Une prof décède après s'être immolée à cause de ses élèves

[mps]

Avant de se faire flamber, la prof était dépressive de longue date, pour des risons familiales.

Cela n'a pas dû améliorer ses relations avec ses élèves, bien entendu.

La vraie question qui se pose est de voir comment écarter de ses fonctions un professeur dépressif qui persiste à vouloir enseigner ?

S'il demande lui-même un certificat médical, OK. Mais s'il ne le demande pas ? A ma connaissance, le pouvoir organisateur n'a aucun moyen de le contraindre à rester chez lui jusqu'à retour de son bonne humeur.

Le sujet est délicat : il ne faudrait pas que ce pouvoir organisateur ait un outil lui permettant d'écarter un prof pour des motifs futiles, ni d'activer un délire de la persécution supplémentaire. Mais il faut aussi trouver une issue à des fonctionnaires inaptes à leur travail et qui ne veulent pas le reconnaître.

[Bocian]

@ MPS :

Il semblerait que ce que vous dîtes à l'égard de cette enseignante ("dépressive de longue date") est inexact. Si d'aventure c'était le cas, il serait alors bon de savoir éventuellement pourquoi. Amha (et par expérience) les conditions de travail ne sont sans doute pas pour rien.

L'administration ne pourra pas toujours se voiler la face en minimisant les faits (réduits de simples faits d'hiver médiatiquement traités très superficiellement, là où il y a un véritable problème de société...), à placer la charge de la preuve sur le dos de ses personnels (comme vous le faites d'ailleurs également fort bien) et à planquer les chiffres sous le tapis (de collègues dépressifs, de divorces et - oui - de suicides dans ce corps de métier...).

Une vraie réflexion s'impose sur les conditions de la "vie enseignante". On ne pourra pas éternellement en faire l'impasse dans un système qui se délite de toutes parts ; et ce, principalement au détriment des personnels qui sont en première ligne. L'ennui, c'est que l'idée n'est pas neuve mais que rien ne se fait.

Pendant ce temps là, rien n'évolue. Pas encore assez de suicidés, sans doute ?!

[Baltorupec]

Un peu de documentation :
http://www.liberation.fr/societe/010123 ... les-eleves
http://www.ladepeche.fr/article/2011/10 ... lycee.html

On remerciera Nicolas Sarkozy d'avoir supprimer la visité médicale pour les profs.

[mps]

Pour la prof (qui s'en sortira grâce à l'aide de ses élèves), elle était bien en grande dépression depuis un an, suite à la mort de son fils handicapé, ce qui avait découlé sur les conflits avec ses élèves, les parents, etc.

http://faitsdivers.blogs.sudinfo.be/arc ... es-el.html

Plus généralement, des suicides, il y en aura de plus en plus : l'éducation bêtifiante que nous donnons aux enfants aplanit systématiquement toutes les difficultés qu'ils devraient rencontrer normalement, et qui sont aussi indispensables à se forger le caractère que l'exercice l'est à la musculation

Ce sont donc des poulets d'élevage qu'on lance, totalement démunis mentalement, dans la vie, puis on s'étonne qu'ils s'effondrent à la moindre difficulté ... icon_evil

[Bocian]

@ MPS :

"poulets d'élevage" ?!

Décidément, votre respect à l'égard d'autrui (et votre sens de la mesure) forcent le respect...

Incroyable, cette volonté sociale de ne pas voir en face les problèmes... Nan, nan, nan : si on se suicide sur les lieux du travail, c'est forcément parce que ça va mal... ailleurs (et que les conditions du travail sont, donc, en fait bonnes...). Nan, nan, nan : puisqu'on vous dit que tout va bien, et que tout n'est qu'épiphénomène ou cas particulier, voire personnels dépressifs, "démunis mentalement" et/ou immatures.

Allez, dormez tranquille, tout va bien : circulez, y'a rien à voir.

(PS : Quant à nos "poulets", élevés dès le plus jeune âge à truander et à se jouer de toute forme d'autorité dans un climat de toute puissance, je suppose - bien à l'inverse - que cela doit leur donner beaucoup de confiance en eux pour la suite des opérations...).

[Baltorupec]

Et dans les articles que j'ai cité, il y a bien un rapport avec son travail.

