avait entrepris des études de comptabilité (ce que je n'aurais jamais pu imaginer, l'ayant connu au collège). Comme quoi on peut être en échec scolaire et s'en sortir par la suite. Je suppose qu'il est tombé dans un bon lycée (ses parents ont du y faire attention).
Chez nous, c'était Guillaume le bouc émissaire, il était poilu de partout (partout sur tout le visage, alors que nous on était complètement imberbe), il puait la pisse, et était pas vraiment fut-fut. En plus de celà, il voulait devenir soit informaticien (mais tapait à deux à l'heure sur le clavier) ou concessionnaire automobile (alors qu'il parlait pas du tout des caisses, comparé à d'autres mecs). Du coup c'était raillerie sur raillerie, le pauvre...
Guillaume si tu m'entends icon_cheesygrin
Guillaume si tu m'entends icon_cheesygrin
Quand j'étais enfant, c'était moi qui terrorisait les autres. J'y pense souvent, je pense aux souffrances gratuites que j'ai fait subir et j'en éprouve beaucoup de remord. J'aimerais retrouver mes "victimes" pour leur dire combien je regrette, mais ça remonte à si loin, je ne me souviens même plus de leurs prénoms.
J'en ai fait aussi beaucoup baver aux profs. J'étais irrespectueuse, impolie, agressive. J'étais collée presque tous les mercredis, mais ça me plaisait bien, comme ça, je n'étais pas chez moi.
Le fond du problème était qu'il régnait une grande violence à la maison, alors il fallait bien que je me défoule quelque part, que je vide cette colère sur quelqu'un. Je pense, avec du recul, que mes profs savaient, d'où leur laxisme. Mon père me terrorisait tant que je n'avais peur de personne d'autre, ce qui n'aidait pas les profs à imposer leur autorité.
La majorité des enfants violents, sont eux même victimes de cette même violence. L'indifférence et désintérêt sont aussi des formes de violence. Maintenant, n'oublions pas non plus qu'un enfant est un enfant. Et les générations passant, les enfants ont toujours ce petit coté moqueur qui les caractérisent, pas de quoi en faire tout un plat, comme si c'était une nouveauté.
J'en ai fait aussi beaucoup baver aux profs. J'étais irrespectueuse, impolie, agressive. J'étais collée presque tous les mercredis, mais ça me plaisait bien, comme ça, je n'étais pas chez moi.
Le fond du problème était qu'il régnait une grande violence à la maison, alors il fallait bien que je me défoule quelque part, que je vide cette colère sur quelqu'un. Je pense, avec du recul, que mes profs savaient, d'où leur laxisme. Mon père me terrorisait tant que je n'avais peur de personne d'autre, ce qui n'aidait pas les profs à imposer leur autorité.
La majorité des enfants violents, sont eux même victimes de cette même violence. L'indifférence et désintérêt sont aussi des formes de violence. Maintenant, n'oublions pas non plus qu'un enfant est un enfant. Et les générations passant, les enfants ont toujours ce petit coté moqueur qui les caractérisent, pas de quoi en faire tout un plat, comme si c'était une nouveauté.
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