Pression scolaire : quand les parents souffrent aussi

[Adeline]

L'évidence se fait qualifier de "préjugés" par les esclaves du politiquement correct ! icon_biggrin

Avec de nobles lieux communs, du genre "un plombier vaut bien un avocat", ce qui n'est pas le sujet.

Si je mets 10 types au hasard dans un cours de plomberie, 30 % verront immédiatement où commence et où finit le tube, 30 % devront le suivre avec leur doigt, et les autres auront besoin d'une foule d'explications.

Faut-il confiner ces trois catégories dans le même cours, obliger ceux qui ont compris tout de suite à une heure de glande stérile (flemme et complexe de supériorité), ou négliger ceux qui avaient besoin de longues explications et les dégoûter du métier ?

Personne ne sort gagnant de ce système parfaitement débile.

Pourquoi l'équipe de France de foot n'intègre-t-elle pas de petis obèses aux genoux cagneux ? Par méchanceté discriminatoire et préjugés bourgeois ? Non. Parce que les meilleurs ont le droit de l'être, et parce que les moins doués doivent s'amuser aussi.
D'où les niveaux différents, où chacun peut progresser en fonction de ses aptitudes personnelles, et sans complexe.

Belle argumentation à la quelle j'adhère tout à fait

[Blaise]

Belle en théorie, simpliste et "criminelle" (exagération destinée à souligner celle de mps, je précise) sur le fond car elle transforme un état de fait (il y a des différences entre les gens, ce qui est indéniable) en déterminisme (tu es né comme ça, tu resteras comme ça). Or le but de l'éducation c'est précisément d'atténuer ce déterminisme. Toute la complexité du problème réside dans ce passage d'un état initial à un progrès continu au cours de la vie, complexité que ces raisonnements simplistes visent justement à nier parce que c'est fatigant, d'où les fréquents rappels de mps aux "évidences" et autres inepties du même genre. Je gage que si tout cela était aussi "évident", on aurait déjà trouvé la solution, depuis plus de sept mille ans qu'il y a des hommes qui pensent.

[Nombrilist]

"Si je mets 10 types au hasard dans un cours de plomberie, 30 % verront immédiatement où commence et où finit le tube, 30 % devront le suivre avec leur doigt, et les autres auront besoin d'une foule d'explications"

Et donc, seuls les premiers 30% auront le droit de suivre des cours de plomberie ?

[mps]

Non. Si tu scindes la classe, les doués pourront déjà passer à autre chose, les moyens recevront les explications dont ils ont besoin, les pas trop fort pourront observer, un bout de tuyeau à la main, que tout tube a deux bouts :-)

Et les profs ne feront plus d'ulcères ...

[Nombrilist]

Moi je veux bien de ton système, mais le budget de l'enseignement va exploser.

[Golgoth]

Pourtant de nombreuses études de sciences de l'éducation prouvent le contraire. En regroupant les 3 groupes, les meilleurs baissent un peu et les moins bons augmentent beaucoup. Mais pour cela il faut vraiment les regrouper pas faire semblant.

[pierre30]

Le raisonnement de MPS tient la route. Même si il ne faut pas tomber dans l'élitisme stupide qui met sur un podium une soit-disant élite. On peut être champion de foot et nul à la pétanque !

Mais ce n'est pas tout : les classes de niveau, lorsqu'elles existaient, n'en supprimaient pas pour autant la pression et les difficultés de beaucoup d'élèves.

La compétition et l'individualisme sont probablement culturels. Ce n'est pas une raison pour ne pas s'en rendre compte et essayer d'en atténuer les effets pervers.

[avatabanana]

Le système scolaire favorise la compétition, parce que les milieux professionnel, personnel, et même de loisir favorisent la compétition. La vie, c'est la compétition. Après la question ce n'est pas de savoir si le système scolaire doit fonctionner de manière compétitive, mais de savoir comment le faire avec intelligence, sans brimer les élèves ni les rendre anxieux, mais en développant au contraire le goût de l'émulation et de la réussite.

