L'Europe à la traine technologique.

Venez nous parler des problèmes de nos écoles ( service minimum, l'accueil des enfants, effectifs dans les classes ... )
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mps
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Message non lu par mps » 06 juil. 2011, 17:02:00

[hr]
Nos gosses, dans leurs écoles baba cool, n'apprennent plus à travailler et donc se détournent d'études trop exigeantes.
Ce qui n'est pas le cas dans d'autres parties du monde. Ca craint sérieusement.


06 juillet 2011
Ces compétences qui font défaut



Les compétences techniques sont plus que jamais nécessaires. Une enquête de "Business Europe" le démontre. Cette organisation, qui pointe la pénurie de scientifiques, de techniciens, d’ingénieurs, de mathématiciens, regroupe 41 fédérations d’entreprises dans 35 pays. Elle œuvre pour défendre, en Europe, la croissance et la compétitivité.

Que le développement technologique soit important pour la croissance économique ne fait aucun doute. Il n’y a aucune raison de croire que les compétences Stim (science, technologie, ingénierie et mathématiques), en tant que facteur de croissance économique, seraient moins déterminantes dans le futur que dans le passé. Ce serait faire preuve d’un manque total de vision. Il suffit d’un petit flash-back pour constater que les innovations révolutionnaires ont toutes une chose en commun: au début, personne ne pensait qu’elles auraient un tel impact sur notre vie, sur la manière dont nous organisons notre travail et relevons de nouveaux défis, etc. Or une chose est sûre: ce ne sont pas les défis qui manqueront à l’avenir.
Obstacle à la croissance
Dans une récente enquête, les membres de Business Europe pointent la pénurie de travailleurs disposant de compétences Stim comme un des principaux obstacles à la croissance économique dans les années à venir. Certes, le nombre d’inscriptions et de diplômés dans les orientations Stim au sein de l’UE a augmenté en chiffres absolus durant la dernière décennie (de 630.400 en 1999 à 916.100 en 2008), mais par rapport au nombre total de diplômés des universités, le nombre de diplômés Stim a reculé de 24,8% en 1999 à 22,7% en 2005. Les changements démographiques auront aussi d’importantes conséquences pour différentes professions Stim. Ainsi, un grand nombre de professeurs de physique dans l’enseignement supérieur et au niveau doctoral (PhD) partiront prochainement à la pension. Cela signifie que le capital Stim de la population active est en jeu. Eu égard à la vague attendue de départs à la pension dans toutes les professions Stim partout en Europe, les entreprises rechercheront de nombreux remplaçants dans les années à venir.
L’existence d’une grave pénurie de travailleurs disposant de compétences Stim, alors que le taux de chômage reste élevé, souligne les inadéquations structurelles dont souffre le marché du travail européen. La Belgique, par exemple, est confrontée à un sévère manque d’ingénieurs, en dépit du fait que 2.000 nouveaux ingénieurs sont diplômés chaque année. En 2009, le nombre de postes vacants pour des fonctions d’ingénieur s’élevait à 2.500. De plus, une enquête de l’USG, une agence pour l’emploi, révèle que les trois quarts des directeurs RH interrogés s’attendent à ce que la situation se détériore encore dans les prochaines années. Non seulement l’offre de talents d’origine indigène est faible, mais l’Europe n’attire pas non plus suffisamment de travailleurs très qualifiés (y compris dans les domaines Stim) issus d’autres parties du monde.
Les entreprises qui bougent
Heureusement, les idées et la créativité pour remédier à cette situation inquiétante ne manquent pas, en tout cas de la part des entreprises. Partout dans l’UE, des entreprises ont engagé des démarches pour accroître l’offre de travailleurs dotés de compétences Stim sur le marché du travail européen.
