Vers la fin du CAPES ?

Venez nous parler des problèmes de nos écoles ( service minimum, l'accueil des enfants, effectifs dans les classes ... )
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politicien
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Message non lu par politicien » 01 juil. 2011, 23:08:00

Bonjour,

   
Un rapport parlementaire commandé par Luc Chatel à la demande de Nicolas Sarkozy recommande de supprimer les concours de recrutement pour les professeurs (Capes, agrégation, concours de professeur des écoles), qui permet de recruter les professeurs, rapporte RTL.

Les parlementaires estiment que le niveau master 2 (bac+5) désormais réclamé pour devenir enseignant rend le concours inutile.
(...)

Retrouvez l'intégralité de l'article sur le Figaro.fr : http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/ ... 00358-ense…
 
Qu'en pensez vous ?

A plus tard,
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Message non lu par Nombrilist » 02 juil. 2011, 19:44:00

Pour en avoir regardé les annales, le concours du CAPES me semble indispensable si l'on ne veut pas voir débarquer des milliers de clampins incultes dans l'enseignement publique. Les parlementaires, certainement UMP pour la plupart, voudraient torpiller l'école publique qu'ils ne s'y prendraient pas autrement.
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Bocian
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Message non lu par Bocian » 03 juil. 2011, 10:01:00

Pour ma part, la disparition annoncée du CAPES ne me dérange pas particulièrement dans la mesure où ce concours n'est qu'un outil de sélection (par le bachotage) qui n'est absolument pas adapté aux conditions d'exercice du métier.

Ce pourquoi, il faut - en revanche - multiplier les expériences de stages en condition avant de lancer les jeunes enseignants dans la fosse aux lions. C'était le seul point positif de l'existence des IUFM. Rien que pour cela, c'est regrettable de les avoir supprimé.

(@ nombrilist : des clampins incultes, avec un minimum de BAC +5 ?!).
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Message non lu par Nombrilist » 03 juil. 2011, 10:39:00

C'est pas parce que t'as bac+5 que tu as le bagage intellectuel pour enseigner. Moi j'ai BAC+8 en biologie, et franchement, il faudrait que je me remette à niveau pour enseigner de la biologie générale à des terminales. Le CAPES a le mérite de vérifier si tu l'as fait et si tu es capable de restituer correctement tes connaissances de façon claire pour des jeunes.
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Message non lu par Bocian » 03 juil. 2011, 11:42:00

@ nombrilist : pour ce qui est de la Biologie, je ne saurais me prononcer, mais je peux te dire que - pour ce qui est de ma discipline (Histoire) le CAPES n'est en aucun cas ce qui tu dis en être.

Les sujets du programme sont purement académiques, ne sollicitent pas nécessairement les "apports nouveaux de la science" (ne nécessitent donc pas de "remise à niveau" particulière...), ne sont pas franchement tournés vers la transmission aux "jeunes", sont absolument dépourvus de toute dimension pédagogique ou pratique ; et sont sans aucun lien avec les programmes enseignés en Collège et Lycée. 

Et - comme dans tout concours qui se respecte (à l'écrit comme à l'oral) - c'est surtout celui qui en sait le plus qui l'emporte.

Si on veut vérifier que les candidats ont la tête bien pleine, c'est parfait.

Mais si on veut vraiment sélectionner là de futurs enseignants (sans l'appoint nécessaire d'une véritable formation initiale), on a absolument tout faux.

Les cimetières de l'Education nationale sont remplis de brillants lauréats au CAPES rapidement démissionnaires car en fait non préparés à leurs premiers contacts avec le métier et littéralement écoeurés par leurs premières années dans la jungle du système. A méditer.

