Qu'en pensez vous ?Favoriser l'entrée des lycéens issus de bacs professionnels et technologiques dans ces formations courtes permettrait de limiter le nombre d'étudiants qui sortent du système universitaire sans diplôme.
Lutter contre le décrochage à l'université. En cette fin d'année scolaire, à l'heure des bilans, le thème des «perdus de vue» de la fac revient avec acuité. C'est le moment qu'a choisi le sénateur UMP Christian Demuynck pour remettre un rapport à Valérie Pécresse sur les pistes à mettre en place pour lutter contre ce triangle des Bermudes universitaire qui laisse chaque année sur le bord de la route quelques 80.000 jeunes, soit 20 % des étudiants, pendant leurs premières années d'étude. Même si la France n'est pas la plus mal placée dans ce domaine, avec un taux moyen de 30 % de décrocheurs dans les pays de l'OCDE.
«Cela reste beaucoup trop, même si ce chiffre recouvre des réalités diverses», note Christian Demuynck. Avec un gâchis humain et financier, puisque le coût de l'échec à l'université est chiffré à un milliard d'euros qui n'aboutit pas à une formation tangible, note le rapport. Depuis l'arrivée de Valérie Pécresse, des moyens ont été mis sur la table dans le cadre du plan «réussir en licence». Avec une priorité clairement affichée : faciliter la réorientation vers d'autres filières et favoriser l'insertion professionnelle. L'idée phare du rapport de Christian Demuynck est de mettre en place des quotas dans les formations courtes (BTS et IUT) pour les bacs professionnels et technologiques. Car ces diplômes, adaptés à ce type de bacheliers, sont de plus en plus pris d'assaut par des bacheliers de filières générales. Du coup, les bacheliers «pros» et «technos» choisissent, souvent par défaut, l'université, où le taux d'échec en première année est de 61 % pour les étudiants issus de filières professionnelles et de 31 % pour ceux issus de baccalauréats technologiques. Le sénateur Christian Demuynck propose donc d'introduire un quota de 60 % de bacheliers technologiques ou professionnels dans chaque BTS et de 40 % dans le IUT.
Meilleure orientationAutre proposition, intensifier les évaluations et les contrôles. «De telles évaluations n'ont pas forcément pour but de mettre la pression, mais de voir si quelque chose ne va pas dans tel ou tel matière», insiste Christian Demuynck. Enfin, il recommande de faire évaluer les enseignants par les étudiants, comme cela se fait à Bordeaux et à ToulouseLe rapport insiste également sur la nécessité de poursuivre une meilleure orientation, mais aussi de donner aux nouveaux étudiants une meilleure connaissance de l'université, notamment par un tutorat actif, ce que font déjà plusieurs d'entre elles.
Le Figaro.fr
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