Selon la Table ronde européenne des industriels, il revient aux entreprises de proposer des contacts personnels et professionnels intéressants aux classes Stim, des modèles de fonction aux étudiants ainsi que des informations sur les carrières Stim. Les fédérations allemandes membres de Business Europe, BDA et BDI, ont lancé, en 2008, l’initiative "Mint create future!" Celle-ci bénéficie du soutien financier de nombreuses entreprises qui entendent ainsi sensibiliser le public à l’importance des compétences Stim. Quelque 3.500 ambassadeurs Stim ont contribué au succès de l’initiative, qui a permis, jusqu’ici, de mettre en relation plus de 31.000 entreprises et 33.000 écoles et universités, et de toucher plus de trois millions d’étudiants.
L’intérêt pour ces formations pourrait encore être accru en impliquant l’enseignement primaire et secondaire, et en créant un contexte pour les matières scientifiques. Les entreprises ne peuvent toutefois y arriver seules. Il faut plus d’engagement et d’efforts conjoints de la part d’un grand nombre de dépositaires d’enjeux différents, tels que les autorités et institutions d’enseignement à tous les niveaux.
Et les Etats?
Les entreprises considèrent les formations Stim pertinentes de haute qualité comme une priorité dans les dépenses publiques. Au Royaume-Uni, 52% des entreprises appellent les autorités à assurer la pérennité des moyens destinés aux formations universitaires Stim. Pour elles, il s’agit d’une des principales actions que les autorités britanniques devraient entreprendre pour remédier à la pénurie.
Parmi les actions que doivent mener les autorités nationales, citons la réaffectation de moyens pour les formations Stim, l’augmentation de l’attrait de ces formations en améliorant leur qualité et pertinence, la création de bonnes conditions pour la collaboration entre les entreprises et le monde de l’enseignement, et l’attraction de travailleurs étrangers dotés de compétences Stim. En outre, le potentiel de coopération au niveau de l’UE pourrait être mieux exploité en utilisant intelligemment les programmes et instruments disponibles.
La course pour le leadership
Les principaux concurrents de l’Europe ont clairement mis les compétences Stim au sommet de leur agenda. En témoigne le budget de relance des USA de 100 milliards de dollars dont la part du lion va à la formation et à la R & D dans les domaines Stim. Des pays comme le Japon et la Corée du Sud investissent sensiblement plus (en pourcentage de leur PIB) dans la recherche scientifique et l’enseignement que l’UE.
Mais la concurrence se fait également sentir de la part des pays émergents. Ces vingt dernières années, la part de leurs exportations high-tech a augmenté de manière impressionnante. Ce succès ne s’explique pas uniquement par une réaffectation de moyens en faveur de l’enseignement et d’autres domaines prioritaires favorisant la croissance. Il est aussi dû au large éventail de politiques mises en place. Les stratégies des pays Bric, des USA et de l’Asie du Sud-Est démontrent la détermination de ces pays à prendre part à la course pour le leadership technologique.
Jusqu’à présent, les décideurs européens n’ont guère fait preuve d’empressement à reconnaître la pénurie de compétences Stim et à y réagir. Ils semblent se complaire à croire que l’Europe enregistre des performances suffisantes. Ce n’est malheureusement pas le cas. Il est urgent de sortir de cette attitude complaisante et d’examiner de nouvelles façons d’accroître l’offre de travailleurs possédant les compétences Stim requises. l
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avatabanana
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Message non lu par avatabanana » 06 juil. 2011, 18:25:00

Je crois avoir lu quelque part que 25% des étudiants européens en psychologie sont français...

Il est clair que le laisser faire dans le domaine de l'orientation conduit naturellement les enfants vers des études moins ardues sanctionnées par des diplômes "sensés" être de même niveau que ceux des filières plus exigeantes.


Il s'avèrent que ce sont dorénavant les entreprises qui lors de l'embauche remettent nos jeunes les pieds sur terre... A la grande surprise hypocrite des parents (et des enseignants) qui s'"étonnent" qu'on puisse être bac+5 sans être attendu surle marché du travail comme si le titre du diplôme n'avait aucune importance.


Tout cet argent dépensé pour former des jeunes dans l'espoir que le hasard des choix individuels conduisent à répondre aux attentes du marché du travail...