Les récentes décisions ministérielles (qui suppriment la formation pratique initiale) n'arrangent effectivement rien dans ce sens, mais c'est surtout l'accueil des néo-enseignants qu'il faut revoir. Et je ne pleurerai certainement pas sur la suppression du CAPES, concours complètement archaïque (et, par rapport au métier, complètement décalé...) s'il en est.
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Message non lu par Nombrilist » 03 juil. 2011, 11:43:00

Soit, mais penses-tu qu'un simple entretien avec le directeur du collège ou du lycée soit en mesure de résoudre le problème ? Pour ma part, j'estime qu'il faut en effet vérifier si la tête des candidat est bien pleine. Pour enseigner, cela me semble être le minimum.
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Message non lu par Bocian » 03 juil. 2011, 11:57:00

Le simple fait d'avoir un BAC+5 montre que la tête des enseignants est plutôt bien remplie (et sans doute, d'ailleurs, un peu trop et de façon quelque peu disproportionnée au regard de ce qu'on leur demandera de restituer à leurs élèves).

Là où ça pêche, c'est la pédagogie. Où on espère donc que des modules de psychologie et de gestion de groupes seront ajoutés à leur cursus (ainsi que les fameux stages en pratique tant nécessaires). Bref : où il s'agit de recréer les IUFM sans vraiment oser le dire.

Cela dit l'idée d'embaucher des enseignants sur entretien avec leurs futurs chefs hiérarchiques, c'est à la fois une hérésie et un scandale : la voie ouverte au copinage et au clientélisme dans un milieu où le carriérisme des uns (chefs d'établissement) et les pressions extérieures des autres (parents d'élèves) ne manquent pas. Hélas.
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Message non lu par Nombrilist » 03 juil. 2011, 12:13:00

"Cela dit l'idée d'embaucher des enseignants sur entretien avec leurs futurs chefs hiérarchiques, c'est à la fois une hérésie et un scandale : la voie ouverte au copinage et au clientélisme dans un milieu où le carriérisme des uns (chefs d'établissement)"

Exactement. Comme pour le recrutement des enseignants-chercheur. Ce qui est un scandale en effet.

"Le simple fait d'avoir un BAC+5 montre que la tête des enseignants est plutôt bien remplie"


Absolument pas. A BAC+5, tu t'es spécialisé dans un domaine, mais tu n'as pas les connaissances spécifiques à l'enseignement de collège-lycée. Je suis ingénieur agronome. Qu'est ce que j'y connais à la géologie ?
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Message non lu par Bocian » 03 juil. 2011, 12:58:00

Re : Bah, c'est pas franchement non plus un maintient de l'organisation actuelle du CAPES qui va vraiment améliorer tout ça...
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Message non lu par Nombrilist » 03 juil. 2011, 13:03:00

J'admets que je connais pas l'organisation du capes, mais j'ai consulté les sujets. Je ne suis pas compétent pour enseigner dans tous les domaines de la biologie et surtout la géologie. Et si je tente le CAPES, ça se verra et je ne serai pas pris, ce qui est normal.
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Message non lu par Bocian » 03 juil. 2011, 13:51:00

Simple exemple, l'année où j'ai passé le concours (1997), on a dû plancher sur ça :

=> Histoire ancienne : La Grèce archaïque et classique (VIIIe => IVe siècle BC).
=> Histoire médiévale : L'Occident chrétien médiéval, de l'édit de Milan au grand schisme d'Orient (IVe => XIe siècle AD).
=> Histoire moderne : Les Européens et la mer aux temps modernes (commerce, explorations, etc).
=> Histoire contemporaine : Nationalismes, nationalités et minorités nationales en Europe du printemps des peuples de 1848 au Congrès de la paix de Versailles, 1918-1919.

=> Géographie : Dynamiques du monde arabe contemporain.

A l'écrit (au premier tour) : c'est l'histoire médiévale qui tombe, avec un sujet sur le... "monachisme" sur l'ensemble de la période étudiée.

A l'oral (au second tour), je tombe (par tirage au sort) sur : (en géo) une étude de document sur le climat tropical dans la région mexicaine de Veracruz (!) et (en contempo) sur un exposé à faire (20 minutes) sur "les minorités nationales dans l'Empire russe entre les révolutions de 1905 et de 1917". Les autres sujets (premier tour de l'Agrégation, notamment), j'ai complètement oublié.