Cela ne change pas que la visite médicale a été supprimée en 2008, on se demande pourquoi une telle absurdité.

[mps]

Bocian, il est tout aussi scandaleux de confiner un pauvre poulet d'élevage dans une cage exigue que d'empêcher un enfant de grandir.

Surmonter ses difficultés ne se fait pas nécessairement au détriment des autres. Au contraire.

Le résultat, c'est que ceux qui ont su se contraindre ne dépendent pas de la charité publique.

[Bocian]

Qu'est-ce que vous racontez, MPS ?!

Quel rapport avec le sujet ?!

[lucifer]

Cette prof a fait ce qu'on appelle l'acte le lâche possible. Qu'elle se suicide est son droit, mais devant des élèves (même si ce n'étaient pas des anges), c'est d'une connerie phénoménale.
Dans un sens, valait mieux qu''elle parte, elle était trop c..... Avant le suicide, il y a la démission, mais fallait à mon avis pas trop lui en demander intellectuellement.
Je connais plein de profs qui partagent mon avis, ils ne sont pas tous en train de geindre lamentablement et attendre que le reste de la société aie pitié d'eux. C'est un métier dur, oui, mais pas + que d'autres .

Ce qu'elle a fait est impardonnable. Elle aurait été une victime si elle s'était foutu en l'air sans témoins. Là, elle a atteint le niveau zéro de la connerie. Une honte pour l'éducation nationale.
Et quand je vois des charognards qui sautent sur l'occas pour la plaindre, ils ont vraiment que ça à foutre. Ceux à plaindre, c'est les témoins, mais vous avez certainement jamais vu de morts brulés de votre vie, hein, les moralisateurs ?
Ca pue, et les cris sont horribles. Mais vous avez raison, c'est certainement politique (dixit très souvent les intellos de gauches totalement débiles).

[Baltorupec]

Elle n'a pas poussé un cri lorsqu'elle s'est calciné. En tant qu'ex suicidaire, je ne peux pas dire que son acte était lâche, vous avez déjà pris un couteau Lucifer et tenter de vous trancher les veines ? Je parie que non. Car avant de se trancher les veines, vous devez vous préparer à passer 15 minutes à souffrir, vous préparer au noir final, rideau. Vous avez déjà tenté de vous suicider en avalants des médicaments ? Vous avalez le premier, puis vous hésiter à avaler le second, car le premier ne fera que son effet de médicament mais le deuxième vous mènera vers la mort. Vous êtes il déjà arrivé d'avoir tellement mal à votre coeur, à vos tripes, que vous avez envie de vous fracasser le crane contre un mur en criant de tous vos poumons ? Vous êtes il déjà pris l'envie en voyant des voitures défiler de vous jeter devant chacune d'entre elle car vous avez trop mal toujours à vos tripes ? Vous êtes il déjà arriver d'avoir envie de pleurer pendant des jours et des jours sans savoir vraiment ? Vous êtes il déjà arriver d'être pris d'une euphorie suicidaire, de mettre vos doigts dans une prise, de vous prendre un bon coup de jus et de vous asseoir en vous demandant ce qui vous as pris ? Quand on ne sait pas ce que c'est la dépression, on ferme sa g....., je suis allé voir le psy, je le vois toujours, et maintenant, je sais bien que j'aurais fait une énorme connerie, et ce que j'en ai retiré, c'est que je hais ces putains de c....... qui affirment que les suicidaires sont des égoïstes, car quand vous n'avais jamais été pris par un mal psychique si violent que vous ne pensez qu'à vous en libérer, cette douleur qui vous omnibule au point que vous les oubliez tout, vraiment tout, et que vous ne souhaitez qu'une sortie immédiate. Ou parfois, vous vous sentez tellement minable, que vous vous haïssez tellement que vous faites l'ignoble erreur de sous estimer la douleur que vous infligerez aux gens que vous aimez ? Quelque chose qui m'a aidé, c'est que mes parents n'ont jamais cracher sur les suicidés, ils les ont toujours respecté (ils n'ont jamais su que j'étais suicidaire), bref, ça m'a aidé à tenir, je suis aller voir le psy et, je peux l'affirmer, je suis guéri, ce n'était pas quelque chose de simplement philosophique mais bien une pulsion, absurde.
Je hais ces gens qui crachent sur les suicidés car ils n'ont aucune empathie, aucune empathie pour la douleur violente qu'a du sentir quelqu'un pour vouloir se tuer, aucune empathie pour une personne qui se sentait tellement isolée qu'elle a pensé que le seul moyen de toucher, de communiquer avec ces élèves était de s'immoler par le feu.