Cela dit on est bien placé pour constituer des "cellules de soutien psychologique" pour gérer la déception de nos diplômés au chômage.

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mps
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Message non lu par mps » 06 juil. 2011, 18:44:00

icon_confused  Tout commence avec le Bac ou son équivalent, dont le mirifique taux de réussite ne correspond pas à grand chose, et est distribué avec "générosité sociale".

Exemple cité hier. Université de Liège, faculté de médecine, 1.100 candidats (dont énormément de français). Selon le recteur, entre un quart et un tiers de ces étudiants ont une réelle aptitude aux études envisagées, les autres ne passeront jamais en deuxième.

Bref, les diplômes de secondaire ne valent plus rien, et les universités vont devoir organiser des examens d'entrée.

Autre constat, cette fois à l'Université de Bruxelles, après une méga étude portant sur deux ans, toutes facultés confondues : les étudiants n'échouent même plus parce qu'ils ne connaissent pas les réponses, mais déjà parce qu'ils sont incapables de comprendre les questions !!!

On devrait fusiller les profs icon_biggrin
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Nombrilist
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Message non lu par Nombrilist » 06 juil. 2011, 19:29:00

C'est sur que si la question, c'est: "E=MC². Expliquez..."

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avatabanana
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Message non lu par avatabanana » 08 juil. 2011, 13:18:00

Il est clair que le slogan "80% d'une classe d'âge doit être bachelier" a été un des summum de la démagogie.

Il a été atteint en descendant le niveau du bac afin de 80% de personne l'atteignent.

On pourrait faire mieux que 80%... icon_lol

Atteindre les 100% voire les dépasser en n'en donnant deux à la fois (un pour ceux qui savent lire ou à peu près et un pour ceux qui savent compter ou à peu près)

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Message non lu par mps » 08 juil. 2011, 16:50:00

Une piste mériterait d'être exploitée, qui ferait économiser à l'Etat la moitié de son budget ou presque.

Lors de la déclaration d'un bébé, et avec les traditionnelles félicitations au père, la municipalité lui remettrait tous les diplômes de l'enseignement obligatoire au nom de l'enfant.

Cela ferait 100 % de diplomés, on pourrait reconvertir les écoles en logements pour sdf, utiliser la formidable capacité des profs à un volet plus rentable, étaler les congés au grand bénéfice du tourisme, et les enfants seraient sans doute mieux élevés et moins stupides.

Ah, si on m'écoutait ! icon_biggrin
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Message non lu par avatabanana » 08 juil. 2011, 18:14:00

Très bonne idée ! icon_idea

Sans compter la fin des tensions entre enfants soumis à des contrôles insupportables voire inhumains.

Ainsi que la fin des tensions entre voisins et amis toujours en train d'essayer de savoir avec curiosité et hypocrisie comment se déroulent la scolarité de leurs gamins.

Dans le même ordre d'idée on pourait supprimer les aiguilles (les afficheurs aujourd'hui) des chronos enregistrants les performances sportives, supprimer les buts des terrains de foot....

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artragis
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Message non lu par artragis » 08 juil. 2011, 18:43:00

80% d'une classe d'âge doit être bachelier
heureusement qu'on en est loin.

Sinon, outre votre délire. Je dirais que le gros problème de l'examen actuellement c'est que :
->il est sans cesse simplifié et ne balaie plus forcément les acquis nécessaires.
->Il est basé sur "1 question = 1 recette = 1 propriété et si la propriété a un nom alors on l'indique dans la question".
->La commission d'harminisation
->Les arrondis au demi points supérieurs etc. en physique on peut perdre jusqu'à 20 fautes et avoir 20 ! (entre les fautes à 0.125, les items des tp... le tout arrondi au demi point supérieur puis multiplié par 4/5 pour l'écrit,arrondi au demi point supérieur puis multiplié par 1/5 pour les tp puis addition des deux le tout arrondi au demi point supérieur...)
http://zestedesavoir.com une association pour la beauté du zeste.