Comme tu le vois, au CAPES, c'est pas vraiment une formation complète, c'est un exercice complètement artificiel et un bachotage ultra-académique sur des sujets hyper spécialisés. Et comme dans le gruyère, le plus impressionnant, c'est les trous. Et pédagogiquement, c'est zéro.
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Message non lu par politicien » 07 juil. 2011, 14:21:00

Bonjour,


 
Rapport divulgué et aussitôt enterré... La commission des affaires culturelles et de l'éducation de l'Assemblée nationale a voté, mercredi 6 juillet, contre la publication du rapport d'information sur la formation initiale et le recrutement des enseignants.



Le rapport a recueilli 11 voix pour, 15 contre et deux abstentions. "Des députés de la majorité ont voté contre", rapporte Frédéric Reiss, député UMP du Bas-Rhin. Principale raison de ce rejet : la proposition n° 20 de supprimer les concours enseignants. "Elle a cristallisé les tensions et mis mal à l'aise beaucoup de députés", ajoute M. Reiss.

"Cette situation est inédite. Je suis député depuis 1988 et n'ai jamais vu la publication d'un rapport d'information être rejetée en commission, a réagi le député PS du Nord Yves Durand. A mon avis, la proposition 20 est un ballon d'essai lancé par l'UMP, et une tentative du gouvernement d'ouvrir une brèche dans le statut de la fonction publique". Ce vote pourrait mettre un terme aux travaux de la mission sur le recrutement des enseignants. Ou bien celle-ci pourrait proposer ultérieurement une nouvelle version du rapport. "On ne sait pas ce qu'il va arriver", poursuit le député PS.


DÉMANTÈLEMENT DU SERVICE PUBLIC D'ÉDUCATION ?
La proposition de supprimer les concours avait soulevé une vague de contestations du côté des syndicats d'enseignants. Ces derniers y voient l'amorce d'un démantèlement du service public d'éducation, à travers la remise en cause de l'appartenance des professeurs à la fonction publique d'Etat.
Luc Chatel, le ministre de l'éducation nationale, n'avait pas réagi à la proposition du député Jacques Grosperrin au moment de la divulgation de son rapport dans la presse, le 30 juin. Dans une interview accordée à Libération du 6 juillet, il a déclaré que la suppression des concours "n'était pas d'actualité". Mais, a-t-il ajouté, "c'est le rôle des députés de faire des propositions et de la prospective à quinze ans".
Pour le député UMP du Doubs Jacques Grosperrin, la suppression des concours enseignants est l'"aboutissement inévitable de la réforme de la formation des enseignants", qui a élevé, depuis 2010, le niveau de qualification des enseignants à bac + 5. Selon lui, les concours du capes, de l'agrégation et le concours de professeurs des écoles, n'ont plus lieu d'être, car "ils forment avec le master deux voies d'entrée dans le métier, parallèles et autonomes, aucune n'ayant prise sur l'autre".


Le Monde.fr


 
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Message non lu par Ayahuasca » 25 juil. 2011, 12:09:00

Le problème avec la suppression du CAPES (et de l'agrégation qui était voulue bien en amont de celle du CAPES) est la modalité de recrutement des enseignants, laissé à disrétion des chefs d'établissement. Pas besoin d développer sur les dérives massives de ce genre de systèmes. Mais de toutes façons, la réforme du concours fonctionne bien et finira par dégoûter quasiment tout le monde du métier d'enseignants, et on recrutera des vacataires pour combler les trous cette années.

Quand on voit le service public d'éducation traité ainsi, on a du mal à comprendre pourquoi les gens ne réagissent pas. Ils le font, quand c'est déjà trop tard...
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Message non lu par Nombrilist » 25 juil. 2011, 12:33:00

Le chef d'établissement embauchera ses copains, comme ils le font pour les concours d'enseignants-chercheurs.
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Message non lu par Ayahuasca » 25 juil. 2011, 12:37:00

Exactement.
De toutes façons, la Commission a rejeté ces propositions, mais de facto, la réforme dite de "mastérisation" et, avant tout, les changements dans les modalités de stage vont finir par atteindre ces mêmes objectifs.
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