La réponse tient en un mot : l'orientation.

Il ne viendrait jamais à l'idée à des parents d'inscrire son enfant de petite taille au club de basket et d'ainsi le mettre en situation d'échec.

Alors qu'il est peut-être potentiellement un excellent gymnaste.

[mps]

Sages paroles !

[Musica]

Le jour où le gouvernement actuel cessera d'agir comme des arriérés complets et réfléchira plus de trois secondes avant de faire une réforme, peut être alors que l'école sera meilleur.

Pourquoi le gouvernement actuel ?
Les précédents gouvernements ne faisaient pas de réformes qui ne plaisaient pas ?

Les manifs importantes de 84 n'ont pas été, à mon sens, le révélateur de réformes satisfaisantes.

heureusement que je suis tombée sur votre intervention. Merci à vous.

[avatabanana]

Belle en théorie, simpliste et "criminelle" (exagération destinée à souligner celle de mps, je précise) sur le fond car elle transforme un état de fait (il y a des différences entre les gens, ce qui est indéniable) en déterminisme (tu es né comme ça, tu resteras comme ça). Or le but de l'éducation c'est précisément d'atténuer ce déterminisme. Toute la complexité du problème réside dans ce passage d'un état initial à un progrès continu au cours de la vie, complexité que ces raisonnements simplistes visent justement à nier parce que c'est fatigant, d'où les fréquents rappels de mps aux "évidences" et autres inepties du même genre. Je gage que si tout cela était aussi "évident", on aurait déjà trouvé la solution, depuis plus de sept mille ans qu'il y a des hommes qui pensent.

Ce n'est pas évident parce qu'on refuse l'évidence au nom d'idéologies qui refusent l'évidence.

[Musica]

[Ayahuasca]

Le problème de l'orientation est quand même très spécieux, parce qu'à quel moment on considère qu'elle est nécessaire? Défaillante? Dès l'entrée a collège? On fait donc jouer un déterminisme fondé sur...rien?
Il y a un problème avec l'orientation, certes, mais il faut aussi avoir bien conscience qu'elle peut enfermer les gens, en supprimant toute possibilité et d'une de se tromer (et je suis passée par là), ou deux d'évoluer. Mais ça aussi, ça arrange bien certaines personnes.

Quand à l'école anxiogène pour les parents, c'est un peu le serpent qui se mord la queue parce que les parents sont très responsables de cet étéat de fait. Il faut savoir où se situe un gamin non par rapport à des connaissances, des savoirs (et savoirs-faire et savoirs-être pour jargonner), mais par rapport ax autres. Il faut se vanter de la réussite scolaire, s'inquiéter de mauvais bulletins, montrer les notes brillantes, cacher honteusement les autres...

Le couplet "oulalala-c'est-tellement-anxiogène-que-c'est-forcément-que-le-prof-fait-mal-les-choses-et-je-m'en-vais-le-lui-dire-sans omettre-de-le-dire-à-mon-gosse-en-tout-premier-lieu (qui en général s'en souvient très bien)", ça va cinq minutes.

[mps]

La crainte de l'élitisme que rélèvent certains doit-elle aller jusqu'à étouffer les élites ?

Exemple d'un gosse "doué" pris dans le système scolaire "démocratique", au point d'être totalement démotivé et d'accumuler les échecs.

Il a suffit de le retirer de ce m...ier, pour l'inscrire dans une école privée, où il a fait ses trois dernières années en une !
Il a terminé sa première année d'université avec ..; "la plus grande dis" icon_exclaim

Sans ce changement d'orientation, il serait probablement devenu une croûte lamentable.

Peut-on dire que l'enseignement classique a rempli son devoir vis à vis de lui, ou tenté de le massacrer ?

Il est discriminatoire de mettre tous les gosses dans le même panier. Ou tous les sportifs d'ailleurs.

[Nombrilist]

Ben dis donc, ils sont méchants en Belgique. Chez nous les bons vont à Polytechnique. Et c'est gratuit.