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Message non lu par lancelot » 08 juil. 2011, 20:14:00

L'europe n'est pas à la traine technologique. ce sont nos patrons qui sont parmi les plus nuls au monde.

Sinon, pourquoi beaucoup de nos têtes pensantes iraient bosser à l'étranger ?

Si on ajoute a ça les anglais dont l'industrie est seulement financière et les grecs qu'en foutent pas une, puis les irlandais qui déssoulent pas, c'est sur ont est pas aidé.

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Message non lu par mps » 08 juil. 2011, 22:38:00

Lancelot, tu retardes.

Actuellement, nos chercheurs filent à l'étranger (USA, Inde, Brésil) pour y apprendre quelque chose.

Et nos entreprises doivent recruter de plus en plus d'ingénieurs en provenance de ces pays, faute de trouver de la qualité sur place en quantité suffisante. Vois les chiffres de l'article : nos facultés produisent deux fois trop peu de ces gens.
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Libre Plume
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Message non lu par Libre Plume » 08 juil. 2011, 23:12:00

Nous sommes dans une société de consommation de plus en plus exigeante, alors je pense que quand on est aussi exigent pour les autres, on devrait aussi l’être pour soi-même.
Pas mal d’ingénieurs font l’effort de s’investir, puis partent ailleurs parce qu' ils ne comprennent plus bien leur rôle ou le sens de leur travail pour trouver les améliorations possibles.





un artisan
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Message non lu par un artisan » 09 juil. 2011, 12:06:00

La fuite des ingénieurs s'explique facilement. La majorité ne trouvant plus d'entreprises aptent à leur fournir une rémunération, ni dans l'exploitation ,ni dans la recherche...
La part industrielle de la France s'est effondrée du 1/3 en 25 ans passant de 28% à 17 actuellement ... Un ingénieur oeuvre principalement dans le BTP et l'industrie...
Depuis une quinzaine d'année certains centraliens et polytechniciens ne s'orientent que sur la finance ,alors que leur formation est très éloignée de ce concept...
Seuls les étudiants en sciences po ne peuvent s'exporter et pour cause....Nous les gardons bien au chaud ,ils seront les garants du désastre qui se profile..... 
Démocratie :le pouvoir pour les poux de manger les lions Clémenceau

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Message non lu par Ilikeyourstyle » 09 juil. 2011, 14:27:00

avatabanana a écrit :Il est clair que le slogan "80% d'une classe d'âge doit être bachelier" a été un des summum de la démagogie.

Il a été atteint en descendant le niveau du bac afin de 80% de personne l'atteignent.

On pourrait faire mieux que 80%... icon_lol

Atteindre les 100% voire les dépasser en n'en donnant deux à la fois (un pour ceux qui savent lire ou à peu près et un pour ceux qui savent compter ou à peu près)
Dans ma génération (bac en 78), il y avait 25% de bacheliers. Dans mon milieu campagnard, avoir le bac était une réussite, faire un IUT ou un BTS une belle réussite et devenir médecin ou ingénieur un exploit. Aujourd'hui, on a 80% de bacheliers, plus de plombiers, mécaniciens , bouchers et boulangers et des millions de gens qui ont des diplômes qui ne correspondent plus à rien. Et 4 millions de chômeurs.

un artisan a écrit :La fuite des ingénieurs s'explique facilement. La majorité ne trouvant plus d'entreprises aptent à leur fournir une rémunération, ni dans l'exploitation ,ni dans la recherche...
La part industrielle de la France s'est effondrée du 1/3 en 25 ans passant de 28% à 17 actuellement ... Un ingénieur oeuvre principalement dans le BTP et l'industrie...
Depuis une quinzaine d'année certains centraliens et polytechniciens ne s'orientent que sur la finance ,alors que leur formation est très éloignée de ce concept...
Seuls les étudiants en sciences po ne peuvent s'exporter et pour cause....Nous les gardons bien au chaud ,ils seront les garants du désastre qui se profile..... 
Constat accablant que je partage. icon_mrgreen

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