Je ne sais pas si c'est le système éducatif qui a provoqué cela, quoique je pense que dans les cas cela a pu jouer (je pense à l'arrêt des visites médicales), mais en tout cas, j'affirme toute ma compréhension, voir même une certaine sympathie pour la victime, car je suis passé par le même enfer qu'elle, j'ai réussi à en sortir, pas elle.

[lucifer]

Pour moi, elle n'est rien et ne le sera jamais. Je ne critique pas le suicide en lui même, je le critique avec témoin, nuance. Elle a voulu foutre le bordel jusqu'à sa dernière heure. Et oui, ma meilleur amie s'est suicidée, mais pas devant des gosses. Cette prof a fait tout ce qui peut être de + dégueulasse, qu'elle continue son chemin en enfer, car les gosses témoins ont leur vie bousillée.
Et non, j'ai trop de respect pour ceux que j'aime pour me suicider. Je sais encaisser, et les suicidaires, je les secoure, et ramasse les suicidés. Les gens qui croient qu'ils n'ont plus rien à perdre sont des abrutis. Je ne pardonne qu'une seule chose, l'acte commis sous l'emprise de l'alcool, les stups, les médicaments, car là, l'homme n'est plus dans son état normal.

Ma meilleur amie était aussi pompier et n'a jamais supporté la boucherie d'un attentat très connu à Paris. C'est ce qui attend maintenant ces gosses, quand ils ne passeront plus jamais une nuit normale.

[Baltorupec]

Et pour moi, je pense qu'on aurait peut être moins de suicide en France si moins de personnes tenez le même raisonnement que vous. A chaque vous que j'entendais des personnes émettre ce genre de raisonnement, ça me poussait vers l'acte plus que ça m'aidait. C'est complètement mécomprendre le principe de la souffrance psychique qu'émettre ce genre de raisonnements, c'est appuyer sur la tête de quelqu'un en train de se noyer. J'ai autant de respect pour cette femme que quelqu'un mort d'une crise cardiaque, du sida ou d'un cancer.

[lucifer]

Et pourtant, t'es encore là, non ?
T'es surement beaucoup plus fort que tu crois l'être.Et t'as pas eu besoin de mon avis ni pour te flinguer, ni pour rester en vie. Elle avait la même choix que toi à faire, mais elle a choisit le plus simple. Tu as choisi le plus compliqué (affronter la réalité) et c'est tout en ton honneur. Respect.
Et ne crois pas que je suis sans cœur, c'est seulement que vu mon taf, je vois + de lâches qui se flinguent (généralement pas tout seuls, en emportant avec eux du monde qui n'a rien demandé) que de personnes vraiment dans la détresse.
Et plus ont est dans la détresse, plus on s'accroche: c'est la nature humaine. Elle était prof, c'est pas non plus le métier le plus dur du monde. Voilà pourquoi je trouve que vos conclusions sur le fait qu'il peut y avoir une raison pro est des + hâtives et que c'est seulement que ça vous arrange.

[Baltorupec]

J'ai été plus fort que cette femme, j'ai peut-être moins souffert ou j'avais peut être encore d'avantage peur de la mort qu'elle. J'ai quasiment touché le fond, je ne peux que comprendre ce qu'a ressenti cette personne, et ce n'est pas que j'ai réussi à m'en tirer que je trouve qu'elle est misérable parce qu'elle a échoué.

[Cobalt]

Le suicide n'a strictement rien à voir ni avaec la lâcheté ni l'héroïsme,c'est un geste de grand désespoir que seul la mort peut arrêter,je suis infiniment triste pour tous les gens qui sont décédés à la suite d'un suicide,qui que ce soit,et,il est honteux de porter un jugement sur cette personne,quand à ceux qui l'ont vu,il fallait pas regarder pour commencer,ce n'est pas une obligation.
Cette personne était certainement très malade,et ce qui est inouï,c'est qu'il n'y ait plus de visite médicale,car,on aurait dû pouvoir la protéger d'elle même.